lundi 29 mars 2010

MFW accueille MOVIDA

Un lieu polyvalent avec pour seul mot d'ordre : convivialité.
La Maison Folie de Wazemmes, soit 5000m² d'espace brut mis a disposition d'artistes internationaux et locaux.

Avec pour mission première la diversité, cette structure culturelle est un lieux de création (studios d'enregistrement, résidence d'artistes) de diffusion (salle d'exposition, salle de spectacle) et de rencontre (brasserie, hammam, salle de réception).

L'exposition "Mi Movida" n'aurait put trouver mieux pour s'installer à Lille du 30 janvier au 7 mars.

D'une explosion artistique dans les années 1970 après 40 de dictature franquiste en Espagne est né la Movida. Mouvement underground, expression d'une contre-culture prônant la libération des mœurs, ce courant est fondateur de la culture espagnole contemporaine.

Les œuvres sont le reflet d'un mode de vie urbain né à Madrid puis exporté vers Barcelone, Bilbao et encore Vigo. On y sent l'influence des comics américains et du milieu social des artistes (vie nocturne, drogues, fête, sexe...)D'abord portée par la musique d'Alaska, la Movida se propage au cinéma de Pedro Almodovar, la peinture des Costus et la photographie d'Alberto Garcia Alix.

Au rez-de-chaussée de l'exposition, on est invité à découvrir les artistes les plus représentatifs du mouvement Movida :

l'univers d'Alaska est retranscrit au travers de plusieurs éléments : deux présentoirs où sont exposés des photos, des pochettes de CD, des pages de magazine, trois télévisions où sont diffusé des clips de la chanteuse, un grand écran sur lequel est projeté en boucle un documentaire et un panneaux où on peut lire une interview avec elle.

Une rangée de cadres sépare la salle en deux. On y découvre des photos en noir et blanc prises par Alberto Garcia Alix dont le sujet principal est son entourage. on peut donc voir sur ces photos la drogue, le milieu underground et des membres de sa famille.

Puis les grands panneaux colorés des COSTUS (Juan et Enrique) un duo de peintres dont l'un peint les motifs et l'autre fait les fonds. Ils représentent entre autres des scènes biblique (en reprenant parfois les visages d'autres artistes appartenant à la Movida) et des poupées espagnoles, Les Marinas, signes identitaires régionaux en réaction à la volonté d'unification du pays par Franco. Une usine fabriquant ces poupées a été inondée et les 25 panneaux des Costus sur les Marinas propose une vision de cette inondation avec le bas des robes des poupées qui se confondent avec le fond.

A l'étage on peut voir des œuvres inspirées par le mouvement Movida mais qui ne s'y inscrivent pas directement. On a également accès à de la documentation sur les artistes exposés en-dessous.


Une exposition très structurée et qui se pose en adéquation avec le lieux. Les murs de l'ancienne usine textile mis à nus étaient propices à l'accueil de ces œuvres très expressives et colorées. Un plaisir pour les yeux, une découverte passionnante !


