vendredi 30 avril 2010

Architectures à Vivre Maisons

Architectures à vivre est un magazine de design, architecture et environnement. C'est un bimestriel, qui traite donc plus précisément de l'architecture dans l'habitat. Ce magazine est destiné aussi bien aux professionnels qu'au grand public. Cette revue d'architecture et de design fut crée en 2000 à l'occasion des Journées d'architecture à vivre.

Eric Justman est le directeur et fondateur de ce magazine, mais dirige également Ecologik, magazine crée en 2008, car aujourd’hui architecture et urbanisme vont de pair avec une réflexion sur l’écologie et l’environnement, réflexion qui est actuellement inévitable. Les deux magazines partagent d'ailleurs le même site internet.

Nous retrouvons dans tout les magazines, un fil rouge, par exemple dans le numéro 47 de mars/avril 2009, le magazine s'intéresse aux maisons en bois, et nous propose donc des mobiliers en bois, un dossier environnement, un dossier sur les maisons en bois et ceci dans plusieurs régions de France sujettes aux intempéries ( Normandie, Bretagne). Le magazine est donc bien pensé dans son ensemble bien que la frontière avec Ecologik n'est pas toujours palpable.

L'abonnement à Ecologik est toujours proposé en début de magazine, nous retrouvons ensuite des pages « A voir » qui traitent d'exposition d'art, de design, d'architecture, des pages « Design » avec des rubriques Shopping, un portrait de designers, des décryptages et un dossier sur un certain objet ( par exemple les tapis dans le numéro 52 de Janvier/Février 2010, de nombreux « reportages », des « News » et s'intéresse aux architectures du monde entier.
Le magazine propose une nouvelle formule et bénéficie alors de la médaille de la meilleure publication par l'Académie d'architecture.

Le magazine offre de nombreuses photographies de qualités ainsi que de plans plutôt simples et bien illustrés, c'est en cela que le magazine est accessible également au grand public. Un des inconvénient est le nombre de publicités ( plusieurs pages d'affilés), le point positif dans ce point négatif est le fait que toutes ces publicités sont en rapport avec l'architecture ou le design.

Léa Varlet - AS3

Centre régional de la photographie (CRP) Nord Pas de Calais – Douchy les mines





Le centre régional de la photographie de Douchy les mines ( à 45 minutes en voiture de Lille ) est une véritable mine d'or en matière de photographie. Le CRP bénéficie du soutien du conseil régional, de la DRAC, du conseil général, de la ville de Douchy-les-Mines ainsi que de la communauté d'Agglomération de la porte du Hainault. Il abrite environ 8 000 clichés, dont 850 dans une artothèque, et une bibliothèque d'une grande richesse. Ce lieu est envoûtant car il donne l'impression d'une certaine familiarité, la bibliothèque située tout en haut, pratiquement sous les combles est une salle dont un mur entier est caché par des ouvrages de toutes nationalités qui sont uniquement classés par ordre alphabétique. Cela donne un certain charme aux recherches car nous pouvons nous laisser aller d'un ouvrage à l'autre …

Malgré la petite taille des salles d'expositions (2), les photographies sont assez bien exposées, en ce moment siège une exposition d'oeuvres de Fausto Urru «  Vie est espaces – Fragments d'un écart ». Rien n'est en surplus dans les salles d'exposition, ce qui laisse aux oeuvres une place inestimable, l'oeil ne peut être attiré que par elles. Les photographies sont réparties en 7 séries mais toutes questionnent la façon dont l'être humain occupe les espaces. Ceci est assez intéressant vu le lieu, en effet, ce centre s'est installé dans l'ancienne poste de Douchy-les-Mines et ne s'en cache pas, en jetant un cou d'oeil sur la façade, nous pouvons deviner qu'il s'agit d'un lieu qui a été rénové afin d'avoir une autre fonction qu'à l'origine. Le guide de l'exposition est très complet et nous permet de rentrer immédiatement dans l'univers de l'artiste, même après une lecture en diagonale.

Une photographie a attiré mon regard, faisant partie de la série « Carrasegare » c'est donc un tirage numérique, d'après négatif sur papier baryté. Le « Carrasegare » est un rite populaire de Sardaigne qui consiste, au début de chaque année, à parcourir la ville le visage caché en « invoquant la pluie et pleurant une mort et une renaissance éphémère et cyclique ». Nous y voyons, en noir et blanc, une vieille personne à sa fenêtre, le visage ridé, renfermé, sévère, la main sur la poignée de la fenêtre. Nous y retrouvons alors les principales caractéristique de ce rite, que ce soit par le biais de la peau ridée, la main sur la poignée qui tente d'ouvrir ( ou refermer …) la fenêtre, mais qui ne restera qu'une action éphémère. Cette photographie qui soulève énormément de problématiques autant au niveau sociologique que psychologique était extrêmement bien située dans l'exposition. Elle se trouvait dans la seconde pièce, rectangulaire et assez étroite et était accrochée à une extrémité du mur servant de cloison entre les deux pièces. Le plus intéressant est qu'elle était située entre deux ouvertures, d'une part celle servant à communiquer avec la pièce principale et d'autre part une porte. Ce qui renvoie à la fonction de la fenêtre dans cette oeuvre.

Il est néanmoins regrettable de ne pouvoir voir plus d'oeuvres exposées, bien que les expositions se renouvellent tout les 3 mois. Le plus impressionnant dans ce lieu reste donc la quantité d'oeuvres et d'ouvrages dont il dispose et le charme de son fonctionnement. De plus, le fait d'être éloigné de la métropole nous oblige à effectuer une certaine démarche pour s'y rendre, et nous nous consacrons alors entièrement aux milliers d'aventures que ce lieu nous propose.

Léa Varlet - AS3

mercredi 28 avril 2010

"Danser magazine"


Vous souhaitez vous informer de toute l'actualité de la danse , retrouver vos chorégraphes et danseurs préférés , programmer vos sorties et stages , ou tout simplement découvrir ce monde qui vous est encore inconnu? Je vous recommande donc vivement le magazine "danser".

En effet, "danser", mensuel Français créé en 1983 est exculsivement dédié à la danse, comme son nom l'indique, offre un panel très large d'informations sur l'actualité de toutes les formes de danse:
Du contemporain à la danse classique en passant par le jazz , le tango et les danses du monde.
Il est donc interessant de voir que thèmes abordés dans le magazine sont très variés, et qu'aucun style ne soit mit à l'écart ou décrédité.

Sa rédactrice Agnès Izrine, a veillait à la qualité du magazine, on y trouve donc de multiples renseignements :
Les derniers films sortis concernant la danse, ainsi que les livres, et bien sur les programmations des spectacles de danse à venir par région. Bien que les articles soient écrits trop en bloc, et en une police très petite, ce qui peut décourager le lecteur, celui-ci présente une écriture recherchée.

Le magazine présente une structure élaborée et claire, ce qui permet de ne pas se perdre dans l'abondance des informations et des articles. On y retrouve donc, trois grandes rubriques , qui sont pour ma part aussi intéressantes les unes que les autres:

- Actualités : avec ses critiques , actus , avant-premières , programmes, ainsi que son abonnement.

- Magazine : avec ses reportages , sa reflexion , son dossier , son portrait , son impro et pour finir son analyse.

- Pratique : qui regroupe les conseils et privilèges.

En ouvrant cette revue, la présence exagérée de publicités, peut dans un premier temps nous choquer et nous déranger , mais celles-ci peuvent se transformer en atout non négligeable si l'on recherche une école de danse , ou un stage. Puisqu'en effet , toutes traitent de la danse , aucune publicité n'est en décalage avec le magazine.

Ce qui pourrait être reproché à ce mensuel , c'est sa première de couverture , qui rappelle indéniablement les fascicules distribués gratuitement aux coins de rues. De même , le titre placé en haut à gauche n'est pas assez mis en valeur.
Il est ainsi évident que l'ancienne couverture du magazine "danser" reflétait d'avantage l'esprit qualitatif de la revue.

Nous remarquerons tout de même à l'intérieur de très belles photos , qui sont en plus de ça d'une très bonne qualité , et qui offrent donc tout de même un plaisir des yeux.

