mardi 29 mars 2011

Ailleurs ? Mais où ?

Exposition "Ailleurs" au Cagibi

Que dire de cette exposition ?
Je voudrais d'abord m'arrêter sur ce lieu atypique qu'est le Cagibi. Bien que désert et étriqué, l'endroit est plutôt chaleureux, convivial et une véritable atmosphère artistique règne dans ce joyeux bazar. Ce lieu est en effet surchargé mais plein de couleurs, on est ici bien loin de la vision traditionnelle qu'on peut avoir d'une galerie ou d'une librairie.

Malheureusement, cet environnement pétillant crée un fort contraste avec l'exposition, qui apparaît plutôt fade à côté.
Capucine Sarazin et Julie Daleyden dite "Superlilipopette" sont deux illustratrices jeunesse. Leurs oeuvres sont certes assez poétique et esthétiquement pas totalement inintéressantes, mais elles manquent cruellement de vie.

C'est déjà un art particulier que celui destiné aux enfants, mais, a priori, rien ne l'empêche d'avoir un intérêt. Il n'y a qu'à voir le travail d'illustrateurs comme Peter Sis, Rebecca Dautremer (qui a récemment illustré Alice au pays des merveille et a même participé à un film d'animation : Kerity et la maison des contes) ou encore Benjamin Lacombe. Ces auteurs talentueux parviennent en effet, enfants comme adultes, à nous transporter dans un autre monde à travers des dessins presque magiques. Mais on remarque surtout chez eux une réelle technique qui fait la différence.
Car c'est bien ce qui manque à nos deux illustratrices. Outre leur froideur, je reproche aux oeuvres exposées leur simplicité, à croire que l'art pour enfant doit nécessairement être enfantin, or si l'on regarde les travaux des illustrateurs cités plus haut, on voit bien que ce n'est pas le cas. En parcourant l'exposition j'en suis même arrivée à me demander si ces oeuvres avaient bien été réalisées par des artistes ou si elles l'avaient été par des enfants dans le cadre d'un atelier de travaux manuels.

Pour moi, cette exposition n'atteint donc pas son but. A mon avis, des enfants la visitant seraient presque plus attirés par la librairie ludique et pleine de peps du Cagibi. Dommage.

Camille NICOLLE
AS1

lundi 28 mars 2011

La Plate-forme, Dunkerque, Exposition Patrick Saytour et Patrick Dekeyser : entre rencontre, dialogue et création.


Une exposition louable tant pour sa qualité que pour ses motivations. La Plate-forme de Dunkerque est une association créée en 2001 par des étudiants et des enseignants issus de l’école régionale des beaux arts de la ville. Un lieu d’exposition où il fait bon de créer et qui rejoint un ensemble de petites structures dont l’objectif est d’aider de jeunes artistes à débuter. Et aussi et surtout de dynamiser des quartiers excentrés dépourvus de structures culturelles. Financé en partie par des acteurs locaux et régionaux tels que le conseil général ou régional, La Plate-forme soutient par le biais de résidence sept artistes. Tout artiste débutant rêve et espère trouver un lieu où poser ses bagages et créer en toute liberté. C’est ce que permet ce lieu atypique qui organise régulièrement des évènements en partenariat avec des artistes associés locaux mais aussi nationaux. C’est dans ce cadre que la rencontre entre Patrick Saytour et Patrick Dekeyser fut organisée. Un dialogue s’instaure entre les œuvres d’un peintre connu et reconnu à travers le monde, et celles d’un jeune vidéaste et sculpteur plus en marge.

Patrick Saytour né en 1935 à Nice influencé par le mouvement pictural support/surface expose pour la première fois à Dunkerque. Il porte une réflexion sur la peinture sortie de son cadre habituel c'est-à-dire le tableau en s’ouvrant à d’autres influences : le théâtre, le ready-made, le kitsch. Pliages, fragments de filets de pêches et de chutes de contreplaqués sont disposés sur les murs pour se plier aux spécificités du lieu. Ces pliages, découpages, collages, assemblages, recouvrements, mises en boîte, brûlis, modifient et transforment les matériaux les plus divers. Ceux-ci sont souvent de simples objets utilitaires issus du quotidien, tels des chemises en coton grossier, des panoplies pour enfants, des vêtements pour poupée, des tapis de bain aux poils exubérants. Si l’attitude de l’artiste, à la fois ironique et jubilatoire, s’attarde aux qualités sensibles, parfois surprenantes, des matières qu’il utilise, elle s’accompagne également d’une véritable réflexion sur le rôle joué par la couleur dans la composition de l’œuvre d’art.

Ces œuvres viennent se confronter aux portrais décalés réalisés par Patrick Dekeyser originaire de Nancy. Les vidéos permettront au spectateur, dans cet espace qu’est la Plate-Forme divisé en lieu d’exposition et de projection, d’appréhender la mise en abîme de ce « kidnapping vocal » au surgissement inattendu. Il s’approprie et réinterprète le discours d’autrui à travers un vaste travail de réécriture. Il s’empare de ces voix, pour qu’à leur tour elles s’emparent de lui : « Je suis discret, j’ai longtemps été celui qu’on entend jamais. J’ai cherché un moyen de prendre la parole, je l’ai trouvé en prenant la parole des autres. Maintenant on m’écoute… Mais est-ce bien moi qui parle ? » Les personnages ne sont pas présents à l’image mais sont incarnés par les paroles et les objets. Ces « playbacks » constitués à partir de rencontres entre l’artiste et des personnes connues ou issues du commun des mortels entre en résonnance avec les œuvres de Saytour qui se déploient sur les parois de La Plate-forme. Les images figées laissent place aux mots. C’est en utilisant sa mère comme première spectatrice destinataire que Patrick Dekeyser débute et c’est suite à la mort de celle-ci qu’il se dirige vers le portrait. Il constitue en plus de ses vidéos, des vitrines dans lesquels il expose des objets ayant appartenu à une personne, à l’exemple de ce pot de confiture donné par sa mère qu’il perçoit comme une urne funéraire. On retrouve l’influence d’artistes incontournables tels que Christian Boltanski ou Sophie Calle à travers ces vitrines qui mettent en relation un objet et une trace écrite donnant aux souvenirs intimes une dimension universelle.

