mercredi 16 avril 2014

The day empties its images , un vide relatif .

"The day empties its images " Roubaix .Voila les deux informations dont je disposais avant d'entrer ,enfin l'adresse aussi mais c'est une fois sur place qu'on se rend compte qu'elle ne  sert a rien .Donc après plusieurs recherches nous voici devant les locaux de Nord artiste , un simple carton avec le logo devant l'entrée d'une veille maison , on rentre  un homme plutôt heureux d'avoir des visiteurs nous ouvre , avant de le suivre on se pose de sérieux doute sur cette exposition est elle bien sérieuse?

Mais justement en entrant avec ce sentiment de doute on est tout de suite happer par la premières installation , pour peu qu'on évite de marcher dessus , la vidéos flou d'un visage apparais sur le sable il est immobile et pourtant on as l'impression de voir une légère onde bousculer tout ça.
A force d'observer ce visage un sentiment  ,sans vraiment savoir lequel ,  nous quittes qui reste au sol sur ce sable  comme quand on rentre chez quelqu'un et qu'on essuie ses chaussures, ici avant d'entrer on regarde ce visage et on se prépare à  ressentir différemment les choses sans nos "chaussures".

L'autre installations mélange aussi onirisme et  trouble , au premier abord on pense apercevoir une nonne sombre  dans le coin de la pièce , le salon étant dans le noir  on laisse place à notre imagination ,mais il n'en est rien en se rapprochant on se rend compte que l'on est face à un ancien appareil photo projetant une cascade déchainée .
Une nature idéalisée à la manière des romantiques illustrée par la photographie au grain ,une ancienne technique qui exprime un respect pour le passé mais aussi, forcement, une certaine nostalgie qui se ressens dans l'exposition .

A cotés de ces installation on peut trouver un petit livret avec 6 feuille . Tous écrit par Lucien Raphmaj pour cette exposition  à la demande d'Anaïs Boudot l'artiste à l'origine des installations.
Diplômer d'une école de photographie puis du Fresnoy c'est naturellement qu'on retrouve lors de la suite de l'exposition des photographies .




Ces photos nous donnes le sentiment de voir a travers quelque chose , oui mais quoi?
Cela peut être les deux trous d'une paire de jumelle , ou les deux trous d'un masque  , un masque  a gaz ... Tout les interprétation sont possible car c'est a nous de choisir  , en effet la première chose que l'on voit dans ces photos c'est notre reflet ! Pris entre rêves et réalité , d'un coté l'impression de faire partie du  paysage d'observer par ces deux trous, puis de l'autre coté notre reflet qui nous rappelle que nous somme dans la réalité en train s’observe une photo  , une mise en abime complète .







Cette fois processus inverse encore un paysage de nature mais cette fois on ne le regarde par clairement il apparait comme dans une vision on distingue clairement la foret mais on sens quelque chose au milieu de différent de légèrement mystique .


Une petite exposition , dans un petit salon et des cadres à moitier vide.Voila ce qu'on pourrais ressentir au départ en entrant. Mais trés vite on se rend compte que ce vide est relatif car même si l'image est finalement minoritaire par rapport au fond ce ne sont pas des photos prise à  la légère .
Ce jour l'image était presque vide mais c’était pour laisser plus de place  à cette nature et à la seul présence humaine dans ces photos, notre reflet .
Ruchot.Aurélien AS1
Crédits photos :http://anais.boudot.free.fr/index.php?/series/the-day-empties-its-images/

« Multiples Uniques », le LAAC

      Après avoir sorti de leur contexte d'anciens décors de spectacles avec son exposition « Spécimens et prototype », où l'on pouvait apercevoir l'œuvre d'une étrange créature composée de 1.200 petites cuillères, le LAAC (Lieu d'Action et d'Art Contemporain) range son excentricité le temps d'une exposition. En effet pour ça dernière exposition qui avait lieu du 19 octobre 13' au 02 mars 14', « Multiples Uniques » le LAAC rend hommage a son créateur Gilbert Delaine mort au mois de juin dernier. Delaine est le fondateur de l'Association de l'Art Contemporain par la suite devenu le LAAC.