Et pour finir , une qualité notable : son prix. En effet , pour seulement 4,90€ par mois, ce magazine nous donne accès à une lecture de qualité.

Je conseille donc à tout les amoureux de cette pratique , petits et grands ,d'entrer dans la danse , et de se faire plaisir en lisant une soixantaine de pages par mois sur leur hobbie préféré.


Anne-victoire Olivier AS1

Brazil


Brazil est un magazine de cinéma, créé par Christophe Goffette en septembre 2002.
Après 20 numéros, cette revue disparait des kiosques pour fusionner par la suite avec le magazine de musique Crossroads du même éditeur. Le numéro 56 fut le dernier de la collaboration et Brazil 2, la nouvelle version sort en septembre 2007.

Ce magazine de "cinéma sans concession($)" est l’un des rares qui ne soit pas un catalogue promotionnel des sorties hebdomadaires. Il est intéressant de constater que la rédaction ose dire quand un film n’est pas bon, surtout lorsqu’il a été fait par un réalisateur de grande notoriété.
Brazil reste ouvert à tous les cinémas, que ce soit une grande production américaine ou un film d’auteur peut connu.

Il nous propose une rubrique « Short cuts » composée de petits articles sur les nouveautés dans le domaine du cinéma. Par exemple dans le numéro d’avril 2010 on apprend que Stephan Lang (acteur d’Avatar) sera à nouveau le méchant dans un remake de Conan que prépare Marcus Nispel.

Toutes les critiques de films sont répertoriées dans la rubrique « Hot stuff ». Beaucoup de médias utilisent des signalétiques inspirées par les guides de consommateurs : petits cœurs, étoiles et autres bonshommes souriants ou grimaçants (comme les différentes mimiques d’Ulysse, qui symbolisent les opinions dans Télérama). Ces affichages prétendent synthétiser un travail critique, mais je ne suis pas d’accords puisque le geste critique est celui d’écrire. Néanmoins dans cette revue, les étoiles figurent pour chaque film dans plusieurs catégories (mise en scène, scénario, originalité…) ce qui reste intéressant pour accompagner l’écrit.

Au-delà des traditionnelles chroniques des films à l’affiche (ou a venir) et des nouveautés DVD, Brazil nous propose des comptes rendus de festivals.

Pour ma part, les dossiers complets d’auteurs ou de genres particuliers m’intéressent le plus. Les interviews abordent de bonnes questions (sur la création du film, les difficultés que l’équipe a pu rencontrer…). Leurs articles nous en apprennent toujours d’avantage sur l’univers du cinéma, de l’idée du cinéaste à la projection en salle des films.

Ainsi Brazil est intéressant pour ceux qui aiment le cinéma et qui veulent de vraies critiques autrement dit avec un point de vue subjectif. Cette revue est très agréable à lire, et abordable pour tous.

Camille Molinaro AS1

Eclipses

Active depuis février 1994, l’association Eclipses a pour principal objectif la rédaction, l’édition et la diffusion de la revue semestrielle éponyme dirigée par Youri Deschamps, consacrée à l’histoire et à l’analyse du cinéma.

Le site internet http://revue-eclipses.com dont le rédacteur en chef est Valentin Noël et le webmaster Julie Philippe, a été conçu pour faire connaître et vendre ce magazine.
Pourtant indépendamment de la promotion de sa revue, le site nous livre plusieurs critiques de films très intéressantes.

Composé de neuf rubriques : index | qui sommes nous ? | analyse séquence | critique | chronique dvd | revoir | chronique | commande | archives , ce site est très simple d’utilisation.

En index on nous présente la dernière revue sortie en date.
La rubrique qui sommes nous ? consiste à donner différentes informations concernant le magazine que l’on peut commander par la suite sur ce site.
Mais le contenu de la rubrique archives qui répertorie toutes les analyses de séquence, critiques et chroniques, nous intérésse plus particulièrement.

A ce jour, on peut lire une quinzaine d’analyses de séquence. Celles-ci peuvent être comparées, c’est le cas pour l’analyse de "Taxi Driver" de Martin Scorsese et "Collateral" de Michael Mann. Toutes sont illustrées par des captures d’images des films.

Différentes critiques de qualité sont postées sur le site, mais il ne s’agit pas d’en écrire pour chaque sortie de film. Au contraire, la dernière en date est celle de «I Love You Phillip Morris » de John Requa & Glenn Ficarra , 2010. Là encore des images du film complètent la critique.

Enfin, on nous propose des chroniques de Dvd ainsi que des articles nous incitant à revoir des films avec une autre vision (bien souvent ce sont des vieux films qui ressortent dans les salles). Une dernière rubrique chronique traite des festivals et des rencontres.

Ce site peut nous permettre d’approfondir notre culture dans le domaine du cinéma. Les analyses de séquence faites par des professionnels sont de très bons exemples à exploiter dans le cadre de nos cours. De plus, il y a de bonnes critiques et c'est pour cette raison que Jean-Michel Frodon le mentionne dans son livre "La critique de cinéma".


Camille Molinaro AS1

jeudi 22 avril 2010

vidéos "ICE" Verret

http://www.dailymotion.com/video/x4s12n_ice-extraits_creation


http://www.youtube.com/watch?v=R5scIAyC4pk

Reportages sur "out of context" de Platel

http://www.youtube.com/watch?v=BbvGn0czzB4

http://www.bing.com/videos/watch/video/exqi-cultuurjouraal-alain-platel-out-of-context/6ec76592b6a3f52eec0f6ec76592b6a3f52eec0f-1694594565005

mercredi 21 avril 2010

Cassandre >Hors Champs – Nappe phréatique de la presse spécialisée –

Fondé en 1995 par Nicolas Roméas, à l’époque producteur et journaliste pour France Culture, Cassandre >Hors Champs est une revue brochée comportant en moyenne une centaine de pages.

Son prix peut varier, mais il tourne souvent aux alentours de 8 euros. Sa parution est trimestrielle et, chaque année, un hors saison thématique explore les nouveaux horizons des pratiques artistiques et culturelles. Les acteurs de Cassandre > Hors Champs sont des sociologues, des historiens, des chercheurs, des spécialistes culturels qui vont partout dans le monde pour apporter des informations et des commentaires sur la culture d’aujourd’hui et de demain. La revue est aujourd’hui sous la co-direction de Nicolas Roméas et de Valérie de Saint-Do. Sa parution est possible grâce au concours du centre national du livre, de la direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles du ministère de la culture et de la région Ile de France.

Cassandre est composée d’une équipe d’idéalistes chez qui l’idée de service public est ancrée. La question de la rentabilité n’est en aucun cas leur vocation. La revue s’attache à éclairer les aspects peu visibles du paysage artistique et culturel français. Cassandre >Hors Champs naît d’un manque, le manque d’un véritable lieu éditorial qui ouvrirait ses réflexions au monde artistique, qu’elles soient sociales ou historiques. La revue naît aussi d’un constat : celui du déclin de la presse artistique et littéraire. La presse dite spécialisée consacrerait, selon l’équipe de Cassandre >Hors Champs, de moins en moins de place aux expériences sur place, et seules les grosses productions semblent trouver une véritable reconnaissance médiatique.

Cassandre va donc avoir pour mission de montrer qu’un immense réseau d’activités culturelles, denses et riches a aussi une importance primordiale pour le devenir intellectuel et moral de la France.

Il va aussi s’agir de développer un nouveau type de publication (ni vraiment un magazine, pas non plus une revue au sens classique), un véritable lieu éditorial qui puisse permettre au plus grand nombre de s’informer sur des sujets qu’on pourrait considérer à priori difficiles, mais dont la connaissance est primordiale pour ceux concernés par la notion de Culture.

L’idée principale est de mettre à la disposition des acteurs culturels et sociaux un certain nombre d’informations qui ne circulent pas forcément bien dans le monde de la culture, souvent pris dans un système de choses connues. Le parti pris étant de dire que ce qui est important dans la culture ce n’est pas ce qui se voit forcément.

Cassandre va beaucoup parler d’un art qui ne serait pas cantonné aux salles d’exposition habituelles ou aux salles de théâtre traditionnelles. L’équipe va aller à la recherche de lieux non formatés, non clôt sur eux-mêmes.