Une exposition surprenante dans des lieux qu’on aimerait voir se développer encore et encore. L’aspect extérieur du lieu peu attrayant est vite oublié lorsque l’on entre. L’entré libre et gratuite nous permet d’accéder à une exposition où l’accueil est chaleureux. On prend le temps de nous accompagner, de nous expliquer les œuvres, c’est aussi l’occasion pour eux de décrire leurs actions envers la création artistique contemporaine. Les artistes exposés et en résidence sont accessibles. Ainsi dans une époque où être un jeune artiste n’est pas chose facile, la Plate-forme nous rappelle qu’il existe des structures à petit budget qui aident à la création. Comment ne pas vouloir encourager ces lieux atypiques qui ne demandent qu’à se développer ?

Un coup de cœur mérité pour des artistes méconnus et pour un lieu aux motivations des plus respectables.

Kevin Deffrennes AS3

Danse ? Cinéma? Aucun des deux...

K.Rush (movie-moving) où comment la danse se transforme en cinéma. Cette représentation de Pàl Frenàk nous montre une nouvelle manière de créer un assemblage entre cinéma, danse et réalité. Le spectacle s’ouvre sur une voiture décapotable devant un écran géant. La voiture, grâce à cet écran, semble parcourir des Etats-Unis désertiques, seule, en plein milieu de nulle part.

Et c’est tout… Ce sera le décor pendant toute la durée de la pièce, c’est-à-dire pendant 50 min.

La déconstruction de la décapotable pour nous montrer les actions intérieures de la voiture n’apporte rien au fait que le spectacle soit répétitif. Les danseurs s’expriment et se muent en comédiens du 7ème art pour nous montrer tous les clichés mielleux du milieu. Leurs rapports sexuels sont faux, leurs imitations à la vie d’un acteur sont mal entreprises, tout cela entouré d’un élan de danse contemporaine pour faire genre. Leur façon de danser n’attire aucune beauté, aucune grâce, mais se rapproche plus à une sorte de gestes désordonnés, et mal contrôlés. On dirait qu’ils sont habités pendant tout le spectacle et plutôt que d’en jouer, tel un comédien serait le faire, ils essayent de s’extirper de ce mal intérieur en gesticulant plutôt qu’autre chose.

On peut voir, c’est vrai, des allusions au 7 ème art tel que « Boulevard de la mort » de Quentin Tarantino, « Thelma et Louise » de Ridley Scott ou bien encore « Into the wild » de Senn Penn pour les décors.

Au final, le spectacle se répète, s’essouffle au fur et à mesure. On y voit plus des mouvements désordonnés que de la dance elle-même. Les quelques hommages aux films donnent un rendu assez pauvre du cinéma, et la musique, plus forte que jolie n’apporte rien.

J’ai trouvé les 50 premières minutes très très longues…

Lucas Leurent AS1

Tsugi, "défricheur de musiques"?

Tsugi, en japonais, veut dire « suivant », « prochain ». Cette traduction nous donne une piste importante pour appréhender le magazine; toujours à l'affut de nouveauté. La ligne éditoriale du mensuel est claire, il ne s'agit pas d'écrire sur des artistes connus de tous, mais bel et bien d'en faire découvrir de nouveaux.

Le magazine en est maintenant à son quarantième numéro, toujours au même tarif de 5,95e. Une compilation en fonction de l'actualité est offerte chaque mois. Air en couverture du numéro 22 pour la promotion du nouvel album se charge de ce travail en proposant une compilation éclectique allant de Mos Def à Au revoir Simone, ou MGMT, des artistes qui faisaient l'actualité en 2009.

Avant le numéro de janvier 2011, le magazine était composé de plusieurs rubriques. Le début n'en avait pas de bien précises, mais plutôt des articles sur l'actualité, les sorties de disques etc... Les trente dernières pages étaient divisées en différentes rubriques, allant de la chronique, à l'agenda, de la playlist d'un artiste ou de la rédaction à « une nuit avec », qui laisse un musicien s'exprimer sur une nuit particulière pour lui.

Mais depuis janvier 2011, le journal s'est refait une beauté pour offrir « Plus de pages! Plus de musiques! » à ses lecteurs. La ligne éditoriale est toujours la même, la compilation toujours là, est la couverture toujours un groupe plutôt connu, comme Phoenix pour le numéro 37, ou The Kills pour le numéro 39. Cette fois ci, les rubriques sont mieux définies; on trouve en début de magazine des rubriques comme « pochettes de disques », « les disques du mois », et en fin, le traditionnel agenda ou « une nuit avec... ». Cette nouvelle formule est beaucoup plus claire que l'ancienne. On se retrouve mieux entre les différents articles.

Tsugi est dans le même rayon que des journaux qu'on ne présente plus tels que Trax, ou les Inrocks, et c'est la critique qu'on peut lui faire, comme aux deux autres. Une large place est offerte aux musiciens, mais on a parfois l'impression de voir toujours les mêmes, des artistes un peu « hype », dont c'est « cool » de parler. C'est un peu dommage pour un magazine « défricheur de musiques » de ne pas s'intéresser à d'autres artistes qui y auraient largement leur place, pour ne parler que de ceux que tout lecteur averti et qui porte de l'intérêt à la musique connait déjà. Cependant, il reste un outil intéressant pour des personnes qui voudraient sortir des champs de la musique dite « commerciale ».