      Cette exposition nous présente une partie de la collection des œuvres de Bernard Chauveau. Cette collection nous est présentée dans huit salles. Les liens qui unissent ses salles ne sont pas évidents voir inexistant. Nous passons de la perspective avec des tableaux des Vasarely père et fils, à un retour en enfance avec une œuvre de Frabrice Hyber mélanger a une œuvre autobiographique de Roman Opalska, à des tableaux remplient de courbes comme celui de Joan Miró "femme espagnol".

      Il serait certainement trop compliquer de s'attarder sur toutes les œuvres de l'exposition « Multiples Uniques », c'est pourquoi j'ai choisit celles qui m'ont le plus marqué dans le bon comme dans le mauvais sens.

      Pour commencer, Victor Vasarely, père, fait un incroyable travail de perspective. Ses œuvres présentées lors de l'exposition sont principalement constituées de scotch coloré. Il est reconnu pour être le père de l'art optique, et ses œuvres ne peuvent que le confirmer, en nous donnant un réelle sentiment de vertige. 
 
                                                                     Victor Vasarely

      Victor Vasarely a beaucoup travailler avec divers matériaux, ce qui est le contraire de son fils, Jean-Pierre Vasarely qui lui est à l'origine de l'expression « l'art numérique ». Toutes ses œuvres sont faites par ordinateur, et donne un certain effet de robotisation, mais en même temps ce sentiment d'infini. Il est difficile de savoir si l'on apprécie vraiment ce genre d’œuvre, mais dans tous les cas on l'en reste perplexe par les parfaites mesure que l'on y trouve.

 
Jean-Pierre Vasarely 

      Une salle est dédiée à Philippe Robert qui est un sociologue français. C'est l'une des salle les moins captivante, peu être est-ce le fait qu'elle soit la septième salle et que les jambes commence à s'engourdir, ou est-ce aussi la mise en scène d'un carré en forme de librairie labyrinthe, moins avenante. Pourtant très intéressant puisque cette dernière est une bibliothèque de souvenir, il est donc dommage qu'elle soit installer de cette manière là.


 

      Pour conclure, je dirais qu'en collectionnant toutes ses œuvres Chauveau est entré dans un monde différent pour chacune d’entre elles. C'était un risque de les exposer ensemble sans qu'elles aient pour autant avoir une corrélation les unes entre elles, c'est pourquoi le choix du LAAC comme lieu d'exposition est astucieux. Par le biais de ses huit salles, nous découvrons huit univers différents, tant accessible pour les enfants que pour les adultes. 

Anouk Andrieu, AS1  

Remi Guerrin et l'architecture urbaine




Le musée des beaux-arts de Valenciennes en partenariat avec le centre régional de la photographie proposent chacun une exposition consacrée au travail du photographe Remi Guerrin.Le musée de Valenciennes accueillant deux expositions temporaires à la fois, les a regroupés sous le thème de l'architecture et du paysage urbain qui sont tous deux au cœur de leurs œuvres. Pourtant, le travail de Moyaux et de Guerrin reste assez diffèrent.Remi Guérrin expose ici une vingtaine de clichés pris entre 1999 et 2013 regroupant différentes vues urbaines de Marseille, Strasbourg, Liverpool Ho Chi Minh. Les photographies de Remi Guerrin ne font pas que décrire ou constater, elles suggèrent ce qu'il y a au-delà : les arbres, les voitures, les gens, les feuilles apparaissent comme un signe de vie, une trace. Il ne nous donne pas à voir une image séduisante qui fait appel au voyage, mais il nous donne accès à la vie qui nous entoure et que nous ne voyons plus.