Marie Vuylsteker AS1

Deux éternités proches

Du 27 Février au 25 Avril 2010, le Fresnoy à Tourcoing présente deux grands vidéastes: Bill Viola et Thierry Kuntzel.
Bill Viola est un americain connu pour ses performances et installations vidéo.Il est d'ailleurs considéré comme l'un des pionniers de l'art vidéo. Le français Thierry Kuntzel décédé en 2007 est connu également pour ses installations et ses bandes-vidéo. Ces deux artistes étais amis et cette exposition est l'occasion de les réunir à nouveau en confrontant certains de leur travaux. Raymond Bellour, spécialiste et témoin fidèle de leurs parcours est le commissaire de cette exposition présentant une démarche commune, une certaine façon d'occuper l'espace et le temps.
Sept oeuvres ont été sélectionnés. Le spectateur est amené à se déplacer à travers l'exposition en s'approchant ou en s'écartant des oeuvres pour mieux les apprécier et les comprendre dans leur totalité. Des fiches explicatives en français et en anglais sont proposées aux visiteurs, ce qui permet de restituer le travail dans son contexte et d'apprécier les techniques mise en oeuvre.
La scénographie original dispose les installations d'une manière intéressante et peu courante en s'organisant au milieu de l'espace d'exposition , un carré regroupant 4 des oeuvres sur des télés faisant face au "clou" de l'exposition, le dernier travail réalisé par Thierry Kuntzel peu avant de mourir:"la peau". Un vaste écran tout en longueur et légèrement incurvé présente en boucle une installation impressionnante.
Le titre choisi: "Deux éternités proches" fait concrètement référence au travail et aux recherches de deux vidéastes, particulièrement concernés par l'énigme de la formation et de l'expansion du temps. De plus, Kuntzel et Viola sont deux artistes qui se sont connus, appréciés et se sont enrichis de leurs productions réciproques.Raison de plus pour passer du compagnonnage au rapprochement des démarches en confrontant des installations.
Dans cette exposition le spectateur est convié(en voyeur dans "la peau" par exemple ou en acteur dans " He weeps for you"de Bill Viola) à participer au dialogue, à la mise en relation de quelques installations et bandes-vidéo illustrant particulièrement le temps long de l'écoulement et les transformations du temps, voire son éternel recommencement grâce aux machines d'enregistrement et de projection, parties intégrantes du dispositif scénographie.
"Deux éternités proches", une invitation à se transporter, grâce à la machine vidéo dans l'intemporalité?
Ysé Lenglet AS1

samedi 27 mars 2010

Le magazine littéraire


Proust, Camus, Sartre, Salinger, autant de noms qui ont marqué la grande Histoire par leurs petites histoires et leurs beaux mots. Autant de noms dont le magazine littéraire se souvient et d’autres, nos contemporains, qu’il soutient ou déteste. Revue mensuelle publiée aux éditions Sophia publications depuis 1966 que l’on peut acquérir pour six euros (et il vaut largement son prix) ou par abonnement, le magazine littéraire est LA référence absolue en matière de livres. Dirigé aujourd’hui par Joseph Macé-Scarron, il se définit comme étant « le journal des livres et des écrivains » et a pour vocation de devenir un véritable outil encyclopédique indispensable à la vie culturelle française.

La revue se divise en différentes rubriques : l’édito rédigé par le directeur de la rédaction, les inédits, ce mois-ci des textes oubliés de Nabokov, des articles en rapport avec l’actualité comme l’adaptation de romans au cinéma ou encore le plagiat. Vient ensuite le cahier critique, partie importante du magazine puisqu’il peut être déterminant pour le choix de nos lectures. Il est divisé en sous catégories (domaine français et étranger, poésie, policier et essai et poche) pour mieux s’y retrouver selon nos envies. On retrouve ensuite le portfolio, une série d’images illustrant une œuvre littéraire, ici Phèdre de Racine, on retrouve également le dossier qui prend la plus grande place au sein du magazine. Ce mois-ci, une trentaine de pages sont consacrées à Dostoïevski, auteur très bien choisi lorsque l’on sait qu’une exposition intitulée « Crime et châtiment » se tient en ce moment au Musée d’Orsay. On peut lire dans ce dossier des des articles sur des thèmes abordés par Dostoïevski dans son œuvre, la difficulté à le traduire, une bibliographie, des morceaux choisis de sa correspondance… S’ensuit alors la rubrique Magazine des écrivains où des auteurs parlent de ceux qui les ont influencé, où l’on retrouve le grand entretien du mois, les rendez-vous des salons littéraires, un pastiche. Et la revue s’achève sur le dernier mot, sorte d’édito à rebours.