Célia Cadran, AS3

vendredi 25 mars 2011

Nouvelles de danse - L'actualité de la danse


Depuis sa création en 1995, le trimestriel gratuit NDD Infos, devenu NDD l’actualité de la danse en 2008, n’a cessé d’évoluer. Son nom, son format, son contenu changent constamment pour toujours mieux « soutenir et stimuler la création chorégraphique ». Cette mine d’or de documentation, conçue par l’association bruxelloise Contredanse, est disponible gratuitement sur www.contredanse.org. Le périodique permet de confronter des artistes belges avec les grands noms de la danse contemporaine.

NND L’actualité de la danse se divise en de nombreuses rubriques, clairement mises en page, guidant le public dans sa lecture. Elles ne sont pas systématiquement récurrentes dans chacune des publications. Les sujets divers varient les plaisirs du lecteur qui découvre à chaque numéro de nouveaux artistes, des créations naissantes, des lieux incontournables, des techniques détaillées, des témoignages, des analyses,… Le tout parsemé d’illustrations cohérentes, de références chorégraphiques et bibliographiques pour une meilleure compréhension des articles.

La rubrique « Créations » reprend toute l’actualité des projets chorégraphiques aboutis en Belgique et aux alentours. « Créations à l'œuvre » met en valeur un artiste et son travail. Les entretiens et les rencontres avec chorégraphes, théoriciens ou personnalités de la danse sont regroupés dans la catégorie « Paysage ».

D’autres chroniques concernent des sujets plus spécifiques. Ainsi, « Recherche » concerne la théorie de la danse et les études, « Pratiques » rassemble des articles exclusivement axés sur une technique, une méthode de travail. La rubrique « publications » reprend les derniers ouvrages parus sur la danse.

Les dernières catégories proposent un calendrier précis et vaste des représentations (rubriques « Agenda » et « Festivals »). Les événements mêlant la danse aux autres arts sont présentés dans « A l’entour ». Enfin, « Brèves » fait le point sur les informations autour de la danse, concernant les récompenses, les compagnies, les directeurs de centre.

Seule tache sombre dans cette documentation précieuse, la profusion anarchique d’informations sur le site ! Néanmoins, le lecteur curieux mais réticent face à la page web peut se réjouir : en cherchant bien, il trouve finalement plus que ce à quoi il s’attendait.

NDD L’actualité de la danse s’adresse à tous ceux qui manifestent un intérêt pour la danse contemporaine. L’équipe de Contredanse a réussi à concevoir une revue profondément différente de magazines tels que Danser ou Mouvement. A la fois simple et spécifique, le magazine est ouvert aux spectateurs, artistes, étudiants, chercheurs ou amateurs, avec l’immense avantage d’être entièrement gratuit et archivé. En cet anniversaire des 20 ans du centre de publication, NND L’actualité de la danse mérite de susciter un intérêt toujours plus grand auprès des lecteurs.

Barbara TOUMAJAN - AS 3

vendredi 18 mars 2011

vivre son corps

Etre soi-même, voilà une idée qui porte bien à réfléchir. Voilà la chorégraphie mise en scène par Garry Stewart.

Il y pose des problématique telles que : qu’est ce qu’un corps ?

Comment fonctionne un corps ? et cela vue du micro au macroscopique.

8danseurs et danseuses, 8 corps différents et pourtant unis par une même unité, celle du corps.

Ces huit corps en mouvements sont différents par leurs sexes, par leurs origines et leurs corpulences.

Peu importe l’origine, la forme, le sexe, l’âge et tout ce qui peu différencier ces corps; ils évoluent pour nous montrer son mécanisme, sa technique. Cette chorégraphie discours sur le fonctionnement physique du corps mais aussi sa constitution. Avec des thermes précis, ces êtres évoluent du point zéro, soit du corps pour passé au point microscopique, soit jusqu’aux particules constitutives.

Puis l’on part vers le possiblement macroscopique, les sentiments que le genre humain est amener à ressentir.

Les corps discours alors sur le psychique. Ils travaillent sur les émotions.

Enfin nous arrivons à une quatrième, partie, car oui n’oublions pas de spécifier que cette chorégraphie est disséquer en quatre parties.

Cette partie est donc dédiée à la naissance, soit l’émergence de l’homme dans un contexte, une unité dans une masse d’unité.

Voilà surement la partie qui permet de donner un sens à cette chorégraphie, et peut être à la vie, elle travail le point zéro d’un point de vue microscopique.

Ce travail a pour but de faire réfléchir le spectateur sur sa condition, soit sur sa place dans le monde.

Tel le corps qu’elle représente, cette chorégraphie est disséquée en quatre partie qui chacune d’entre se font écho et portent à la réflexion.

D’un point de vu microscopique, sur le mécanisme d’abord puis sur le biologique, c’est surement la partie la moins bien construite puis que quitte a voir des corps illustrés l’unité de corps pourquoi réduire a un corps le mécanisme d’un mouvement.

Quand au biologique il m’a plus emblé voir un enchainement de tout et de rien plutôt qu’un ensemble. Mix entre genre de dans et expression, il n’y avait aucune forme réelle. Reste quand même a spécifié que le metteur en scène n’a pas eu la bassesse de chorégraphier bêtement virus contre globule blanc.

La seconde partie du spectacle revèle pour moi du génie, mélange d’expressions physiques et de danse savamment entrelacés. Dans cette partie on nous dévoile un travail qui mêle ensemble et unité, le travail des sentiments est exploité avec une grande richesse.

Et enfin la part de sublime, la naissance des corps, la quatrième partie. Certes un peu longue mais tellement poétique. Ce travail exécuter au travers d’un drap blanc, relève du fantastique.

L ‘émergence de ces corps, la difficulté avec laquelle il tente d’intégrer ce monde est, je le dis encore, sublime.

Cette partie m’a clairement rappelé la chorégraphie et représentation de Marie-Claude Pietragalla, lors de sa naissance du spectacle La Tentation d’Eve.

Par deux fois elle émerge de tissu avec une beauté et une douleur tellement puissante, qu’elle en imprègne le spectateur.