 Ce qui est intéressant c'est qu'il utilise des procédés primitifs tels que le cyanotype qui est un procédé monochrome négatif ancien, par le biais duquel on obtient un tirage photographique bleu de Prusse, bleu cyan. On mélange deux produits chimiques, celui-ci est appliqué sur une feuille de papier avec un pinceau, on le fait sécher dans l'obscurité, une fois sec il présente une couleur jaune verte. Le photographe prend des négatifs d'une photographie ou des formes découpées dans du papier cartonné, puis expose la feuille au soleil ou aux ultraviolets, avec un temps d'insolation de 10 a 15 minutes. Les tirages ont la même dimension que les négatifs, 9x12 le plus souvent. La présence du papier donne une taille et une texture différente à l'œuvre. Les techniques d'impression donnent un côté personnel, une écriture porteuse d'un message. L'affichage rend la photo plus
 sensible, on lui donne un autre regard.
Les photos étant assez petites, il faut se rapprocher pour bien voir les détails cela créer un rapport plus intime avec l'œuvre.L'artiste fait un travail sur l'intensité de la lumière : les espaces et les ombres sont le moteur de la transformation du lieu tout en jouant avec le temps, en alternant les saisons d'un lieu l'autre, il montre une trace dans le temps, de son passage et presque du nôtre, à un moment précis. Et plus exactement une trace de l'homme dans son environnement, dans son espace de vie. Il est adepte des vues resserrées sur des détails d'architecture, ou sur les grands espaces ouverts qui traduisent le rapport de l'homme a son monde.C'est d'ailleurs pour cela que le musée de Valenciennes a choisi cette exposition, faisant écho à celle sur Constant Moyaux: un architecte nordiste du 19ème siècle qui fait preuve d'une précision incroyable lorsqu'il dessine des plans. Il va s'attarder au cours de plusieurs voyages a dessiner des monuments italiens ou grecs avec une telle précision que j'ai cru voir des photographies, tant les couleurs semblent réalistes, tout comme les proportions et la minutie des traits de crayons.



Lola Vandenbroucke. As1

mardi 15 avril 2014

Exposition Multiples – Uniques, LAAC de Dunkerque, 19/10/2013 – 02/03/2014


Multiples, Uniques. Un peu comme les sentiments parfois partagés que l'on peut avoir en déambulant le long des 8 salles que composent cette exposition. En tout honnêteté, on ne sait pas vraiment à quoi s'attendre en arrivant dans un musée un peu délaissé pour un week-end, après deux heures de voiture jusqu'à Dunkerque. Les surprises que réservaient ses salles furent donc pour le moins surprenantes et agréables.

L'exposition dans sa globalité avait pour but de questionner les liens entre les œuvres uniques et multiples, soit les séries, albums, etc, et surtout de rendre hommage à Gilbert Delaine, fondateur du LAAC récemment décédé et qui avait rassemblé l'ensemble de ces œuvres au fil des années. La cohérence de l'accrochage et des liens entre les différentes salles peut paraître assez floue, voire « hasardeuse », ce qui n'enlève rien à la richesse des œuvres et à la multiplicité des artistes présents. Entre dessins, gravures, sculptures, livres, peintures, une salle a particulièrement retenu mon attention : la salle 8, ou salle du son. Et dedans, deux artistes au travail proche et pourtant lointain.
Le premier, Bernar Venet, a enregistré lors d'une performance (Mur du son) deux heures de réacteurs de Concorde en marche, et a retranscrit cette saturation sur une partition musicale, la rendant elle même saturée de noir. Selon lui, le noir serait par essence le « rejet de la communication facile », allant de paire avec les bruits assourdissants qu'il enregistre. 

                                         Mur du son, Bernar Venet
              (http://www.espacedelartconcret.fr/index.php?page=venet)

Le second artiste, Guiseppe Penone, se concentre sur les rapports entre les hommes et la nature, principalement les arbres. Dans son œuvre Transcription musicale de la structure des arbres, il frappe des arbres, écoute contre l'arbre le son produit, enregistre l'onde sonore, fait des partitions musicales et enfin crée des gravures de l'arbre et de son onde sonore particulière.
Ces deux artistes fascinent pas leur art très physique, très sensoriel, sans détour, et interrogent chacun à leur manière sur les questions de l'empreinte, la place du corps dans l'art, la communication dans notre société...


 Transcription musicale de la structure des arbres, Guiseppe Penone

Ainsi, bien que son agencement nous laisse parfois perplexes, l'exposition Multiples-Uniques n'en reste pas moins une exposition ludique et enrichissante pour tous les âges, parfois interactive (par exemple nous pouvons écouter les enregistrement du Concorde dans la salle 8), qui fait se rencontrer de nombreux univers, de nombreuses techniques, de nombreux artistes venant pour beaucoup de la région même.