Comme je l’ai dit auparavant, le magazine littéraire est LA référence parmi les revues du genre, il a une réputation très bien assise, les journalistes sont des experts, auteurs eux mêmes ou professeurs de littérature à l’université. Le magazine est très complet, il nous donne un aperçu de l’actualité littéraire, nous en apprend sur des auteurs des siècles précédents, nous informe sur les différents événements littéraires… Mais pour moi, il reste très conventionnel. Il donne trop de place aux auteurs du passé et pas assez aux contemporains. De plus, il ne se mouille pas dans ses critiques, les journalistes préfèrent raconter l’histoire plutôt que de donner un véritable avis tranché sur leurs lectures. Les critiques ne parlent que d’auteurs très connus, comme Patrick Modiano, Paul Auster, Alberto Moravia, par exemple et ne cherche en rien à découvrir de jeunes talents qui ne sont pas invités au Grand Journal pour faire leur promotion. On l’achète parce que l’on sait ce que l’on cherche et pas parce que l’on est tombé dessus par hasard ou que les sujets ont l’air intéressant. Il est destinée à une population cultivée et n’a pas pour but de démocratiser la littérature car par exemple, pour lire le dossier sur Dostoïevski, il faut connaître un minimum sa vie, son œuvre et son style si l’on ne veut pas se retrouver perdu. Le magazine littéraire est donc la Bible des amateurs de livres, conservateurs et passéistes, sans pour autant être aussi pointu qu’un essai universitaire.

jeudi 25 mars 2010

En deux trois mouvements, toute l’actualité artistique et culturelle est là !

La revue Mouvement, bimestriel devenu trimestriel depuis peu, s’est démarquée des autres revues artistiques et culturelles. Elle s’est imposée comme une des références de la presse en ce domaine-là, visible notamment avec les partenariats hautement culturels (Centre Georges Pompidou, Musée du Louvre, Le laboratoire,….). Existant depuis 1998, elle nous propose un regard « aiguisé » et critique sur les différentes pratiques artistiques contemporaines (danse, théâtre, musiques, arts visuels mais aussi philosophie ou littérature) ainsi que sur les créations qui en découlent. Cependant, la revue ne s’arrête pas dans son engagement artistique et culturel. Une analyse critique sur les enjeux esthétiques et politiques est « palpable ».

Les créations, aujourd’hui, ne se fixent pas, d’où le sous-titre ambigu du magazine La Revue indisciplinée. Cela correspond à la vision du rédacteur en chef et de son équipe importante (une soixantaine). On ne peut pas « dresser » les créations artistiques contemporaines. Rien n’est sous contrôle, seul y subsiste un véritable foisonnement. Cette idée se poursuit dans la présentation du sommaire, où seules trois rubriques restent stables (Le cours des choses, Matières vives et l’Agenda des possibles). Mouvement n’a pas le désir de « cloitrer » les disciplines dans des rubriques. Comme peut le faire le magazine Beaux-arts. (Marché de l’Art). Le titre, certes ambigu, des dossiers répondent à l’actualité artistique et culturelle à chaque numéro (la douleur de l’argent pour le film du québécois Richard Brouillette l’Encerclement). La revue suit « le cours des choses ».Cette dernière s’articule autour d’un débat ou d’un dossier accompagné d’un visuel souvent incongru sur la page de couverture. Des affiches publicitaires sur des événements artistiques (expositions, pièces de théâtre, spectacles de danse contemporaines,….) qui couvrent le pays et s’éparpillent en conséquence sur plusieurs pages au début, au milieu et à la fin. Un édito, souvent virulent sur les politiques culturelles ou sur l’actualité artistique, écrit par le rédacteur en chef (David Sanson) et le directeur de publication (Jean-Marc Adolphe), nous est proposé en introduction. S’enchaine l’actualité sur les différentes formes d’expression où la présentation des articles est particulière. Des pointillés séparent visuellement ces derniers. Doit-on nous même, lecteur, effectuer un geste « artistique » en les découpant ? Doit-on percevoir cela comme une invitation à morceler l’actualité artistique ?