Il est vrai que cette partie est peu longue, mais comme le dit si bien Marguerite Duras, « il n’y a rien de plus long que la véritable naissance de l’homme ».

« Be yourself », soyez vous même, mais avant de l’être vraiment, peut être faut il mieux se renseigner sur ce que l’on est…

Lucie Dorchies

mercredi 16 mars 2011

Le corps, un élément de construction.

Après la vu du spectacle Be Yourself de Garry Stewart, pléthore de confusions nous parviennent. Quels messages s'immiscent au travers de cette chorégraphie? Pourquoi ces choix de Garry Stewart dans cette ambiance. Je ne pense pas être en mesure de comprendre pourquoi et comment ce spectacle a été conçu, je peux simplement affirmer que c'est une représentation étonnante que j'ai contemplé.

Un discours d'une véracité à couper le souffle, des mouvements presque mécaniques qui font appel à une performance artistique exceptionnelle, un retour aux sources parfois troublant. J'ai été confronté dans ce spectacle à une vision de l'homme que je n'imaginais pas possible, c'est sûrement de là que vient cette confusion.

A quel moment l'homme devient machine? Sommes-nous ce que nous pensons être? Autant de questions qui encore une fois troublent et nous emmènent dans un univers de fiction mécanique détaché de toute réalité.

Les mouvements des danseurs rappellent ceux d'une machine, ils semblent être comme commandés. Mais nous distinguons par de subtiles effets de lumière et de son que ce n'est pas l'homme qui est commandé, mais bien l'homme qui commande. Je pense que la vision de Garry Stewart a été de représenter jusqu'où la recherche de la beauté et du réel conduira l'Homme dans les décennies à venir. Comment l'idée de contrôle s'est retourné contre nous, et quelle atrocité nous sommes capable de créer.

J'ai perçu dans ce spectacle un discours humain très fort à la fois sur la beauté et l'horreur humaine, ainsi que ses créations. Ce spectacle m'a rappelé toutes ces scènes d'abominations provoqués par l'homme, aussi bien que des visions des plus féériques d'une vie bien remplie.

Je peux enfin affirmer que ce spectacle m'a ouvert l'esprit, en me montrant par des gestes mécaniques et parfois répétitifs que ce que nous faisons est la représentation de ce que nous pensons, et que l'Homme a des idées noires trop souvent à mon goût.


Jean-Baptiste Verny. AS 1

Be your self : the australian dance theatre (ADT)


Be your self autrement dit : danse du corps, réalisé par Garry Stewart,

Garry Stewart commence sa formation de danseur à l'âge de vingt ans tout d'abord à la Sydney City Ballet Academy (1983) puis à l'Australian Ballet School (1984–1985). Il danse de 1990 à 1998 dans différentes compagnies de danse contemporaine australiennes (dont Chunky Move et la Sidney dance compagny) avant de fonder sa propre structure nommée Twack ! En 1999, il devient directeur artistique de l' Australien dance theatre à la suite de Meryl tankard, tout en continuant à chorégraphier ponctuellement pour différentes institutions internationales comme la Rambert dance comany, le Ballet royal de Birghiman ou le ballet de l'Opéra national du Rhin.

L'australian dance theatre est la compagnie de danse contemporaine la plus vue en Australie. Sous la direction de Garry stewart, le style chorégraphique distinctif de Garry stewart amène les danseurs de ADT à se former avec des techniques spécifiques, entraînés à des techniques de danse contemporaine que du Ballet classique, ils sont également formés aux arts martiaux, Breakdance, gymnastique, improvisations et yoga. Le résultat est donc une fusion de formes, qui constitue un palette chorégraphique unique et sans équivalent.

Le prologue : Fille dans ce spectacle qui énumère un discours en anglais nous expliquant comment nous sommes fait, le dialogue est dit d'une vitesse complétement ahurissante, la façon dont elle dit son discours cela nous fait entrer dans l'univers de la « robotisation » on en a l'impression qu'elle se répète, elle parle de façon saccadée, c'est à dire que d'entrer de jeu on à un avant goût de ce que nous allons voir par la suite.

Garry stewart nous emmènes dans toutes les sensations, tous les comportements, tous les sentiments que nous pouvons avoir à travers le corps : (un passage dansant avec une danse très machiavélique) : comme la possession, puis les changements d'expressions de visages de chaque danseur passant devant les spectateurs à la file indienne on à là l'idée du mimétisme très présente lors du spectacle.

A travers Be your self Garry stewart a voulu jouer directement sur le contraste tant pour le choix de ces danseurs ces danseurs tant en faisant un début de représentation très riche et très dynamique en finissant tout en douceur.

Les danseurs, la musique, les décors (design architectural), les bruitages, la lumière tout a une importance, chacun de ces facteurs joués des rôles essentiels pour le spectacle, on nous plongent de suite dans les univers de la représentation avec un coté très scientifique car ce spectacle comporte plusieurs discours, sur l'anatomie (donc le coté scientifique) ainsi que sur le comportement (physique), les émotions, sentiments.. On peut dire que l'on passe à de la biologie à la pshychologie.


J'ai apprécié cette représentation tant bien par la démarche en ligne de ces danseurs, en effectuant les mêmes gestes ainsi qui peuvent faire penser à un message de la société dans laquelle nous sommes, de ce travail à la chaîne, de cette routine dans laquelle nous sommes tous installées, ainsi qu'aux troupeaux de montons que nous sommes tous : de par dans les codes, la mode, l'entourage etc.. Nous avons presque tous le mêmes mode de vie. Les différences parfois se perdent, ainsi que les coutumes, peut être que Garry Stewart à voulu faire passer ce ressentit à travers cette chorégraphie qui rappelons nous est très robotisée. En outre, j'ai aimé la fin car, dans un cadre blanc où nous pouvions voir mains, bustes etc transpercés ce cadre avec des différences chez les danseurs : noirs, chinois, blanc etc pour au finale ne formé plus qu'une unicité des corps. Ainsi malgré les différences dans le monde le corps est le même pour tous ainsi que ces fonctions. On peut donc parler d'identité, et de question du "moi" dans Be your self.