Marie Zgud, AS1.

Meret Oppenheim Rétrospective


 La rétrospective de Meret Oppenheim était organisée au LaM pour célébrer son 100ème anniversaire, Alors, on peut la suivre tout au long de sa vie à travers différentes façons d'expression comme la peinture, les arts plastiques et l'écriture. L'exposition présente ses œuvres thématiquement en 8 sections, “Le jeu comme stratégie artistique”, “les rêves et l'inconscient”, “objet érotiques” et cetera. Et ils doivent être les concepts qui représentent Oppenheim. Mais son imagination et son sens de l'humour étaient, par dessous tout, ce qui impressionnait le plus dans la majorité de son travail.

L'Ange de la mort(1931)

  Elle exprime son imagination, qui vient peut-être de ses rêves ou de son inconscient, librement. Par exemple, elle a crée une image de l'ange de la mort, ayant un bébé qui se vide de son sang dans ses bras. Il semble qu'elle soigne le bébé mort et le tue en même temps. Et puis dans "Le Souffle de Geneviève", elle a décrit Geneviève dans l'histoire de Geneviève de Brabant, chassée dans la forêt pour une prétendue infidélité, Elle flotte avec les bras brisés et paraît impuissante. Cela me rappelle ce que Meret Oppenheim a dit: “Le problème des femmes est lié à leur situation dans la société.”


Le souffle de Geneviève(1938)
 
 Et j’ai ri parfois en regardant ses œuvres quand j'ai découvert son sens de l’humour, comme lorsque j'ai vu cette note "Le cahier d'une écolière.“ Elle avait 16 ans donc on peut percevoir sa liberté de pensée et la singularité qu’elle avait depuis elle était petite. Et avec son sens de l’humour, elle rend ses travaux interessants et non pas ennuyeux.

Le cahier d'une écolière

  Enfin, les techniques et les styles utilisés dans ses travaux sont tellement variés qu’on a du mal à imaginer qu’elle seule en soit à l’origine. En effet, elle a refusé d’adherer à un seul et même mouvement afin de pouvoir explorer pleinement son potentiel artistique.
 
BAE Youjin (Etudiante internationale)
 

"Les étrusques et la Méditerranée" (5 décembre 2013- 10 mars 2014), Louvre Lens

Le Louvre Lens, parcelle culturelle et publique, extension du Louvre Paris construite sur l’ancienne fosse numéro 9 des mines de Lens, est inauguré le quatre décembre 2012 et accueille en son sein des expositions à l’image des collections du Louvre. Dans la galerie d’expositions temporaires se déroulait du 5 décembre 2013 au 10 mars 2014 l’exposition « Les Étrusques et la Méditerranée »  laquelle amenait à ressortir les œuvres, les restes et les derniers portes paroles  antique qui témoignent de la puissance et de l’impact des Étrusques et de la cité de Cerveteri. Un panoramique intéressant et détaillé par la disposition nous permettait d’avoir un aperçu rapide et concret d’un mode de vie ancestral mais sophistiqué d’un peuple dont la seule preuve d’existence sont leur manufacture, leur nécropoles et leur architecture. La disposition linéaire  nous aide à suivre le fil de leur histoire cependant elle se retrouve décousue par l’arrangement spatial des panneaux d’information qui laissent le spectateur s’abandonner à l’errance passive. Celui n’ayant pas auparavant effectué des recherches approfondies, sera sûrement laissé bredouille par le flux de renseignements à ingurgiter. Peut-être ne sont-elles pas suffisamment explicites pour un individu non renseigné  qui ne retiendras au final qu’un aperçu, une vue d’ensemble sur ce qui est déjà mais pourrait se montrer d’avantage percutant.

Cannibals. Fictions et Réalités.

Cannibals. Fictions et Réalités.