Rien n’est tabou, ici. Tout se dit sans complexe et sans hésitation. Par exemple, la revue ne cache pas leur antipathie envers le gouvernement actuel avec son Ministre de la Culture et de la Communication, Fréderic Mitterrand. Elle passe au peigne fin toutes les actions, les décisions du gouvernement. Notamment l’action du ministre d’avoir nommé Jean Marie Besset à la tête d’un Centre dramatique national de Montpellier (c’est la une de l’édito du n° ?). Toutefois, le discours peut se voir accrédité d’un ton très intellectualisé, employant des termes « scientifiquement » artistique. Mouvement ne répond sûrement pas aux attentes de lecteurs amateurs d’art. Un certain élitisme est percevable à la lecture de ses articles et de ses dossiers. Ce qui n’enlève pas, néanmoins, son accessibilité aisé notamment avec une politique d’abonnement instauré par le magazine (offres promotionnelles, tarif réduit pour les étudiants), ainsi que des invitations aux expositions et aux spectacles promus, analysés et critiqués. Cependant, le tarif en kiosque de 9 euros ne me semble pas abordable. Toutefois pour les mordus de l’art contemporain, il subsiste un site internet de la revue (http://www.mouvement.net/) où toutes les informations croustillantes, ainsi qu’une newsletter régulière sont présentes.

« 190 pages !» me suis-je exclamé la première fois. Un véritable pavé qu’est Mouvement. Cela peut jusqu'à faire fuir les plus assidus. Pourtant, au contraire, il ne fait qu’attirer ces derniers dans la mesure où pendant trois mois ils peuvent l’emporter partout où ils vont mais non facilement en vue du grand format. 5 minutes de notre temps et nous pouvons lire un ou plusieurs articles très intéressants, accompagnés de visuels pertinents et nettement artistiques, sur les différentes formes artistiques. Ils se démarquent par leur sérieux et par une analyse poussée sur la scène artistique contemporaine. Malgré d’ailleurs un aspect parfois « barbouillé » où notre regard de lecteur s’y perd avec toutes les informations « morcelées » un peu partout dans l’espace de la page. Cela peut s’expliquer par sa grande ouverture culturelle et artistique sur le continent européen (membre de Team Network), voir sur les autres continents. En cela, Mouvement peut être assimilé au magazine Art Press (revue bilingue sur la création contemporaine internationale) à la seule différence que la revue indisciplinaire est plus « agréable à lire », malgré son discours assez pointu.

Posez donc votre regard sur cette « revue indisciplinée » et peut être parviendriez vous à « contrôler » ce flux d’expressions, de formes et de créations artistiques contemporaines qui abondent dans notre société.

Elodie Pollet- AS3

lundi 22 mars 2010

Site: Mister Mystere ( - M - )

Le site est composé de plusieurs rubriques :

_ Biographie : on accède alors à une biographie de l’artiste qui est complète, bien écrite et qui comporte de nombreux détails sur son travail.

_ Photos : on retrouve trois photos en noir et blanc faites par Yann Orhan.

_ Concerts : toute sa tournée y est affichée avec la date, la salle de concert, la ville et si l’affiche est complète ou pas.

_ Vidéos : on peut y voir des vidéos promotionnelles pour son nouvel album, d’autres plus « expérimentales » ainsi que des clips. Elles sont accompagnées par des petits textes d’explications.

_ Actualités : indique des apparitions à la télé, des passages à la radio ou encore des concerts supplémentaires.

_ Mister Mystère : cette rubrique relate les paroles des chansons du dernier album du même nom ainsi que celles des bonus.

_ Bonus : on peut télécharger des avatars.

Les sept rubriques du site non son pas les seuls éléments d’action, il comporte aussi d’autres fonctions :

_On peut s’inscrire à une newsletter qui permet de recevoir des informations sur les artistes d’Universal Music proche de - M – et/ou de recevoir des plans commerciaux d’Universal ;

_ On nous indique où acheter le CD, sur internet ou en magasin.

_ Une plateforme nous emmène sur un autre site qui nous donne accès sur des clips exclusivement visible sur internet.

_ Des moyens d’entrer en contact avec - M - ou les collaborateurs du site sont donnés.

_ Un lien nous permet aussi de télécharger l’album sur iTunes.