Je souligne un énorme point positif sur la qualité de la prestation et des ce que j'ai pu en ressentir en sortant de ce spectacle : qui suis je ? Comment je fonctionne ? Est ce cela des sentiments ? Le corps joue beaucoup sur nos humeurs, de plus les thèmes touchés sont très actuels : sexualité, tristesse...

lundi 14 mars 2011

Quand le coeur est mécanique, les corps dansent.


Un théâtre. Une scène. Un public.
Il n'en faudra pas moins à la troupe ADT (Australian Dance Theatre) pour enflammer les planches du théâtre de La Rose Des Vents ce Jeudi 20 janvier dernier. Pour ceux qui n'ont aucune approche de la danse contemporaine, il serait néanmoins très judicieux d'assister un jour aux chorégraphies de Gary Stewart, ne serait-ce que pour les thèmes qu'il aborde. En effet, il concentre essentiellement sa danse sur une question tout à fait existentielle, à savoir : Qui suis-je ? Un homme libre de ses mouvements ou, au contraire, un homme influencé profondémment par les mécanismes qui l'entourent ? C'est pour nous orienter vers l'une ou l'autre des réponses que les huit acteurs/danseurs de la troupe ne possèdent plus que des corps décomposés pendant 1h10. Le corps lui-même n'est pas seul à être désarticulé puisque les acteurs modifient également de manière très forte leur visage. Le choix d'avoir engagé des danseurs/acteurs n'est donc pas anodin.
Dès les premieres minutes du spectacle, nous remarquons que la sonorité y est très ancrée. A dire vrai, c'en devient presque le noyau central car sans paysage sonore, les mouvements seraient rendus tout à fait dérisoires. Cependant, le bruit possède différents visages. Il peut être une succession de bruits sacadés ou forts, de la musique lancinante ou douce, ou encore la représentation sonore d'une ville en travaux avec ses marteaux-piqueurs, par exemple. La sonorité peut également passer par des cris comme c'est le cas à de très nombreuses reprises puisque les danseurs expriment aussi leurs ressentiments, ce qui est assez inovant dans un spectacle de danse : Ils pleurent, crient et rient. Le fond sonore peut être réellement dérangeant à certains moments comme dans le passage où les huit danseurs marchent en file indienne tout en ayant des gestes très robotisés. Nous, spectateurs, avons l'impression que cette scène est interminable tant elle est lourde en bruitages. La lumière, quant à elle, est également primordiale car elle s'accorde aussi bien avec la musique qu'avec les mouvements des danseurs.
Parlons à présent de la voix féminine. Au début du spectacle, nous avons à faire à une femme tenant un discours anglophone et relantant d'une sorte de bilan du monde humain et non-humain. On nous fait une description scientifique de l'homme, de la nature, on parle de virus... On nous donne des chiffres, on nous perd complètement. Cette femme réapparaît à plusieurs reprises et fait respirer le spectacle à certain moment où il devient trop bruyant.
Parallèlement à cela, les différentes étapes de la vie sont des thèmes très récurrents, que ce soit la naissance, la sexualité ou même la mort. Il y a beaucoup de connotations sexuelles et elles passent notamment par le mannequin blanc qui sert d'objet sexuel, ou encore par la vision de corps nus, qu'on a notamment l'occasion de voir sur une sorte de grand mur servant également à la projection vidéo. De même, en ce qui concerne la sexualité, elle est rendue visible dans son sens le plus global par le fait qu'en début de représentation, ces hommes et femmes portent tous une tunique blanche alors qu'à la fin, leurs propres jambes y sont dessinées. Plus généralement, le sexe auquel ils appartiennent est désormais défini. Chacun retrouve donc sa propre identité sexuelle.
Pour conclure, BeYourSelf est un spectacle assez fascinant parce-qu'il traite de sujets tout à fait inédits dans les spectacles de danse : La conscience, le moi, l'Etre, le paraître... De même que nous pouvons saluer la qualité technique des danseurs qui est tout simplement brillante. Bémol résidant cependant dans la musique qui est parfois trop lourde et trop oppressante. De plus, le spectacle gagnerait tout de même à être écourté même si il faut avouer que BeYourSelf reste une petite perle de la danse contemporaine.

jeudi 10 mars 2011

« Preparatio mortis » ou une étreinte sensuelle avec la mort.



Jan Fabre nous emmène directement dans un voyage bouleversant entre la vie et la mort. Il met en scène dans ce nouveau spectacle la beauté morbide d’ « une préparation à la mort ». La danseuse Annabelle Chambon interprète à la fois le rôle d’un cadavre agonisant et d’un fœtus. C’est avec « Préparatio Mortis » que le metteur en scène et chorégraphe inaugure le festival « Next » au théâtre de la Rose Des Vents. Il tente alors de nous dessiner la puissance des sentiments que procure la vie puis la mort.



La salle est plongée dans le noir. Perdant la vue, je respire, j’écoute. Un doux parfum de fleur me frôle les narines, une musique d’orgue résonne et rend l’atmosphère étrange et glaciale. Long moment ou l’on se demande quel sort nous réserve ce spectacle. Puis, on distingue un faisceau de lumière sur un mont fleurit, il respire et ondule. Une main est en train d’éclore sous la couche végétale. La danseuse Annabelle Chambon est alors allongée sur un cercueil, elle tente de s’extirper et glisse sur la couche de fleurs pour atteindre le sol. Je pense aux contes de mon enfance, comme une princesse endormie, le fantôme de Blanche neige s’éveille doucement.