Le titre ne ment pas. A travers cette exposition, on est plongé au cœur du cannibalisme, entre réalités et fictions, entre récits de voyages, photographies, objets rituels, gravures et autres observations directes ; et films, romans, bandes dessinées, contes, musiques, peintures. Si on ne remet pas en doute la partie fictionnelle de l’exposition, à savoir les œuvres d’artistes peintres, cinéastes, musiciens, et écrivains célèbres qui se sont fortement inspirés du cannibalisme. On peut remettre en doute la véracité des récits de voyages, des gravures et même des photographies surtout que nous sommes à l’ère du numérique où l’abondance d’images retouchées nous donne le droit au scepticisme. La question des sources est donc très importante dans cette exposition que nous offre le Musée du Moulin et de l’Alimentation de Bruxelles.

Exposition pour le moins surprenante, en tout cas pour moi. Je m’attendais à des œuvres d’un/une ou de plusieurs artiste(s) dont le cannibalisme aurait été la source d’inspiration. A la place, j’eus le droit à un cours d’histoire du cannibalisme pour le moins passionnant et très riche. En effet, l’exposition est mise en scène de telle sorte qu’on doit d’abord apprendre l’histoire du cannibalisme avant de découvrir ou redécouvrir les contes de Charles Perrault, les tableaux de Rubens (Saturne dévorant un de ses fils) ou Géricault (Le radeau de la Méduse), ou encore la célèbre comptine Il était un petit navire, qui, replacée dans ce contexte n’est plus du tout pour les enfants ! Et  qui ne l’a jamais vraiment été d’ailleurs.

Pour un sujet tabou dans notre société occidentale, le cannibalisme est ici montré sous un angle différent des stéréotypes qu’on peut parfois trouver. En effet, j’ai appris que le cannibalisme répond à des codes de conduites, il n’est pas gratuit. Il prend alors deux formes principales : l’endo-cannibalisme et l’exo-cannibalisme, le premier est un rite funéraire alors que le deuxième est un acte de démonstration de sa puissance sur l’ennemi vaincu.
La transsubstantiation fait également partie de cette histoire du cannibalisme, ou ici plus spécifiquement l’anthropophagie puisque l’exposition se concentre sur l’espèce humaine. Je n’avais encore jusque là jamais pensé à l’Eucharistie en ce sens, le corps et le sang du Christ comme acte de cannibalisme, en tout cas il est considéré comme cela par certains.
Cette exposition nous montre bien qu’on en apprend jamais moins, toujours plus, et que notre esprit critique doit toujours être en éveil.

Pour finir, une partie de l’exposition nous invite à découvrir des photographies prises au Congo Belge lors des années de colonisation. Le texte accompagnateur nous apprend alors que les soldats belges, ceux du Roi Léopold II auraient fait preuve d’actes de cannibalisme à l’égard des peuples indigènes pour montrer leur puissance et leur domination. C’est dans ce genre de situation que notre esprit critique doit particulièrement être attentif, car il est très surprenant qu’un peuple occidental civilisé aurait montré de tels actes barbares. Cependant, je n’ai pas rejeté l’information. L’artiste belge Jan Fabre a en effet récemment dénoncé à travers ses toiles en carapaces de scarabées le règne du Roi Léopold II et sa violence à l’égard des peuples indigènes. L’information qu’apporte donc ici la photographie et son texte n’est donc pas erronée même si elle n’est pas à prendre pour argent comptant pour autant.


Cette exposition n’a donc pas pour but de nous faire découvrir un/une ou des artiste(s), elle a pour but de nous donner une vue d’ensemble sur la thématique du cannibalisme, sur son histoire, sur ses représentations dans la société, comme à travers nos expressions comme « il n’est pas dans son assiette » par exemple ou par des artistes qu’on connait tous comme Géricault, Charles Perrault, Jonathan Demme, Rubens ; et même sur ses représentations dans nos croyances.

Je terminerai en disant que cette exposition m’a donné faim, surtout quand en bas dans les cuisines il y avait les enfants qui préparés un gâteau, car oui dans le Musée du Moulin et de l’Alimentation il y a des ateliers culinaires en lien avec la thématique de l’exposition de l’année, qui sait ce qu’étaient en train de préparer nos jeunes chefs ? Sur ce je vous recommande cette exposition, elle vaut le détour, surtout pour ceux qui aiment les sujets non traditionnels. 