Ce site est du point de vue esthétique plutôt élaboré, il est dans l’esprit du dernier album de l’artiste avec des couleurs sombres et une musique de fond toute aussi mystérieuse. On peut en monter le volume ou l’arrêter ce qui est une bonne chose car le morceau choisit et très court et qu’il se répète sans cesse. On retrouve les informations de bases (biographie, concerts, photos…) mais le fait d’avoir aussi de nombreuses vidéos et des liens vers des choses inconnues apporte un plus au site, on peut découvrir d’autres travaux que l’artiste a fait.

La coordination entre le site et l’ambiance de l’album ainsi que l’accès aux paroles du disque sont pour moi des éléments fort de ce site. J’imagine que pour ses précédents albums il en était de même, cela donne une vision de l’esprit de - M - à la création de ce disque et cela aide le visiteur, le fan à être plus proches des idées de l’artiste, de ce qui a pu lui traverser l’esprit et qui a résulté en cet album « Mister Mystère ». Il y a comme une sorte de mise en scène.

Le système de cube qui se dégage et qui tournois apporte un côté ludique à la visite du site cependant c’est aussi un des inconvénients de celui-ci car même s’il enlève le côté rébarbatif des sites habituels et donne de l’énergie à la visite il est parfois difficile à contrôler. Les éléments fuient et l’on doit s’y reprendre à plusieurs fois pour atteindre la rubrique souhaitée, ce qui peut résigner certains visiteurs. L’idée est bonne, inventive mais peut être un peu trop.

Critikat.com, le site de critique de film.

Vous aimez lire chaque semaine les critiques des films qui sortent en salle ? Mais vous trouvez Allo Ciné trop sommaire et les blogs trop amateurs ? Ne cherchez plus, voici votre nouveau rendez vous internet du mercredi : critikat.com. Ce site créé en 2004 a pour but de « défendre et promouvoir une autre idée du cinéma», il propose des centaines de critiques sur les films d’hier et d’aujourd’hui. Plus complet qu’un site amateur le site aime s’attarder et creuser certains sujets.

Le site est divisé en quelques catégories. La plus importante reste la section « Critique ». Celles-ci sont pertinentes, argumentées tantôt féroces, parfois amusantes comme la quête en neuf questions de ce qui fait de Nine de Rob Marshall un si mauvais film. Souvent les phrases s’enchaînent avec habilité, le style est là : « Les mésaventures de Precious ressemblent à s’y méprendre à une brochure pédagogique conçue pour le planning familial : sur le fond, rien à redire, mais d’un point de vue cinématographique, la subtilité semble avoir été laissée à l’entrée. ». Mais quand Critikat aime, la passion n’est que rarement au rendez vous. Un film est toujours imparfait mais on aimerait parfois que les petits défauts ne soient pas mentionnés surtout quand la critique est (très) bonne. A vouloir être raisonnable, le site perd en émotion parfois.

L’émotion du spectateur n’est pas non plus à l’honneur. Peu interactif, le visiteur n’a pas l’occasion de s’exprimer. Pas de forum, pas de commentaire, pas de notation. Au moins, nous dira-t-on, on ne trouve pas des réflexions pré-pubères agaçantes à chaque page. Néanmoins depuis quelques temps une nouvelle rubrique « Courrier des lecteurs » permet d’écrire au rédacteur de la critique et de confronter ou de confirmer les idées défendues.

Pour en savoir toujours plus sur le 7ème art, le site propose des entretiens exclusifs, des articles sur des livres (de cinéma !), sur des dvd, des comptes rendus de festivals mais aussi des dossiers documentés sur des sujets précis comme la musique chez Wes Anderson par exemple. On admire ainsi la richesse que tente de produire Critikat. Il est certain que ces catégories sont moins fournies que la critique mais chacun peut y trouver son intérêt. Il ne reste qu’à les développer d’avantage pour que le site devienne une vraie source d’informations et de réflexions. On notera également une sympathique rubrique : « les films cette semaine à la télévision ». Le site sélectionne dans le programme télévisé des œuvres intéressantes. Il nous donne la date, l’heure, la chaîne et sa critique nous incitant ainsi à rester ce soir là chez nous au chaud. Loin de nous détourner du cinéma, ce dernier entre chez nous.