Après l’éveil de la danseuse, commence alors une danse macabre. Elle court, elle détruit le tapis fleuris. Elle le jette, l’arrache, le respire. Le corps d’Annabelle Chambon semble alors être possédé. Elle tente d’embrasser la mort, elle chevauche le tapis de fleurs et le possède, elle s’imprègne et frotte les fleurs sur sa peau. C’est une Eve bouleversée par la triste réalité. Elle a croqué la pomme et sera destinée à vivre dans un monde infernal, elle devra vivre mais aussi mourir.



Noir. Je me remets doucement de cette transe. Lumière. Le même cercueil est cette fois éclairé d’un bleu étrange, Annabelle Chambon est enfermée à l’intérieur. Elle semble être devenue un fœtus. Des papillons frôlent son corps nu. Ils ne vivront qu’une journée, Fabre dévoile cette mince barrière entre la vie et la mort. On peut vivre mais on est aussi condamné à mourir. Annabelle Chambon a dansé avec la mort, elle jouit cette fois de la vie. Je pense à la dernière image du « cinquième élément » de Luc Besson. Les deux amants enfermés dans ce tube qui forment le dernier élément, ils créent la vie. La danseuse, elle, dessine le commencement d’une vie sur les parois du cercueil transparent. On finit ce spectacle dans un dernier ou premier cri, une plainte interminable entre la vie et la mort.


Jan Fabre réussit à nous bouleverser. Ce spectacle est une expérience, il provoque son spectateur et lui offre quelque chose. Et qu’il plaise ou non, qu’il dérange ou pas, il est toujours intéressant de le vivre et de le ressentir.
Clémence Bry . AS3

Be Yourself est un spectacle de danse contemporaine dirrigé par Gary Stewart.
Ce spectacle questionne le corps de manière précise et abrupte, de part ses effets de lumière
et de part la compétence des danseurs.
Les effets de lumières rythment le spectacle au gré des évolutions corporelles et incitent le spectateur à participer aux différents
ressentis.
Il met en avant toute la complexité qu'est le coprs humain et la difficulté qu'il y a d'essayer de le comprendre.
Il décompose les mouvements du corps ainsi que les expressions faciales de manière saccadée, lente ou rapide.
Cela pouvant apparaître comme étant une analyse du "soi" et relever
de la notion d'identité. Be Yourself réussit à impliquer le spectateur dans sa performance en le mettant face à d'autres corps
tout en lui faisant prendre conscience du sien.
Les agissements et réactions face à certaines situations sont communes aux hommes
mais chacun les vit et les conçoit différemment. C'est là qu'apparaît l'identité de chaque corps.
La mise en scène est sobre mais efficace et permet de se concentrer plus facilement sur les mouvements de danse.
J'ai trouvé dommage d'inclure de la vidéo au sein de la représentation,
elle ne m'a pas parrue indispensable à la compréhension générale.
La voix accompagnant les danseurs dans leur exploration du corps ne répond pas aux questionnements liés au corps mais renforce la recherche
qui est faite autour de cette interrogation.
Dans un autre registre, les notions du corps et des gestes misent en avant dans ce spectacle m'ont fait penser à celui de Pina Bausch Kontakthof
qui, de manière différente interroge la gestuelle quotidienne de chacun dans la vie. Cependant les visages restent statiques,
alors que Gary Stewart a choisi, lui de mettre en avant les émotions du corps, quelles soient corporelles ou cérébrales.

Adélie Pirvet

Dialogue d'un corps machine

Présenté à la Rose des vents le ballet contemporin Be your self explore les relations du corps humain et de la machine qui si substitu.

Echange entre deux entitées que Garry Stewart et les danseurs de L'ADT mettent en scène par le lyrisme du spectacle et les performances techniques des danseurs ; mouvement saccadé, répétition et robotisation des gestes, enchainement rapide de figure, tableau seul ou de groupe. C'est tout cela en effet que souligne l'accompagnement musical très mécanique de Be your self, les jeux de lumière ainsi que le décor épuré, tout cela qui nous transporte dans un vrai questionnement de notre corps et de nos relations avec celui des autres. Ce sont dans des parties de vie et par le palette des différents sentiments humains que Garry Stewart construit ce spectacle.


J'ai trouvé des parties vraiment intéréssantes et très esthétiques comme la période ou plusieurs danseurs se suivent les uns les autres dans une décomposition de la marche sur une ligne invisible, cela faisant penser à une production en série sur la table de montage d'une usine.

Par ailleurs le travail sur le costume, fortement dépouillé et aérien renforce l'idée du corps simple face à la compléxité de la machine, créant encore une relation d'opposition.

Si l'oeuvre peut mettre mal à l'aise à ses débuts par une lumière éblouissante et un fond sonore plutôt oppréssant, elle nous transporte dans un univers gestuel au fur et à mesure que les danseurs partagent leurs émotions sur scène et par la puissance que dégage leurs corps, cela pour terminer dans un tableau global appaisant.


Baptiste Klein

A la recherche de son moi

Le nouveau spectacle de Gary Stewart et de sa troupe de danse l’Australian Dance Theatre (ADT), la plus grande de toute l’Australie, s’intitule sobrement « Be yourself ». Be Yourself est divisé en cinq discours, tel théâtre classique et ses cinq actes. Chaque discours est prononcé par une comédienne, et s’articule autour de la notion du « moi ». Cette notion est traversée par des aspects psychologiques, neurologiques, musculaires ou purement factuels comme dans le discours 2 « j’utilise 72 muscles pour parler / Je tousse à 96 kilomètres à l’heure / J’éternue à 160 kilomètres par heure / Je cligne des yeux 6 205 000 fois par an / etc. ». Ces discours sont dits avec une telle rapidité qu’il nous est difficile de suivre ce que cela raconte, mais qu’importe, notre œil reste attentif à l’impressionnante chorégraphie du spectacle. A l’heure où la danse contemporaine se limite dans la question du mouvement, ici il est omniprésent et compose d’ailleurs l’essentiel du spectacle. C’est un mouvement en décomposition, un mouvement aussi bien interne (battements du cœur) qu’externe (expressions faciales, décomposition d’une certaine marche). Un mouvement qui doit se chauffer, comme un moteur, avant de se mettre définitivement en marche vers une quête d’identité. Cette question de l’identité est mise en avant par le corps, qui nous définit chacun physiologiquement, et s’accélère au rythme des discours. C’est un travail par étape, la question du soi commence par le travail du mouvement musculaire (discours 1) et se termine par la perception de soi et de son corps dans le monde qui nous entoure (discours 5) en passant par le stade émotionnel par exemple (discours 3). Des étapes nécessaires à la singularisation de chacun, et du corps de chacun mais qui nous questionne alors : Qui suis-je donc ? De simples muscles ou neurones ? Une entité psychologique ? Un tout ?