La « revue » a connu certaines évolutions (de format, de disposition des articles, de prix également). Elle propose aujourd’hui des entretiens avec des sociologues, des philosophes des historiens. Elle est également composée de dossiers thématiques peu explorés par la presse spécialisée, dossiers qui concernent notamment l’évolution des politiques culturelles, les nouvelles formes de résistances artistiques, la privatisation et l’institutionnalisation du territoire culturel et artistique. S’y trouve aussi un certain nombre de rubriques récurrentes sur le sujet de la situation d’équipes artistiques à l’étranger.

L’art, pour Cassandre >Hors Champs, est définit comme « principe actif » (c’est d’ailleurs le sous titre du magazine), une voie thérapeutique presque.

La revue défend la notion de culture en tant que valeur symbolique. C’ est la seule revue spécialisée qui traite de l’évolution de la société contemporaine, d’expériences innovantes et expérimentales. C’est un média pour moi très précieux aujourd’hui, un véritable lieu de paroles et de réflexion sur des sujets importants pour le devenir de notre société. Cet espace de liberté et de pensée nous est nécessaire afin de pouvoir réactiver le doute, pour voir des images au-delà de celles qui nous sont imposées. Elle nous offre un regard qui critique, qui se rebelle, un regard libre et malheureusement en chute libre aujourd’hui car les soutiens diminuent. Comment survivre sans avoir de prétention à la rentabilité dans un monde où cela devient un mot d’ordre ?


Judith Azuelos - AS3

Let’s motiv : la culture à portée de tous.


Quel plaisir de recevoir ce magazine dans la boite aux lettres. Petit par le format mais grand par sa qualité, Let’s motiv nous offre, chaque mois, un nouveau souffle dans l’actualité culturelle.

En effet, ce mensuel possède de nombreux atouts capables de faire pâlir les plus grands comme les Inrocks ou bien Télérama.

Tout d’abord, son format est idéal pour nous accompagner partout, dans la poche ou dans le sac. Ce magazine possède 4 éditions : Nord et Belgique (Lille), Midi Pyrénées (Toulouse), Méditerranée (Marseille) et Aquitaine (Bordeaux) pour être au plus prêt de l’actualité culturelle régionale. Il est à la base gratuit mais il est possible de s’abonner pour la modique somme de 33 euros. Il est disponible dans les lieux culturels, les facultés et même dans certaines administrations. Let’s motiv aborde de nombreux sujets répartis dans des rubriques récurrentes : News, Rencontre, Reportage, Port folio, Mode, Évènements, Musique, Cinéma, Expositions, Théâtre et Danse, Littérature, Chronique et Agenda.

On peut signaler encore quelques particularités qui font de Let’s Motiv, un magazine d’une qualité remarquable. Son style urbain et moderne, une écriture abordable bien loin des paroles philosophiques et métaphysiques de certains magazines mégalomanes, un port folio qui, à chaque parution nous émerveille avec des artistes très diversifiés ( My Deadpony, Sandrine Pagnoux, Eboy et bien d’autres). Mais aussi des reportages qui nous emmènent dans le monde entier (Pays-Bas, Japon, Inde…), des critiques justes, la mise en avant d’initiatives artistiques avant-gardistes et un agenda plus que complet. Let’s motiv est disponible sur le web par l’intermédiaire d’un site particulièrement charmant où l’on prend plaisir à surfer.

C’est un magazine en totale concordance avec son époque, en témoigne son succès. En effet, depuis sa création en 1999, le magazine a connu un essor flamboyant depuis 10 ans. D’abord, tiré à 25 000 exemplaires dans la région toulousaine, Let’s Motiv s’est implanté à Lille, à Bordeaux, à Montpellier et tout récemment à Lyon pour parfaire son offre. Les 20 pages du premier numéro se sont vite transformées en 24, 48, 56 pour finir par 130 actuellement.

On peut toutefois signaler l’abondance de publicités, pas forcement en rapport avec l’actualité culturelle, mais nécessaire dans l’optique d’un magazine gratuit. Ceci ne gâche en rien le caractère délectable de la lecture.

Leroy Clément AS3

Pilot Light : l’art comme remède.


« You are not alone ». Par ces mots, Han Nefkens, collectionneur et fondateur de ArtAids résume bien l’idée selon laquelle l’art contemporain peut avoir une influence positive sur la société, en particulier dans la lutte contre le Sida. Cette fondation ArtAids a été créee pour canaliser les ressources financières et les énergies humaines en faveur des personnes séropositives et de la prévention contre le Sida. Outre le fait qu’elle agit dans l’éducation et l’intégration des enfants séropositifs en Thaïlande ou bien encore qu’elle est à la tête d’un programme de recherche à Barcelone, cette fondation promeut des actions liées à l’art contemporain.

Et pour la première fois en France, après Access for all à Bangkok en 2004, Leo Copers at UNAIDS à Genève en 2006 mais aussi More to Love – The art of Living Together à Barcelone en 2008, l’exposition Pilot Light prend ses quartiers à Lille. Cette véritable réflexion d’artistes contemporains sur le Sida s’installe jusqu’au 21 Mars dans plusieurs lieux : L’Espace le Carré, la Maison Folie de Moulins, le Cinéma associatif de quartier l’Univers, le lycée Montebello, l’Hôpital St Vincent de Paul et le centre hospitalier Gustave Dron.

Les années 80 sonnent le glas du « Peace and Love » et du « Flower Power » des Seventies. La dure réalité du Sida apparaît aux yeux de tous et un véritable combat s’engage. Cette maladie va faire des ravages notamment dans les milieux artistiques. Pour de nombreux artistes, côtoyant de près la maladie, l’art contemporain sera un moyen, bien sûr, de s’exorciser du mal qui les ronge, mais aussi, d’informer sur ce virus, d’entamer un dialogue, détruire ces clichés foudroyants de la population avec une volonté certaine : ne pas tomber dans le pathos et ses déboires.

Rejoignant les valeurs de l’œuvre du célèbre Keith Haring, avec ses graffitis enivrants plein d’amour, de joie et de tolérance, l’exposition Pilot Light rassemble une vingtaine d’artistes comme Felix Gonzalez Torres, Robert Mapplethorpe, David Wojnarowicz mais aussi Araya Rasdjarmrearnsook ou Sutee Kunavichayanont afin de révéler à la population lilloise par une approche pudique et digne un art au service d’une cause, comme remède à la maladie avec une véritable envie d’installer un dialogue avec le spectateur.

Photographies, Sculptures, Vidéos, Affiches et Installations se côtoient pour former un fabuleux mélange honnête, créatif et inspirateur. Il serait vain de décrire l’ensemble de la collection mais de nombreux travaux ne laissent pas insensibles. « Thai Village » de Kunavichayanont, est une œuvre qui nous propose un village thaïlandais miniaturisé en bois. Plusieurs maisons traditionnelles agrémentées d’inscriptions nous invitent dans l’intimité des foyers thaïlandais et le tout est supporté par 3 tables d’écoliers. La force de cette œuvre est de dénoncer les tabous et le silence sur la sexualité dans les familles mais aussi de comprendre cette idée de prévention dans les écoles, et surtout critiquer son absence dans les écoles thaïlandaises. Les photographies de Scheidegger au sténopé mettent en valeur des qualités particulières. C’est un travail franc à travers un regard perçant. Comme les autoportraits photographiques de Mapplehorpe très sobre face à l’objectif ou bien encore les affiches poignantes et subversives du collectif Gran Fury « The government has blood on their hands » & « Art is not enought ». Enfin, ne pas parler de Felix Gonzalez Torres, précurseur de cette mouvance artistiques serait un crime. Sous la forme d’installations, l’artiste cubain séropositif dégage toute une poésie par l’intermédiaire, dans le cas présent, d’une pile de feuille A3 rouge avec 4 mots écrits dans chaque coin (Himmler, Hate, Hole, Helms) et les questions « Combien de fois ? » « Pourquoi et pour combien de temps » au verso. En hommage à son ami Ross, victime de la maladie, Gonzalez Torres nous parle du temps qui passe, une méditation sur la mort et sur l’éphémère, évoque la peur de la société en général. Le public peut se servir et prendre une feuille, tel un virus, l’œuvre contamine. Mort en 1996, Torres a travaillé dans la même optique avec un tas de bonbons, des ampoules ou bien encore des pendules. Esthétiquement et conceptuellement très efficace…

Aucunes œuvres ne traitent explicitement du Sida mais plutôt des effets de la stigmatisation provoqués par des maladies à la fois visibles et invisibles. On ne tombe jamais dans le pathétique, les planches de la bande dessinée « Seven Miles a Second » de David Wojnarowicz, membre extrêmement actif de la scène artistique de l’East Village dans les années 80, est un témoignage incroyable de sa volonté de vivre selon ses envies dans une esthétique colorée et stylisée.