Le site est donc sérieux. Peu de reproche sur le contenu. Une navigation facile. Des catégories claires. Un moteur de recherche pratique. Une mise en page sobre. Des photos suffisantes. Mais dites-moi où est passé la fantaisie ? Critikat pourrait se faire plus original. Le site est utile, intéressant mais pas innovant. Il s’engage pour des films novateurs mais ne suit pas le mouvement. Or, la révolution du site Critikat est possible, ajoutez juste un grain de folie !
AS2, Sarah VIDAL

POSITIF

Mai 1962, Bernard Chardère et quelques uns de ses amis de lycée décident de fonder un magazine pour parler de leur passion : le cinéma. Au programme : un dossier sur la musique dans les films, des articles sur L’Ange Bleu, sur Los Olvidados… Quelques mois après les Cahiers du Cinéma, une nouvelle revue mensuelle dédiée au septième art est née.

Positif accroche l’œil. Ses couvertures sont sobres dans leur mise en page mais les photographies éblouissent par leurs couleurs et leur composition. Cette année, Positif nous a transporté dans un champ de violettes (Bright Star de Jane Campion) au mois de janvier puis au bord de l’eau sous un couché de soleil (Tatarak de Andrezej Wajda) en février. Septembre 2009 était plus rude, une vue depuis la cellule du héros d’Un Prophète. Dommage que cet enchantement visuel ne perdure pas à l’intérieur du magazine. A la perfection de la première image succède un contenu gris et des photos, certes assez nombreuses, mais de plus ou moins bonnes qualités. Le charme s’évapore lentement et laisse place à une centaine de page austères.

Néanmoins il est nécessaire de persévérer car alors on peut être gagner par des articles très forts. Au plaisir visuel succède le plaisir cognitif. Dans la rubrique « Actualité », ce sont trois ou quatre films chaque mois qui sont commentés, critiqués et suivis d’un long entretien avec le réalisateur. Souvent passionnant, les journalistes posent des questions pertinentes aussi bien sur les méthodes de travail que sur le contenu du film. Ces articles sont argumentés et développés si bien qu’ils peuvent nous obliger à revoir notre jugement sur un film. Sortie dépitée de Les regrets de Cédric Kahn, j’ai été sublimé par l’article et l’entretien, je suis retournée voir le film, je l’ai redécouvert et appréciée ! Quelle étrange aventure et quel pouvoir !

A la manière de ces critiques finement menées, les longs dossiers en fin de magazine sont quant à eux passionnant. Ils traitent de sujet aussi divers que Robert Aldrich, le cirque au cinéma ou le bilan d’une décennie cinématographique. A chaque fois, ils sont composés de nombreux articles, critiques, entretiens ce qui les rend particulièrement complets. Les recherches menées ouvrent des voies de réflexion pertinentes et enrichissantes pour les cinéphiles ou professionnels du cinéma.

Un même pouvoir d’attraction dans la rubrique Voix Off qui donne la parole à une personnalité du cinéma. Cette dernière évoque ses souvenirs, ses envies, ses croyances, son approche du cinéma… Delon nous raconte Joseph Losey. Jia Zhangke évoque son parcours jusqu’à la liberté, jusqu’à la réalisation dans un texte sublime qui amène mille et une réflexion sur le cinéma d’aujourd’hui. A la fois intime mais jamais déplacé ces textes nous permettent d’entrapercevoir une autre facette du 7ème art.

Le grand bémol du magazine, en plus de son prix élevé, se nomme « Les films de A à Z ». Il s’agit de critiques succinctes des autres films du mois. Ces critiques semblent dérisoires face aux critiques d’une à plusieurs pages. De plus lorsque le film a déjà été commenté dans un autre numéro lors d’une occasion particulière (Le festival de Cannes par exemple) alors la critique n’est pas republiée un simple chiffre nous indique dans quel numéro de Positif la rechercher. Cela complique la tâche du lecteur.