Même si le spectacle ne répond pas concrètement à la question du soi, il en fait une recherche et le jeu avec la scénographie, qui constitue la dernière partie du spectacle, en vaut vraiment la chandelle. Il nous montre des membres du corps (bras, jambes, têtes) passés à travers des draps élastiques (sur une plinthe inclinée, constituant le fond de scène) et décomposant encore le mouvement, ou en recomposant une partie du corps (grâce à la projection vidéo de la cage thoracique d’un corps). Ces mouvements gracieux ont une certaine beauté à laquelle on ne peut être insensible.

Le spectacle est donc un enchainement de mouvements spectaculaires qui nécessite bien des capacités, auxquelles Gary Stewart entraine ses danseurs, dans le but d’une maitrise total de son corps : Arts martiaux, gym, danse (classique et contemporaine), improvisation, break dance, et yoga. Cette maitrise leurs permet alors d’inventer un nouveau vocabulaire de la danse et de poser des questions. Ces mouvements sont mis en rythme sur une musique forte et saccadée, accompagnée d’une lumière très blanche, presque aveuglante qui fait de Be Yourself une expérience aussi bien visuelle qu’auditive – qui à mon sens vaut vraiment la peine d’être vécue. Cette expérience peut néanmoins être difficile à supporter pendant 1H10, notamment pour les personnes épileptiques ce qui en fait un spectacle non accessible à tous.

mercredi 9 mars 2011

Une pensée exprimée par le corps

Be Yourself est un spectacle de danse contemporaine qui propose une réflexion sur l’essence même du moi a travers les corps de plusieurs danseurs.
Ce spectacle, mis en scène par Gary Stewart, nous est donc présenté au théâtre de La Rose des Vents à Villeneuve d’Ascq du 18 au 20 janvier 2011.

A travers cet univers, Gary Stewart fait évoluer des danseurs, différents par leur physique, mais semblable par leur façon de bouger. Ainsi je me suis retrouvée face à des hommes et des femmes vêtus de blanc qui exécutaient des mouvements saccadés, rythmés par une musique parfois assourdissante. Le côté érotique que l’on peut retrouver à certains moments du spectacle laisse transparaitre la communion qui peut exister entre ces danseurs à travers une chorégraphie presque mécanique.

La notion du « moi » est récurrente dans ce spectacle qui finalement propose une réflexion sur la façon dont le corps exprime la pensée et ce par des mouvements en décomposition perpétuelle. Il est intéressant de noter que la performance de ces danseurs s’est faite juste devant mes yeux et c’est donc d’autant plus impressionnant d’observer ces artistes exécuter des mouvements plus spectaculaire les uns que les autres de par leur complexité.

Be Yourself est donc une belle expérience visuelle pour moi, et je peux affirmer que le côté décalé de ce spectacle m’a laissé sans voix. Ainsi cette représentation de 1h10 qui enchainent différentes chorégraphies sans jamais réellement marqué de temps de pause, m’a permis de découvrir ce qu’était la danse contemporaine.

Aurélie TIRACHE

AS1

Quand le corps se met en mouvement

Lorsque les portes s’ouvrent, on rentre dans un univers blanc et froid. Etant habituée aux spectacles de théâtre avec toujours un cadre noir, je suis transportée dans un nouvel univers. Cette sensation continue quand une femme habillée toute en blanc entre accompagnée de deux danseurs. Elle se met à parler avec une voix d’annonce d’aéroport et là, on se demande si c’est vraiment un spectacle de danse auquel on va assister.

Puis le rythme accélère et on fait enfin face à de la danse contemporaine comme on peut l’imaginer avec des mouvements chorégraphiés avec détails et reproduits avec brio. Les danseurs sont impressionnants dans leur facilité à bouger.

On a la sensation de différentes scènes qui s’enchaînent, au départ cela de manière rapide, comme des électrocutions qui se multiplient puis ça ralentit pour finir avec de simples gestes qui se suivent. Malgré quelques moments de lenteur, le spectacle ne laisse définitivement pas une sensation d’ennui.

Cependant, s’il y a bien quelque chose de désagréable dans le spectacle c’est la musique, qui est juste un défilement de bruitage mis à un niveau bien trop fort. Il y a certains moments qui mettent même mal à l’aise et ce n’est pas une surprise d’apprendre à la fin que le spectacle est déconseillé aux épileptiques.

Au final, ce spectacle à tendance psychédélique par sa musique infernale a un sens profond sur le corps et l’âme. En effet, Gary Steward pose la question du développement de l’humain. Il nous montre au travers de ce spectacle différents corps robotiques qui se mettent peu à peu à avoir une âme, des sentiments. Cela se voit par les danses expressives et réceptives aux mots de la comédienne et à la musique. De plus, les costumes changent dans le but de différencier les danseurs bien qu’ils soient déjà très différents physiquement. Ainsi, par un discours scientifique proposé par la comédienne, des danses très physiques et théâtralisées et une musique surprenante, nous faisons face à un spectacle pluridisciplinaire rempli et prenant.