Cette exposition met en valeur des problèmes moraux et sociaux en lien avec la maladie. Elle ne tombe pas dans les clichés qui pourraient infecter un thème comme celui-ci. Ces artistes forment un regard rafraichissant, enivrant par sa créativité, totalement intégré dans la provocation de l’art contemporain.

Le titre Pilot Light se réfère à une veilleuse, petite flamme de gaz constamment allumée, métaphore de la source éternelle originelle sans laquelle aucun feu n’est possible. Un feu qui représente la lutte des pionniers des années 80 et la créativité des artistes contemporains pour faire changer les mentalités

Leroy Clément AS3

« Alternatives Théâtrales » : un regard approfondi et bienvenu sur le théâtre contemporain.

La revue « Alternatives Théâtrales » est une revue franco-belge distribuée à travers le monde, qui a vu le jour en 1979 et qui a donc fêté ses trente ans l'année dernière.

Elle a été fondée par Bernard DEBROUX qui est depuis l’éditeur et le directeur de publication, responsabilité qu’il partage avec Georges BANU depuis 1998. Le premier est un metteur en scène belge qui a notamment été chargé du projet « Théâtre et Littérature de Bruxelles 2000, capitale de européenne de la culture ». Le second est un professeur d’études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle et au Centre d’étude théâtrales de l’université de Louvain.

Cette revue, comportant généralement une centaine de page, paraît tous les trimestres sans compter les numéros hors-série (le dernier en date date de janvier 2009 et avait pour titre « 1979 - 2009 : 30 ans d'alternatives théâtrales »). Elle est destinée à tous les praticiens de théâtre professionnels ou amateurs, mais aussi aux étudiants, professeurs, en Belgique et en France, en Europe et dans le monde.

Le premier numéro titrait « Aspects du théâtre contemporain en Europe », ces mots clés (« théâtre », « contemporain » et « Europe ») furent la base de toutes ces élaborations d'analyses théâtrales, de toutes ces explications d'« alternatives théâtrales »(il faut comprendre « nouveautés dramaturgiques »). La revue, si elle est consacrée uniquement au Théâtre tient sa force de l'interaction des disciplines théâtrales. En effet metteurs en scène, théoriciens, écrivains, les chorégraphes, les acteurs, les formateurs, en bref tout ceux que rassemble sous son appellation générique le mot « dramaturgie », vont être invités à s'exprimer, à réfléchir sur des sujets précis. Ainsi, les derniers numéros en date traitent de sujet comme le lien entre le Théâtre et les sciences, le lien entre le cinéma et le Théâtre, le travestissement au Théâtre ou encore la question du départ au Théâtre. Comme on peut le constater il s'agit de sujet très pointus et, pour peu que l'on fréquente les salles, on constate qu'il s'agit également de sujets au cœur des mises en scène contemporaines.

Ainsi la revue analyse, critique, rapporte et questionne toutes les disciplines que le théâtre met en œuvre : l'écriture dramatique, la mise en scène, le jeu de l'acteur, la scénographie ou encore les lieux. Elle réfléchit avec des hommes de théâtre à la relation entre le répertoire, le public et l'art du théâtre. Elle s'interroge sur l'évolution et le devenir de cet art.

L'originalité de cette revue tient d'abord dans le fait qu'elle n'est pas la revue d'un théâtre mais bel et bien une revue qui questionne le Théâtre, elle est un lieu de parole, de réflexion. Ensuite le comité de rédaction composé de 7 hommes et femmes de Théâtre (dont Yannick Mansel, conseiller artistique et littéraire au Théâtre du Nord) parvient à trouver chaque trimestre un thème original, qui interroge et parfois même qui dérange (par exemple le sujet sur le travestissement ou encore sur le lien entre Théâtre et sciences). Cette originalité des thèmes est surement ce qui assure la longévité de cette revue (même si à cela s'ajoute un quasi monopole en tant que revue théâtrale sérieuse sur le marché).

Pour moi les points négatifs qu'on pourrait soulever n'en sont pas réellement. Ainsi, son prix (16€ en moyenne) peut être relativisé puisqu'il s'agit d'une parution trimestrielle, le langage soutenu demande un effort de compréhension et amène donc la réflexion, la longueur des dossiers témoigne d'une recherche très poussée sur les questions soulevée, et enfin, la nécessité d'avoir des connaissances préalables lui confère le statut de revue technique destinée aux amateurs de Théâtre.

lundi 19 avril 2010

Expostion robes rêvées

Je dois avouer que ma première intention n'était pas d'assister à cette exposition. En effet le thème robes rêvées n'était pas particulièrement attrayant en ce qui me concerne, je m'attendais naïvement à une exposition de mode. Malgré tout je me retrouve au vernissage de cette exposition, au « Colysée » de Lambersart, ma présence étant surtout motivée par la perspective de petits fours et de champagne à volonté. Et à mon grand étonnement je me suis totalement désintéressé du buffet pour m'intéresser aux œuvres. L'exposition s'organise sur 2 niveaux et regroupe des œuvres d'une multiplicité d'artiste autour du thème de la robe. Au rez de chaussée dès l'entrée nous pouvons observer plusieurs robe modèle réduit, l'une en partie brulée l'autre tachée de rouge faisant références aux violences faites au femme. Plus loin des robes sont exposées avec au sol des citations ( de Chanel par exemple ) amenant a des réflexions sur l'image de la femme. Une œuvre surprenante ensuite, une robe entièrement constitué de bouchon de bouteille d'eau, très actuelle en cette période de débat écologique. Cette exposition est pour tout public, petits et grands, comme en témoigne cette « boite sensorielle » dont le principe est de passé sa main dans un trou et de deviner la matière contenu à l'intérieur. Si vous vous rendez à l'étage vous pouvez y trouver une autre activité de ce genre. Sur un planche en bois sont plantés une multitude de clous autour desquels il faut faire passer un lacet, dans le but de dessiner les contours d'une robe. A ce niveau vous aurez l'occasion de voir de superbes robes en modèle extrêmement réduit ,réalisé avec un détail époustouflant. L'intérêt majeur de cette exposition est la diversité des œuvres proposées, comme le prouve une série photographies montrant des personnalités ( PPDA, Frédérique Mitterrand etc...) ainsi que des inconnus photographiés aux cotés d'une robe de Marylin Monroe. Autre exemple signifiant la diversité de cette exposition, un série de croquis tirés du dessin animé alice aux pays des merveilles, sauf que alice y a été gommé, de fait, il ne reste que sa robe donnant une impression de mouvement. Une des œuvres les plus surprenantes de cette exposition est surement cette ensemble d'immenses robes, accrochées au plafond et reliées par un fil. En lisant le petites affiches ( j'en profite pour faire l'éloge d'un procédé aussi simple qu'ingénieux. Aux côtés de chaque œuvres, sont disponibles plusieurs petites fiches a la disposition du public, qui permettent de se déplacer avec les informations sous les yeux), nous apprenons que cette œuvre caractérise l'immensité du territoire sibérien, et que les couleurs des sculptures sont empruntés aux couleurs des paysages observés lors de la traversée en train de la Sibérie. Autre œuvre intéressante, un livre uniquement composé de morceaux de tissu avec inscrit sur la page de couverture une citation de proust « je batirais mon livre. Je n'ose pas dire ambitieusement comme une cathédrale mais tout simplement comme une robe ». Je trouve cette adaptation de cette citation très originale. Pour finir je vous parlerai d'une dernière œuvre, il n'est pas évident de la décrire, plusieurs plaques sont suspendue en hauteur toutes recouverte des morceaux de robes qui avait appartenues à la mère de l'artiste . La forme peut évoquer des bras ouverts. Au pied de cette œuvres est écrit une citation de l'artiste : «vêtue d'une robe fleurie ma mère disait: «  je porte un jardin » ». En conclusion, ce fut une très agréable surprise, une exposition originale, qui se présente sous des formes multiples et variées, et qui est accessible a tous même au plus septiques.