Ainsi malgré quelques points faibles, c’est un réel investissement intellectuel que de miser sur ce magazine. POSITIF se conserve, se délecte, s’apprivoise mais surtout passionne. Le noir et blanc inquiétant, appuyant le sérieux du magazine. Mais le cinéma nous a prouvé que la couleur n’altérait en rien la qualité d’un bon film. Il en est de même pour les magazines, POSITIF donnez nous plus de couleur !
AS3, Sarah VIDAL

dimanche 21 mars 2010

Jean-Baptiste Van Mour


L'exposition sur J-B Van Mour se déroulait au Musée des Beaux Arts de Valenciennes de Octobre 2009 à Février 2010. Situé en centre ville et s'étandant sur 4400m², le musée exposait 70 œuvres sur environ 250m², dont des peintures à l'huile, des vêtements d'époque, des gravures...

Van Mour est un artiste né à Valenciennes et qui s'est exilé à Constantinople à la fin du XVIIè siècle. Ses peintures reflètent le quotidien : on y voit la bourgeoisie européenne, des mariages musulmans, des enfants allant à l'école pour la première fois...
Il faut savoir que le peintre esquissait d'abord des dessins avant de peindre et qu'il était aidé par des assistants dans son atelier. Il recevait également des commandes de riches personnes, d'ambassadeurs, comtes... Certains de ses tableaux nous montrent donc parfois beaucoup plus de richesse : vêtements, couleurs chaudes, bijoux, bals...
On peut dire qu'il suivait le courant des peintres de l'époque qui recherchaient l'exotique, les couleurs et la culture qu'on ne retrouvait pas en Europe.
Cette exposition se présentait suite à l'année de la Turquie en France et a été soutenue par le musée d'Amsterdam.

Le Musée n'exposait pas que des peintures de Van Mour mais également des documents de la ville de Valenciennes comme des registres de recensement, des gravures de la ville de Constantinople à l'époque du peintre qui pouvaient nous remettre dans le contexte.
J'ai pourtant trouvé dommage le manque de lumière qui n'était pas favorable à la bonne observation des œuvres ainsi que le manque d'explication sur l'artiste et ses toiles.

Aline DUSART

jeudi 18 mars 2010

Il flotte mais ne sombre pas, tel est Fluctuat (poil aux primates)

Le site Fluctuat, au slogan évocateur, incisif et très second degré « art, culture, société, poil à gratter », est un site très complet édité par Doctissimo sur le monde culturel et les phénomènes de société. Apparu en 1998, il est né à l'initiative d'Alain Boucherot – actuel directeur de la publication – de François Haget et de Cédric Tournay, soutenus par l'aide précieuse de bénévoles autodidactes, aujourd'hui remplacés par des journalistes professionnels. Son nom viendrait de la devise de Paris fluctuat nec mergitur soit « il flotte mais ne sombre pas », en référence à la « navigation » web.

Fluctuat aborde différentes rubriques telles que la musique, le cinéma, les livres, les jeux vidéo, la télévision, la société, les arts, la scène, les sorties, le foot, le sexe et la politique, le tout différencié par des codes couleurs qui tentent de proposer des repères parmi le riche et dense contenu du site et qui renvoient à chaque rubrique thématique, avec sa page d'accueil individuelle et ses propres rubriques.

