jeudi 26 avril 2012

AU DELA : UN NOUVEL EDEN POUR L’ACCEPTATION DE LA MORT.




Dans Au-delà, Koen Augustijnen s’intéresse au devenir humain après la mort. Sur une scène presque dépouillée, cinq danseurs émergent d’une colonne fleurie et prennent connaissance avec cet espace transitoire et non identifiable : Est-ce une nouvelle vie ? Un nouvel Eden ? Le purgatoire ?
 
Même s’il ne laisse pas place aux regrets et à l’amertume, cet au-delà n’est pas un lieu de paix. Bien vite, les corps se perdent, paniquent, semblent sans repères et peu enclins à établir le contact entre eux. Ils vont peu à peu réaliser qu’ils sont passés dans l’au-delà et cherchent une réponse sur ce qui les attend. Chaque âme établit un bilan de sa vie, de la trace qu’il a laissée sur terre, mais ce spectacle cherche surtout à faire évoluer ces âmes vers une acceptation de leur mort. Le temps repose sur une autre valeur, le pneuma, c’est-à-dire le souffle qui anime l’âme et lui insuffle la vie malgré tout. Les sens paraissent exacerbés, les mouvements sont désespérément frénétiques, étudiés pour se convaincre que l’on existe toujours. Les danseurs entrent petit à petit en communion, ils s’appréhendent comme êtres animés égaux, de même condition bien que d’ethnies différentes et vont s’épauler dans ce lieu inconnu. N’est-ce pas alors une renaissance ?
 

C’est un spectacle universel lié à une préoccupation qui nous rassemble : la continuité de la vie après la mort. Chacun des danseurs porte un regard globalement positif sur sa vie en s’imprégnant de témoignages qu’il reçoit des vivants qu’il a marqués. Les personnages acquièrent la sagesse nécessaire pour quitter ce lieu transitoire, soit une paix intérieure qui se communique au spectateur. L’autre n’est plus autre mais devient alter ego. Ils acceptent de mettre fin à tout lien avec leur vie terrestre pour que, dans une édifiante harmonie, ils s’ouvrent à la prochaine étape à laquelle leur âme est appelée.

Claire Cacheux, AS1

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