Boris DALLERY

Site officiel de Manu Chao


On ne présente plus Manu Chao, cet artiste incontournable, reconnu dans le monde entier pour ses multiples talents en tant que chanteur, auteur, compositeur, interprète et bien sur, en tant que musicien. Ex-leader du groupe « Mano Negra », il poursuit une carrière solo et a créé par la suite un nouveau groupe « la radio bemba ».

Depuis 2007, il propose aux internautes de télécharger gratuitement son single : « Raining in Paradize », directement, depuis son site officiel. Pour confirmer ses engagements, il déclare d’ailleurs dans « Courrier International » :
« Que les gens qui piratent les « gros » comme moi , ça me gène pas. Mais qu’ils fassent l’effort d’acheter la musique des petits labels… ».

Il envisage depuis cette année d’utiliser son site internet comme « radio » pour diffuser son travail. Un de ses albums « Si Sibérie m’était contée » peut être ainsi téléchargé dès la page d’accueil.

Son site officiel propose une page d’accueil très colorée et animée par des dessins, des objets renvoyant à la culture sud américaine. Une carte du monde documentée confirme sa présence internationale. Le site, interactif, est traduit en français, en anglais et en espagnol.

La navigation est facile, agréable et ludique. La barre d’outils permet d’accéder à plusieurs liens comme le « Tévélina », pour visionner des vidéos de ses concerts, des interviews, des clips ou encore des documentaires. Les vidéos sont facilement accessibles et grâce à la barre du haut, il est facile de sélectionner le genre de vidéo qui vous interpelle. J’ai particulièrement apprécié l’une d’entre elles : Manu Chao jouant et chantant dans une rue de Buenos Aires pour Diego Maradona qui met particulièrement en valeur toute la simplicité du chanteur.

Le lien « Radiolina » permet d’écouter des centaines de titres de Manu Chao mais aussi des groupes ou chanteurs avec lequel il a collaboré comme Amparanoia, Amadou et Mariam,… Il propose en plus une playlist avec des musiques similaires à ce qu’il fait. Les internautes peuvent quant à eux ajouter des musiques qu’ils veulent faire partager aux autres.
Cela m’a permis de découvrir des nouveaux groupes comme « Smod » musique présentée en fond musical sur la page d’accueil et d’écouter de la bonne musique tout simplement.

Ce site est donc très complet. J’ai découvert ainsi des aspects de la vie de Manu Chao que je ne connaissais pas, et les multiples causes et actions pour lesquelles il s’est engagé en contribuant à les faire connaître grâce à sa notoriété

J’ai été aussi étonner de constater sa générosité vis à vis des autres artistes qu’il fait connaître à travers son site. Artistes musiciens plus ou moins connus mais aussi artistes d’autres disciplines comme le dessinateur Manwoz, un de ses collaborateurs qui participe aux pochettes de ses albums et fournit les dessins illustrant le site internet. Un site donc dédié au monde de Manu Chao sous le signe du partage et de la découverte.

Ysé Lenglet AS1

"Ice" de François Verret : saisissante glaciation.

La littérature est vraiment un puits sans fond, près à abreuver de son eau toute œuvre artistique et tout artiste en panne d'inspiration ou à la recherche d'un support pour faire exploser sa créativité, sorte de pari à entreprendre pour restituer soit une lecture fidèle, soit une lecture personnelle. Après les films, la musique, la peinture, elle peut même être au cœur d'une création chorégraphique. Ainsi François Verret avec sa compagnie FV, après s'être inspiré du Moby Dick d'Herman Melville pour Sans retour en 2006, a mis au cœur de sa dernière création – Ice – le roman éponyme d'Anna Kavan, que Graham F. Valentine, interprète et à la direction musicale du spectacle, lui a fait découvrir.

Dans ce roman, il est question de glaciation : dans l'air du temps, dans les relations entre les Hommes, dans la société. Que faut-il faire face à cette glaciation qui nous paralyse progressivement ? Se laisser faire, se débattre, tout se permettre avant qu'il ne soit trop tard ? Le spectacle ne donne pas de réponse, il ne fait que des propositions, des tentatives, des esquisses, pour laisser le spectateur s'imprégner de l'ambiance et se faire sa propre interprétation.

Tout ce qui se déroule sous nos yeux est sous l'emprise d'un chaos, d'un froid glacial, de pulsions libérées, de morbidité voire de violence verbale ou physique exprimées par des voix, du chant, des instruments, des mouvements chorégraphiques et une scénographie époustouflante.

Des extraits du roman sont repris par certains interprètes, murmurés, scandés ou chantés, le tout en anglais. Ici c'est donc plus de la matière verbale, avec une porte ouverte vers le ressenti. C'est l'émotion provoquée par les sonorités – d'ailleurs parfois ce ne sont que des sons gutturaux – qui est à l'œuvre plus qu'une tentative de s'accrocher au texte et à son sens, qui, on pourrait le penser, délivrerait la clé du spectacle. Ainsi, la langue anglaise est censée ne pas perturber le spectateur mais le bercer, le prendre par la main, l'emmener vers ailleurs. Pourtant, ceci n'est peut-être possible que pour les spectateurs qui comprennent justement un minimum d'anglais ? Une fois le stade de la compréhension franchi, on se rend compte en effet que cela se répète tout le temps, que les mots ne sont pas toujours prononcés de manière audible pour être compris etc. Mais pour un spectateur qui ne comprend vraiment pas l'anglais, il peut vraiment perdre pied et se sentir exclu du dispositif, pensant qu'on ne s'adresse qu'à des personnes éclairées. C'est le reproche que l'on fait déjà bien souvent à la danse contemporaine : dommage de s'enfermer en partie dans cette image ! Mais les paroles sont aussi reprises par le chant et là, cela nous parle à tous, nous qui sommes constamment bercés aujourd'hui par la musique anglo-saxonne. Un concert se passe littéralement sur scène : énergie du rock, spleen du jazz, exotisme, tribalisme et rythmes des chants africains et froid de la musique expérimentale sont au rendez-vous, le tout accompagné par des sons pré-enregistrés et par un violoncelle électrique joué en direct ou bien a cappela, servi par des interprètes impeccables.

Au-delà des paroles, le spectacle propose encore beaucoup de choses. Il reste les images magnifiques proposées par ce spectacle. D'abord celles de la vidéo qui débute dès l'ouverture du rideau, projetée sur un écran-filet qui prend tout le cadre de scène et qui par moment laisse apercevoir les ombres des corps qui se détachent derrière et se mettent en place. L'atmosphère prend déjà place : des arbres, une route sans fin, le bruit intense du vent...On frissonne déjà. Puis un travail remarquable sur la lumière sculpte des espaces sur scène, un chant céleste retentit, la vidéo s'arrête. Les interprètes sont dévoilés au grès des parcours des projecteurs : des femmes-loups avec leur fourrure, des femmes en habits de paillette, hommes en costume, un chef d'orchestre ou chef d'État... Leur corps sont tour à tour calmes, angoissés, fébriles ou aux allures provocantes. Ils se tordent, se martyrisent, se violentent. Les corps sont manipulés aussi : les poupées sur le pupitre, les corps attachés et suspendus par un fil. L'Homme sans véritable libre arbitre ? Parfois les corps se rapprochent puis se distancent, dans un jeu d'attirance puis de répulsion, comme dans ce combat sans contact physique, sorte de capoeira, entre deux hommes : cette danse traduirait-elle une homosexualité pas toujours assumée ? A chacun de voir...L'interprétation est libre, répétons-le. Il y a aussi ce tango destructeur voire violent d'un couple : l'amour conjugué à la haine après des années de vie commune ? C'est donc agréable de voir que tout n'est pas pré-mâché et pré-digéré. Le spectateur est un être pensant : c'est d'ailleurs peut-être en éveillant sa curiosité et son intelligence que la glaciation dans ses relations et sur Terre sera repoussée ?