Sixtine Davoust, AS1

lundi 7 mars 2011

Beaux Arts Magazine


Depuis 1983, Beaux-Arts magazine nous propose une présentation des événements culturels de manière mensuelle. Sa réputation n’est plus à faire, puisqu’il est le leader incontesté de la presse artistique Française, avec une diffusion de près de 50 000 exemplaires par an. Il tire sa force notamment dans la diversité des sujets traités, allant du patrimoine aux créations artistiques contemporaines avec plusieurs mots d’ordre : décrypter, initier, découvrir.

Le magazine se compose de plusieurs grandes rubriques, indiquées de manière claire, et permettant au lecteur de se situer simplement à la lecture du mensuel. La première est celle des chroniques, qui regroupe l’édito de Fabrice Bousteau (directeur de la rédaction), le courrier des lecteurs ainsi que l’actualité artistique (ou l’on retrouve notamment « les fréquentations du mois », présentant le nombre d’entrées aux principales expositions du moment).

Puis, le lecteur trouve la rubrique Grand format. Cette dernière traite des différents thèmes principaux du mois, suivant le choix éditorial. On y rencontre au fil des numéros d’importants dossiers, toujours documentés et argumentés de manière à être le plus compréhensibles et accessibles possibles.

La troisième catégorie est celle du marché de l’art. Nous y rencontrons un « catalogue » des importantes ventes à venir, et une sous partie « en bref », résumant les différents faits notoires du mois sur le marché de l’art.

La dernière catégorie n’est pas la moindre. Il s’agit en effet des expositions. En France comme à l’internationale, un guide des expositions immanquables nous est présenté. Et là, pas de doute, on peut faire confiance à Beaux-Arts pour aiguiller nos choix de visites.

Il est important de rappeler que Beaux-Arts magazine choisit ses sujets en fonction de l’actualité du moment, ce qui explique la grande diversité des dossiers proposés : des grandes expositions 2011 aux meilleures sites d’artistes, en passant par les nouvelles tendances mondiales ou encore la situation actuelle à Drouot, rien n’échappe aux rédacteurs aguerris du mensuel.

Le ton du magazine permet à un large public de s’y intéresser. Amateurs d’art, professionnels ou non-initiés trouveront ce qu’ils recherchent dans les pages de Beaux-Arts. Car son style de rédaction permet une lecture facile, tout en ne négligeant pas la documentation et le professionnalisme.

Beaux-Arts magazine est donc un mensuel complet, qui tire la majeure partie de sa force en recouvrant de nombreux et de larges champs artistiques, sans que cela soit pour autant au détriment de la qualité des articles.

Capucine Crône, MCC3


Crédit photo: Beaux Arts Magazine, Février 2011

De femmes en Femmes - Hospice Comtesse


L’hospice comtesse nous ouvre ses portes pour une exposition temporaire « De femmes en femmes ». Organisée par le conseil général du Nord dans le cadre de l’année de la femme dans l’art et la culture, cette exposition nous propose traverser le temps afin de comprendre l’évolution de la condition féminine dans nos sociétés.

C’est au cœur du Vieux Lille – à l’Hospice Comtesse – que se déploie près de deux cents œuvres venant illustrer le propos de l’exposition. Et ces œuvres sont autant nombreuses que variées. Peintures, gravures, photographies, publicités et manuscrits permettent aux visiteurs de l’exposition de se situer dans cette exposition historique. Historique, car nous sommes invités à un véritable voyage dans le temps. En effet, le combat pour l’égalité des sexes fut une marche longue, dont il faut comprendre les différents rouages. C’est ainsi que l’exposition choisit de débuter par le rappel de la place de la femme dans l’Antiquité. Puis, le visiteur avance de manière chronologique, traversant les âges. Se déploie alors quatre grands pôles d’exposition : être une femme dans l’Empire romain, le temps des contrastes du Moyen Âge au Code Napoléon, le temps des ambiguïtés, et pour finir, libres et égales ?.

Le caractère historique de l’exposition pourrait en effrayer plus d’un. Il faut cependant y voir deux belles opportunités de (re)découverte. La première est de pouvoir revenir sur les différentes batailles menées pour plus d’indépendance et de reconnaissance de la femme. L’exposition amène en effet de nombreux rappels clairs sur la situation telle qu’elle a pu être plusieurs décennies auparavant. On notera par exemple qu’un édit - mis en place en 1556 – traite du « recelé de grossesse et d’accouchement », afin de lutter contre l’avortement. L’exposition met également en lumière le Code civil de Napoléon, mis en place en 1804, qui confinait la femme en tant qu’éternelle mineure : dépendante du père ou du mari, incapacité juridique totale, accès interdit aux lycées et universités… ce code de loi enferme la femme dans l’idée du « sexe faible ». De même, on apprend que la fête des mères, journée maintenant ancrée de manière durable dans nos mœurs, n’est apparu qu’en 1943.

La seconde force de l’exposition est de mettre en lumière, à travers une histoire nationale, l’importance de certaines femmes nordistes à des moments clés de l’histoire. On redécouvre ainsi Jeanne de Flandre, première femme à diriger les riches comtés de Flandre au XIIIème siècle ; Jeanne Maillotte, qui aurait contribuée à repousser une attaque de hurlus contre Lille en 1582 ; Louise de Bettignies, infirmière à Lille, devenue agent secret pendant la première guerre mondiale ; ou encore Geneviève De Wulf, alias « Garçon manqué », originaire de la Madeleine et résistante individuelle pendant la seconde guerre mondiale.

Cette exposition rend donc un bel hommage aux femmes en général, mais plus particulièrement à celle du Nord. Le tout en rappelant que la lutte pour la liberté des sexes a été longue, mais que rien n’est jamais définitivement acquis…

Capucine Crône, MCC3

Exposition de femmes en femmes, du 4 février au 17 Avril 2011.

Hospice Comtesse

http://www.mairie-lille.fr/fr/Culture/Musees/Musee_de_l_Hospice_Comtesse.htm