dimanche 29 avril 2012

TEACH US TO OUTGROW OUR MADNESS : Comment faire rimer violence et féminité ?


On pourrait presque croire que le seul but de ce spectacle était de nous en mettre plein la vue. Et bien si c’était le cas, pari réussi. Erna Omarsdottir et ses 5 superbes danseuses tout droit sortis de contes scandinaves, nous donnent une vision de la féminité encore jamais vue.

Ambiance lugubre, parfois glauque, les cinq jeunes filles dont on ne sait si elles s’entraident, se maltraitent, s’aiment ou se détestent nous accueillent au sein de leur famille. Le spectateur assiste impuissant, avec un regard presque pervers, à la déchéance de cette tribu qui ne fait que renchérir dans la monstruosité. Féminité exarcerbée, impossible de savoir si les jeunes femmes tentent de la cacher où au contraire de nous la dévoiler.

Bien plus que la féminité, le nerf central de cette incroyable performance demeure la métamorphose. De corps androgynes sans tête ni main, naissent de magnifiques jeunes filles dont les atouts féminins sont à priori charmants … Ces 5 soeurs vont finir par grandir, toujours mains dans la mains, quitter le monde de l’enfance, pour atteindre définitivement celui de l’âge adulte. De véritables sirènes, qui, par leur beauté, charment le public. Impossible pourtant de s’abandonner à leur séduction, tant la violence émane de leur performance.

La danse peine à trouver sa place dans cette prestation. C’est le seul bémol que je donnerai à ce spectacle. TEACH US TO OUTGROW OUR MADNESS renverse les codes avec ingéniosité. Un spectacle haut en couleur qui renferme de nombreuses références cinématographiques. Les Cinq soeurs que nous voyons grandir ne sont pas sans nous rappeller les destins tragiques qu’ont subi les soeurs de Virgin suicides.

Par Deborah Braem AS1

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