Enfin, notons la scénographie de Vincent Gadras, qui ajoute à l'ambiance proposée, magique ou cauchemardesque, au choix. Le plus étonnant : de grands rideaux dans lesquels sont enfermés des interprètes, qui se mettent ensuite à tournoyer sur scène à une allure folle, dessinant une cape immense ou une tornade inquiétante. Un des moments les plus marquants du spectacle, souligné par la lumière et la musique.

L'arbitraire de la forme et des signes nous laisse une porte ouverte. L'adaptation de ce texte serait donc personnelle de la part de François Verret, mais aussi pour chacun des spectateurs. Une effroyable et magnifique proposition du devenir de l'Homme : vision fantasmée et hypnotique. Un éclairage pertinent du texte.


Mathilde Doiezie, AS3

dimanche 18 avril 2010

« Ô temps suspend ton vol » : « Thierry Kuntzel/Bill Viola, Deux éternités proches », exposition du Fresnoy à Tourcoing

L'art vidéo n'a jamais été vraiment populaire, contrairement au cinéma auquel on le compare souvent, qui attire les foules mais qui n'a pourtant pas grand chose à voir avec : pas la même technique, pas la même histoire ni les mêmes intentions à proprement parler. Même au sein des autres arts que l'on peut avoir l'habitude de côtoyer plus facilement lors d'expositions – installations, peintures, sculptures, photographies etc. – l'art vidéo ne laisse pas indifférent, surprend souvent et fait figure de marginal en roue libre. C'est encore un art qu'il est difficile de cerner. Se rendre à une exposition composée uniquement de vidéos est donc d'emblée quelque chose qui sort du commun. C'est une visite à aborder différemment : il faut se laisser mener, accepter l'expérience, plonger ses yeux dans des écrans parfois plus grands que des toiles, être ouvert et souvent patient. C'est d'autant plus le cas dans cette exposition sur la notion de temps, mise en place du 27 février au 25 avril 2010 au Fresnoy de Tourcoing, studio-école d'arts visuels à l'architecture moderne, qui prend place dans un ancien centre de distractions populaires et inauguré en 1997 sous l'impulsion de son directeur Alain Fleischer. Cette exposition rend hommage à deux pionniers de l'art vidéo, à savoir Thierry Kuntzel et Bill Viola, à travers la rencontre de sept de leurs œuvres où le temps s'étire, grâce au regard bienveillant et pertinent de Raymond Bellour, commissaire de l'exposition et écrivain, critique et théoricien français du cinéma et aussi grâce à la scénographie de Christophe Boulanger.

Sont réunis ici quelques travaux de deux figures fondamentales de l'art vidéo, également amies et s'influençant l'une et l'autre, d'où l'idée assez logique de les réunir pour les faire dialoguer. Bill Viola est un vidéaste né en 1951 aux États-Unis. Il a une longue carrière et une réputation qui n'est plus à confirmer dans le domaine des arts vidéos. Le temps est un de ses thèmes de prédilection car pour lui « l'image vidéo a pour condition absolue le temps réel ». Thierry Kuntzel, quant à lui, est un vidéaste français reconnu dans le monde entier, né en 1948 et décédé récemment en 2007. Il a d'abord débuté son activité professionnelle en faisant de la théorie et de la critique sur le cinéma. Sa production principale de vidéos se situe entre les années 1979 et 1980 puis il a continué par le biais d'installations.

Le parti pris de l'exposition « deux éternités proches », c'est de donner à voir un autre temps, de réfléchir sur la notion du temps, si précieux de nos jours. Mais davantage qu'une autre appréhension du temps, c'est une autre appréhension de l'espace-temps que ces artistes proposent, un autre espace-temps dans lequel le visiteur est embarqué lors de cette exposition.

Le lieu et la scénographie inspirent d'abord cela, avant même qu'on puisse être conscient de cette notion au sein des œuvres. Le lieu du Fresnoy peut paraître futuriste, mais il est aussi un peu angoissant ou étouffant : il y a très peu de lumière, le silence est très présent même s'il est seulement partiel, interrompu parfois par des résonances (les bandes vidéos diffusées) ou des bruits sourds (une œuvre de Bill Viola qu'on abordera plus tard). Le temps n'a pas l'air de s'étirer comme à l'habitude : tout tourne au ralenti dans cette atmosphère neutre et spartiate. Il n'y a pas beaucoup de vie finalement : peu de visiteurs, seulement des chuchotements et des œuvres qui défilent en continu, sans intervention quelconque. Puis de nouveaux espaces sont esquissés grâce à de grandes parois, larges et oppressantes, dessinant une autre architecture, des lieux dans le lieux, des habitacles pour les vidéos. Ce sont autant de pseudos-salons dont la vidéo a besoin pour être diffusée, mais en moins confortables.


On retrouve ces espaces clos et oppressants dans certaines des vidéos présentées, comme dans Reasons for Knocking at an Empty House (5) de Bill Viola ou Time Smoking a Picture (6) de Thierry Kuntzel. Ces deux œuvres se font écho dans la scénographie particulière de l'exposition, qui met en évidence les points communs évidents dans les œuvres des deux vidéastes, points communs accentués par leur présentation dans un espace central où elles défilent à nouveau sur des moniteurs de télévision, face à face. Ainsi, dans la première, un homme seul est dans une pièce presque vide : il affronte cet espace mais aussi le temps qui défile. Voici un exemple de cet espace-temps différent. La vidéo montre la réclusion solitaire d'un homme qui lutte pour rester éveillé. Il fait face à la vidéo, il se sait épié : c'est comme une prison avec une caméra de vidéo-surveillance et son cadre fixe. Pourtant, la porte et la fenêtre sont ouvertes, or l'homme reste là, à se débattre en attendant on ne sait trop quoi. Le temps s'étire alors : la lumière des jours qui passent laisse son empreinte par les ombres, l'homme devient de plus en plus agité puis léthargique à cause de son manque de sommeil, les sons s'étirent et s'amplifient...Son pendant dans la deuxième œuvre, celle de Kuntzel, c'est une vue fixe d'un appartement vide, vue délimitée par un cadre un peu plus floue sur l'écran, créant à nouveau deux espaces : l'intérieur et l'extérieur se côtoient.

Deux autres œuvres de ces artistes se font écho dans le dispositif particulier de la scénographie : The Reflecting Pool (3) de Bill Viola et Echolalia (4) de Thierry Kuntzel. Ces deux œuvres laissent place dans l'une à un espace extérieur qui se métamorphose au fil du temps, progressivement et presque imperceptiblement, et l'autre à un espace incertain où les formes se transforment au gré des mouvements, faisant écho à une forme initiale tout en la prolongeant, à la manière de bulles qui se muent à cause des fluides en elles ou autour d'elles.

Après The Reflecting Pool, le travail de Bill Viola autour de l'eau – qui après le temps est un autre élément essentiel de son travail de vidéaste –, refait surface dans He Weeps for You (2), installation où le spectateur peut intervenir dans l'espace sans s'en rendre compte, pour une fois acteur plus que simple spectateur comme pour les autres œuvres. D'ailleurs ici, pas de banc pour s'asseoir ! Une goutte s'étire au fil du temps, filmée au plus près et projetée sur un écran vidéo dans lequel le spectateur peut s'apercevoir s'il est placé dans un bon champ pour être capté par la caméra, se retrouvant alors au centre de la goutte qui coule. La goutte s'étire puis tombe dans un fracas sur une peau de cymbale avec un micro dessous. Le son retentit partout dans la pièce mais aussi dans la salle d'exposition, tranchant le silence de sa résonance au rythme métronomique, marquant de manière régulière le temps qui passe.

Si l'eau est importante pour Viola, c'est comme le travail autour de la peau et du gros plan pour Kuntzel. C'est le cas avec Hiver (La Mort de Robert Walser) (1), la première œuvre visible de l'exposition et La Peau (7), celle qui clôt le parcours mais aussi la dernière qu'il a réalisée, où la peau s'étire à l'infini comme le temps. L'autre espace qui se dessine dans ces deux œuvres est alors celui du microcosme : on est proche voire très proche de la peau. On peut même en voir les pores, les blessures, les veines, les bleus, les marques de la vieillesse etc. Alors qu'elle est sous nos yeux, on la redécouvre et on est étonné de pouvoir s'imaginer autant d'histoire à partir d'un simple morceau de peau, qui révèlerait donc bien plus qu'on ne voudrait le croire.