Elisa Walbert (AS1, La Catho, Lille)

Tony Oursler - Phantasmagoria : un parcours aux frontières de la peur


« L’art (comme la magie ou la religion) consiste à imprégner la matière de quelque chose d’indéfinissable. »
Les miroirs ardents d'Archimède
http://www.caracascom.com/fr/8911.html

Véritable magicien de la vidéo, Tony Oursler n’en est plus à ses premiers coups d’essai. Pour cause, il a réalisé l’un des clips du chanteur David Bowie. De passage au Grand-Hornu – ayant notamment accueilli le photographe Christian Boltanski – il se montre tel un fantasmagore pour son exposition phantasmagoria. Parcours où le spectateur – participant de l’œuvre – est contraint d’avoir une réflexion sur son « moi » intérieur, sur ses peurs, sur ses angoisses ; Oursler nous fait déambuler dans sept salles différentes, intensifiant au fur et à mesure le sentiment de peur et rendant un peu plus hommage à celui dont il se considère l’hériter, le fantasmagore Robertson.
« L’œuvre que j’ai réalisée pour l’exposition du MAC’s explore le travail d Robertson, ce qu’il nous a laissé comme héritage et sa continuité dans le monde d’aujourd’hui. »
Tony Ourlser
http://en.wikipedia.org/wiki/Tony_Oursler

Dès mon arrivée, je fus réellement interrogé par une œuvre ressemblant à une sorte de dissection tout en ayant un certain côté psychédélique où le spectateur peut laisser libre cours à son imagination. Il veut nous montrer par là, qu’au-delà de l’œuvre, il désire disséquer notre intérieur pour faire passer ses idées. Juste après, au fond d’une salle assez grande et vide, il présente sa « poupée-vidéo » Getaway II (1995). Projection d’un homme sous un matelas avec en fond sonore sa voix (pour la moins vulgaire) ; il nous met dans le bain directement de ce qu’est son art. Montrant à la fois un homme éveillé, se cachant et étant vulgaire, la tension dans la salle est contrastée avec la présence du matelas, objet du quotidien et en quelque sorte, objet de l’intime où la personne est censée se reposer. Oursler insiste donc une nouvelle fois sur le côté intimiste de son exposition.
« C’est comme si vous ouvriez la boîte crânienne de quelqu’un et que vous regardiez ce qui se passe à l’intérieur. »
Getaway II (1995)
http://www.rtbf.be/culture/exposition/detail_tony-oursler-phantasmagoria-au-mac-s?id=8138120

Juste après, il nous met en confrontation avec ses différentes micros-installations où le spectateur doit avoir un face à face réel avec les œuvres pour en voir les détails. Chacune de ces installations représente une sorte de scénette théâtrale où le phénomène d’« overlooping », inspiré des logigrammes, des machines de Rube Goldberg et de l’esthétique planétaire, nous fait assimiler une multitude d’informations. J’ai vu par là un réel intérêt pour le cerveau humain, la pensée, le caractère mais ces œuvres manquaient cependant de quelque chose. Le message qu’il veut faire passer par là n’est pas forcément vu au premier abord et d’un point de vue esthétique ces œuvres sont plus de l’ordre de l’imaginaire que de la scénette. J’ai donc aimé ces micros-installations plus pour le concept que pour elles-mêmes.

Hobo effect (2012)
http://arthk.insidetradeshow.com/artists/tony-oursler

Dans la suite de l’exposition, il va dans la même continuité mais une certaine lassitude arrive avec ses différentes œuvres. Entre-temps, il nous présente sur grand écran ce qu’est la fantasmagorie et le travail de Robertson. Le visiteur peut également prendre une pause pour lire le livre explicatif de l’œuvre d’Oursler. Un point surement non voulu que j’ai remarqué mais ayant tout son sens est la longue descente dans le musée, nous faisant passer d’un étage à un autre, accentuant cet esprit de déambulation et le fait de descendre encore plus loin dans notre intérieur.