Mis à part l'opportunité de voir enfin réuni des œuvres célèbres de l'art vidéo à travers deux de ses plus importants représentants, le point fort de l'exposition est aussi d'être bien documentée : accès à des fonds, à une bibliographie dense, à des extraits vidéos d'interview des deux artistes ou de Raymond Bellour, le commissaire de l'exposition etc. Cependant, il y peu d'explication par des panneaux ou par des encarts sur les murs comme on a pris l'habitude de le voir dans les récentes expositions. Le travail de médiation est pourtant bien là, mais au-travers des feuillets à disposition très utiles, qui résument l'œuvre, apportent quelques citations et deux-trois photogrammes de la vidéo. Autour de l'exposition ont également lieu des évènements et parcours de médiation : soirée privée, expo-brunch, dimanche en famille...qui permettent d'en savoir plus et d'en profiter chacun à sa façon.

En définitive, cette exposition apprend à gérer son temps, à appréhender la façon dont on le perçoit. La lenteur n'est pas quelque chose qui peut être appréciée par tous, même s'il est nécessaire de faire un effort pour tenter de s'accrocher au parcours de l'exposition et aux œuvres vidéo de ces deux artistes au lieu de tout de suite laisser tomber et se dire que ce n'est pas pour soi. Mais ici il faut parfois être tellement patient pour comprendre la dimension qui se dégage des œuvres que cela peut finir par être lourd. On essaye alors de guetter quelque chose qui va arriver : c'est sans doute là que l'on retrouve une influence certaine du cinéma dans notre attitude de spectateur : le cinéma contribuerait probablement à formater les esprits face aux images en mouvement. Là est probablement l'écueil. Les œuvres sont longues, certaines font même plus de trente minutes. Certes l'exposition n'est pas très grande et ne montre que sept œuvres, mais tout de même, pour tenir en haleine le visiteur, c'est un peu trop, ce qui peut déconcentrer ou faire perdre patience et donc inciter à ne pas toutes les regarder en entier voire à en « bâcler » quelques-unes. Peut-être faudrait-il en voir moins ou, justement, ne pas faire des expositions composées uniquement d'œuvres vidéos aussi longues et conceptuelles que celles-ci ? Mais ce dont il faut pourtant se rappeler, c'est que cette exposition donne enfin l'occasion de voir ces vidéos en grand écran – telles qu'elles ont été imaginées à leur conception – et permet de les confronter et de faire apparaître leur questionnement sur l'espace-temps, l'eau, la peau...Il faut alors prendre le temps d'aborder le temps, avant qu'il nous file entre les doigts.

Mathilde Doiezie, AS3

samedi 17 avril 2010

9ème Regard - L’actualité de la BD et du roman graphique

Voilà un site qui enfin s’adresse aux fans de BD de manière efficace. Traitant d’un peu de tout dans ce domaine, en allant des dernières sorties en bande dessinée ou roman graphique, à une actualité plus générale, touchant à ce domaine. Extrêmement bien présenté, le site permet une navigation aisée et simple. Le cheminement entre les différentes rubriques se fait en deux clics, et nous permet de cibler directement ce qui nous intéresse. Il propose les rubriques ‘Actualités’, ‘Critiques’, et ‘Auteurs’. La page d’accueil permet de choisir directement parmi l’une de ces rubriques.

Les faits d’actualités concernent des informations en général, (par exemple, on a un article sur le fait que le dessinateur Joann Sfar se mette au cinéma, avec le film Gainsbourg, vie héroïque) ; et tenteraient également de créer des débats (comme avec l’article ‘Le Festival d’Angoulême va-t-il disparaître ?’). Ces articles sont donc avant tout informatifs, et clairs. On sent cependant que l’information essaie d’aller plus loin, en créant une réflexion chez des internautes –celle-ci étant permise par la possibilité de poster des commentaires, d’où la pertinence du support du site internet.

Les critiques sont le point fort du cite. En effet, elles sont divisées en sous-catégories : scénario, graphisme, originalité, références (elles indiquent notamment le prix). Ainsi claires et précises, leur lecture est rendue passionnante par les précisions qui nous sont données de manière assez inhabituelle, en ce qui concerne le graphisme de la BD par exemple. Les friands de cet Art en seront d’autant plus satisfaits qu’on leur permet de se faire une idée très pointue de ces BD avant même de les lire. En outre, il y a une vraie prise de position là-dessus (on n’hésite pas à dire, par exemple, que le graphisme n’est pas convainquant). La catégorie ‘originalité’, consiste en ce petit plus, qui pousserait –ou pas- l’internaute à s’intéresser à la BD mentionnée. Là encore, une vraie honnêteté dans ces critiques, qui auraient cependant plus tendance à aiguiser la curiosité des lecteurs, plutôt que de réfréner leurs lectures.

Enfin, la rubrique ‘Auteur’ voit son intérêt dans la rencontre directe avec les auteurs de BD ou romans graphiques. Non seulement le médium de l’interview des auteurs reste l’un des moyens les plus directs et passionnants de se faire une idée des œuvres, mais celles-ci ont le mérite, en plus, d’être bien pensées, très pertinentes, et même poétiques. Les questions peuvent même paraitre incongrues, mais donnent lieu à des réponses enthousiasmantes et inédites.

Petit bémol, enfin, car il semble bien que les publications sur ce site soient très rares. Les articles sont en effet peu nombreux, et le dernier date de janvier dernier. Grande frustration donc, pour nous autres internautes, qui ne demandons qu’à en découvrir plus.

Alice Bubbe, AS3

La Ligne du dessus, Ariane Michel - L'Espace Croisé à Roubaix

« Voir le monde autrement » : voilà ce à quoi nous invitent les films d'Ariane Michel. C'est en étant scripte qu'elle développa son travail de vidéos. Aujourd'hui, ses films mettent en scène des animaux dans des décors naturels ou familiers. Et ceux-ci, sont toujours exposés par le biais de projections, bien entendu, mais aussi de performances ou d'installations. Ces œuvres se distinguent par la création récurrente d'expressions sensorielles. Et l'animal y est un objet d'étude. Il est un outil de narration qui fait glisser le film dans une atmosphère de conte. C'est « la bête » qui amène le son, (qui est toujours direct) et une image pure. Ariane Michel veut opposer le vivant à l'artificiel. Dans ses films, on part du quotidien, du documentaire pour aller vers la fiction ou le mythe. Quant à la place du spectateur, elle est aussi très importante. Ariane Michel veut qu'il soit impliqué, qu'il s'immerge dans l'intimité de ses films et des décors qu'elle et la nature présentent.

Les œuvres d'Ariane Michel sont la plupart du temps visibles dans des galeries ou des festivals. La Ligne du dessus correspond à la fois au nom de la dernière exposition qui lui est entièrement dédiée à l'Espace Croisé de Roubaix, et au nom de sa dernière œuvre présentée à cette même exposition. L'Espace Croisé est un centre d'Art Contemporain situé au cœur de la Condition Publique. Son domaine privilégié est l'image fixe ou animée. Le lieu accueille environ quatre expositions mais c'est la troisième fois qu'il présente le travail d'Ariane Michel. Les premières œuvres exposées étaient Après la pluie et Dans les murs en 2002. Puis en 2004, vint l'installation Rêve de Cheval. C'est donc très naturellement qu'en 2010, l'Espace Croisé consacre tout son espace à Ariane Michel pour ses nouvelles installations.

Toute l'exposition est plongée dans le noir. Nous sommes entraînés dans un petit parcours présentant successivement cinq œuvres. Très vite, nous nous laissons emporter par le calme et la beauté des paysages. Avec ses installations, il est possible de prendre le temps ou non d'apprécier l'intégralité des vidéos ou bien, pendant quelques secondes, de se contenter des images qui s'offrent à nous. L'endroit semble être un « trou dans l'espace-temps » : nous pénétrons dans une grotte laissant par moment quelques « fenêtres ouvertes sur le monde ». Ariane Michel nous fait voyager de continent en continent. Par leur grandeur, les œuvres semblent s'offrir à nous et nous laissent parfois l'impression d'en faire partie, d'être présent au moment où la scène a été tournée ou bien, de nous retrouver là, au moment même où a lieu cette scène. Mais nous ne pouvons que contempler. La visite se termine avec La Ligne du dessus, une œuvre majestueuse.