Open obscura (1996 - 2013)
http://www.mac-s.be/fr/6/58/Tony-Oursler-Phantasmagoria

J’arrive dans la salle la plus grande de l’exposition où cette fois-ci, nous sommes confrontés à l’œil humain. Pour lui, artiste visuel, l’œil est une sorte de commencement. Une autre tension s’installe dans cette salle entre les yeux fixe et les yeux en mouvement, nous suivant presque du regard. Cette installation était réellement intéressante pour la vision qu’elle avait du monde, de la société et plus particulièrement de l’ère du visuel. Alors que des yeux sont en mouvement, en vie, sont libres, d’autres sont fixent, regardant une télévision – dont on peut voir le reflet – et étant comme hypnotisés par quelque chose de non réel physiquement. Le sentiment d’angoisse est plus que présent ici car cette œuvre nous permet de voir quelque chose qui nous concerne tous aujourd’hui. Le point négatif est non pas sur l’installation mais sur la continuité de l’exposition n’étant pas en cohérence avec l’œuvre.
« L’œil est le modèle de la caméra et de sa salle de projection. »
Open obscura (1996 - 2013)
http://www.flickr.com/photos/trostprugg/6271798520/

Dans la dernière réelle salle du MAC’s, Oursler nous présente une multitude d’œuvre et le spectateur devient encore plus acteur de l’œuvre. Il dévoile des œuvres portées sur le non visible (IRM) et le visible (les miroirs ardents d’Archimède). Continuant son discours sur la société du visuel avec notamment jeu-vidéo ou portraits robots, il malmène notamment le visage humain, aujourd’hui signe de réussite avec flashed face distortion effect où au contraire la mocheté du visage est privilégiée. Il continue également son discours sur la peur avec dessins d’enfants ou encore toile d’araignée où un certain sentiment de piège est présent. La pièce était réellement intéressante pour son contenu car les éléments présents formaient un tout. On voit ici le désir de faire une sorte de grande conclusion sur les idées qu’il souhaite véhiculer. Le passage à la fin de la pièce entre deux visages est pour lui une manière de mettre un seuil.
« J’ai vu dès le début l’intérêt de mettre le spectateur au défi de créer sa propre image. »
Oeuvres diverses
http://ds1.ds.static.rtbf.be/article/image/1248x702/a/e/e/205043c8a88191ee047f0ebf8b605fa7-1384788835.jpg

La déambulation s’achève dans la crypte où repose Henri de Gorge, fondateur du lieu. Il souhaite nous faire vivre une dernière aventure – sorte d’apothéose sur la peur – en nous mettant dans le noir total avec un simple fond sonore. Œuvre minimaliste, il va à l’essentiel et de nombreux thèmes tels que la peur, le côté sombre ou la religion sont présents. En sortant de cette crypte, le déambulateur ressort avec un certain sentiment, propre à chacun.
« Je jouais avec l’idée du gothique, qui m’intéresse depuis longtemps : la peur, le côté sombre de la culture, les points de rencontre entre religion et divertissement. »
Portraits robots, toile d'araignée, etc.
http://blogs.ft.com/photo-diary/tag/tony-oursler/
Phantasmagoria est une exposition multi thème mais qui va pourtant à l’essentiel. Oursler fait déambuler son visiteur, lui faisant avoir différentes émotions à différents moments et lui faisant vivre un parcours sur la peur. Cependant, une certaine incohérence entre les salles est vue au début. L’exposition commence à avoir un réel intérêt dans la salle contenant open obscura alors que les autres salles m’ont personnellement lassé. Il faut par contre reconnaitre que l’artiste a une réelle maitrise de ses outils et que au-delà du parcours aux frontières de la peur, Tony parvient presque à enlever la frontière entre réel et irréel. Tony Oursler, au-delà de la simple projection vidéo nous fait ici une projection de nous-mêmes, de notre « moi » intérieur et de ce que l’on désire cacher au plus profond. Tony Oursler projette sa vision de l’humain.

Pour terminer, voici une petite vidéo - de Claude T - présentant bien les oeuvres de l'exposition : https://www.youtube.com/watch?v=vbIvOxDa7kc

ANTOINE DEFONTAINE 
(élève en Arts du Spectacle à l'université Catholique de Lille)