La Ligne du dessus est une installation reprenant véritablement la fresque préhistorique. L'installation est montée de sorte à ce que nous puissions avoir plusieurs points de vue. Ariane Michel souhaitait faire une relecture de la fresque rupestre. Dans cette œuvre, l'artiste va à la rencontre des chevaux de Przewalski. Ces chevaux existaient à la préhistoire. Ils étaient les modèles des peintres de fresques. Ariane Michel présente le moment où ils sont remis dans leur espace naturel en Mongolie. Tout en admirant ce spectacle et en nous invitant à y participer, Ariane Michel cherche à retrouver quelque chose du geste de l'homme qui les a peint. Aujourd'hui même si ces peintures disparaissent, les chevaux vivent toujours.

Ariane Michel réussit donc très bien à nous « glisser la substance même du monde sauvage entre les murs d'un espace d'exposition. » (sic). Avec l'exposition La Ligne du dessus, nous passons d'œuvres ou d'images presque expérimentales à de véritables documentaires. On peut être déçu par le peu d'œuvres présentées mais peut-être est-ce cela qui nous incite à prendre le temps de « mieux regarder ».

Camille CATTIAUX AS3

vendredi 16 avril 2010

PlanèteBD.com

La bande dessiné est un art ne l'oublions pas! Malheureusement dévalorisée vis a vis des autres arts, je vais par cette modeste critique lui faire une place sur ce blog. Planètebd.com est un site contenant une assez conséquente base de donnée sur... la BD évidemment. Tout d'abord la page d'accueil dans laquelle il est possible de réaliser une recherche soit par nom, soit par l'auteur etc... Les recherches peuvent aussi s'effectuer par genre. Une fois la recherche lancée vous avez accès à toutes les œuvres correspondantes. Une fois repéré la Bande Dessiné recherchée, un clic suffit a vous donner accès à toute les informations la concernant. Un synopsis, un résumé plus approfondit ainsi que les critiques effectuées pas les membres du site sont accessible, plus une fiche technique de l'œuvre avec le nom de l'auteur, de l'éditeur, la date de parution et des informations sur les ouvrages à venir si il s'agit d'une série. On y voit aussi la note accordée à la BD, allant de 0 à 6, une note étant accordé au scénario et une autre au dessin. Un point intéressant, il est possible d'accéder à une planche, mais, un point négatif est à noter: le choix des planches n'est pas toujours le plus judicieux ni le plus représentatif. Autre critique négative, il est surprenant de remarquer l'absence d'œuvres majeures tel que « Sin City » de FRANCK MILLER, introuvable sur le site. En ce qui concerne les différentes pages du site notons, l'onglet nouveauté qui présente les dernières sorties. L'onglet bédien d'or quand à lui propose les Bandes dessinées ayant reçus la note maximale de 6/6, et l'onglet à paraître comme son nom l'indique présente les BD à paraître. Attardons nous sur la partie « idée cadeau » qui est une idée aoriginale. En remplissant plusieurs critères tel que l'échelle de prix, le public auquel il est destiné, le genre, le site vous propose un grand nombre de BD correspondant a vos critères. De plus les prix sont indiqués, il y a le prix auquel vous trouverez l'article à la fnac mais aussi des liens direct vous amenant sur « amazone » le site d'achat en ligne proposant des prix avantageux. En résumé Planetebd.com est un site où il est facile de naviguer, accessible aux connaisseurs comme aux amateurs,assez complet malgré quelques absences surprenantes dans ses archives. Mention spéciale pour la partie idée cadeau et pour l'accès à différents liens permettant de trouver les œuvres aux meilleurs prix.


Boris DALLERY

jeudi 15 avril 2010

Ariane Michel---La ligne du dessus

S’il y a bien un thème qui préoccupe l’Homme en ce début de 21 ème siècle, c’est l’écologie, qui est sur toutes les lèvres. Elle est omniprésente car nécessaire à sa survie mais elle est malheureusement rattrapé par le système et utilisée à des fins commerciales : être écolo fait vendre. Le message pourtant positif s’obscurcie car il est utilisé par ceux qu’il combat.

L’exposition d’Ariane Michel s’inscrit directement contre cette logique qui progressivement vient décrédibiliser le message à l’origine très positif: elle confronte le spectateur au sauvage, l’homme à ce qu’il est entrain de détruire sans nous donner d’informations ou de chiffres alarmant, elle nous montre juste la belle nature et les rapport qu’entretien l’animal avec celle-ci.

Contrairement à cette inondation de messages écologistes lourds et défaitistes, Ariane Michel fait mouche car elle provoque une immersion dans l’intimité de l’animal face à la nature et aucun discours ne peut être plus efficace et plus parlant que ce spectacle de l’animal majestueux et tranquille vivant en harmonie avec la nature.

La condition publique a laissé son « espace croisé » à disposition d’Ariane Michel. Une grande salle divisée en 4 parties par des murs provisoires ou des séries d’écrans de projections. Le visiteur est amené à se promener de projection en projection dans l’obscurité totale, guidé par la lumière des écrans et les sons de la nature. C’est en tout 5 projections qui nous sont proposées : Le faisceau (1mn), Sur la terre (13 mn), Le camp (13mn), les hommes (extrait du film de 6mn) et La ligne du dessus (23mn) qui est l’œuvre phare de l’exposition.

« La ligne du dessus » concerne les chevaux de Przewalski qu’Ariane film dans les plaines de Mongolie. Ils sont à ce jour les derniers chevaux sauvages au monde et sont à un nombre très faible, ce sont eux qui furent représentés par les hommes préhistorique dans les murs des grottes (la grotte Lascaux). Cette installation est constituée de 4 écrans et 4 projecteurs définissant presque un demi-cercle ce qui nous permet d’être totalement immergé dans cette nature. Pendant vingt trois minutes rien d’autre ne nous est donné que la nature, sans artifices, totalement authentique. Les chevaux vont et viennent dans la steppe aride de Mongolie. La réintroduction de ces chevaux sur leur terrain d’origine à l’heure ou leurs peintures rupestres disparaissent nous plonge dans un paysage magique car préhistorique.

Après ce voyage avec les équidés de Przewalski, quatre autres projections nous appellent :
Le camp ou quelques hommes, femmes, enfant et un chien tentent de survivre dans une Mongolie hostile, une plaine immense, infinie, qui est le territoire des moustiques assoiffés de sang. Là, trois écrans pour trois points de vue différents et surtout le son de ces moustiques qui grouillent, assombrissent le ciel comme une épaisse pluie noire. Ce spectacle est très impressionnant et met mal à l’aise, ce n’est pas un endroit fait pour l’Homme, il n’y est pas le bienvenu.

Le film Sur la terre dure 13 min et nous installe à coté d’un couple de morse qui voit apparaitre la figure de l’homme à travers un bateau longeant la côte. L’apparition du bateau est soutenu par un bourdon incessant symbolisant la peur et la pression qu’exercent ces visiteurs inconnus sur ces 2 morses. Ils viennent et repartent simplement. Ici le message est très prenant, on se proche des morses, on en vient, comme eux, à craindre l’inconnu. Sans entrer dans l’anthropomorphisme, on découvre que ces animaux, tout comme les chevaux Przewalki, ont un langage, un chez eux, une façon de vivre qui, si elle est bien sur à mille lieux de celle des Hommes, est surtout bien plus vrai et essentielle.

Cette exposition dégage beaucoup de poésie, fait appel à notre sensibilité mais demande aussi un vrai investissement personnel : d’abord car elle est d’une simplicité extrême, ce qui peut surprendre mais est nécessaire au message, et surtout parce qu’elle prend le contre pied de ce qu’est entrain de devenir l’homme moderne, un hyperactif n’ayant plus le temps de contempler ce qui l’entoure à qui on donne toujours plus d’informations superficielles à digérer.


Antoine Lotigier-AS3