Ainsi l'équipe du webzine Fluctuat a cerné très tôt la révolution apportée par Internet. Ses membres se sont précipités dans cette immensité pour produire du contenu et/ou l'analyser. Internet est infini, la production intellectuelle aussi : c'est un fait, ils partent de ce postulat pour s'en servir et l'on retrouve cette idée sur le site. En effet, Fluctuat sait mettre à profit tous les outils proposés par Internet. Dans ce sens, c'est un magazine défricheur et assez avant-gardiste, même si ces appellations lui allaient sans doute mieux à ses débuts qu'aujourd'hui, étant désormais rattrapé par d'autres sites à la pointe. Sur le site, on est ainsi sans cesse dans la mise en abîme : le site dans le site, le blog dans le site, les liens dans le blog, qui peuvent eux-mêmes renvoyés vers un site comme c'est le cas pour leurs « bookmarks » [marques-pages] très utiles. L'information est là, elle est dense, la boucle est bouclée. Telle est la navigation sur le site : on peut y passer des heures, y plonger au grès des clics, s'y perdre à n'en plus finir. Difficile peut-être de pouvoir reprendre sa respiration facilement : mieux vaut savoir pratiquer l'apnée pour tenir longtemps sans respirer, afin de ne pas être frustré de devoir sortir trop tôt du site.

Ce qui fait la particularité du site sur la forme, outre ses nombreuses rubriques et la façon dont elles se déploient, c'est aussi le fait qu'il y a beaucoup d'images en couleurs, d'ailleurs parfois en mouvement. Le format ingénieux du diaporama propose quelque chose de novateur qui permet d'avoir des infos ou des aperçus décalés en douze clics. Aussi, il n'y a pas beaucoup de pub et ça c'est agréable. Puis les pages sont bien organisées : articles, entretiens, news, zapping, dossiers, « à voir également » qui est un très bon raccourci. Les articles ont aussi une composition claire : titre, chapeau, développement en paragraphes distincts, avec des renvois grâce à des liens utiles qui permettent de prolonger la lecture et aussi la possibilité de réagir directement grâce aux commentaires. Et il y a encore d'autres atouts : blogs – dont le blog Aeiou qui a eu le clic d'or en 2005 – radios et concours. Néanmoins, attention aux yeux, la multitude d'informations peut les faire piquer un peu, les fonctionnalités ne sont pas toutes évidentes à trouver même si elles sont très adaptées et le « tout imbriqué » peut être perçu comme « trop imbriqué », malgré la logique de ce versant de l'utilisation d'Internet.

Ce qui fait ensuite la particularité du site sur le fond, c'est que ses articles sont traités sérieusement, mais aussi et surtout avec de l'humour, de l'audace et du second degré. L'actualité est suivie de près, il y a toujours des articles dans le vif du sujet, mais on peut aussi trouver des déviations vers des sujets hors de propos, plutôt hilarants, incongrus voire impertinents. Cela apporte un plus au site selon moi, même si certains y verront encore un trop plein d'informations et de détours. Les avis sont autrement très tranchés et c'est donc intéressant de s'y confronter. Cela dessine une silhouette du site ou du journaliste. Mais généralement, ce qui est bien, c'est qu'il n'y a pas vraiment d'élitisme ou de partis pris auxquels on s'attend forcément : il peut y avoir des surprises tous les jours malgré tout ! Les dossiers présentés sont aussi remarquables par leur utilité : un retour sur un style musical, sur l'histoire de la photographie ou le polar scandinave peut être utile pour comprendre les références du site et aller plus loin.

Enfin, ce qui constitue la caractéristique principale de Fluctuat, c'est d'être un webzine participatif, un peu communautaire. Son signe particulier est d'ailleurs d'être « pop et connecté », comme il le précise lui-même. Il y a ainsi un forum général et par rubrique, plus un forum « fun ». Le public peut réagir tout de suite à un article par un commentaire. Il est par contre un peu dommage qu'il faille cliquer pour les lire, la lisibilité et l'attrait des commentaires est donc moins grande. Les lecteurs ont aussi la possibilité de noter eux-mêmes les produits culturels qu'ils consultent. Puis le site est également personnalisable grâce à des netvibes, peut se consulter par sa newsletter et est bien sûr présent sur les réseaux sociaux tels Twitter ou Facebook. Ainsi, d'après un sondage Médiamétrie, le magazine compterait plus de 4 millions de lecteurs, dont 1,3 million par mois. Ce lectorat auquel Fluctuat s'adresse principalement est plutôt la génération jeune allant de 18 à 35 ans, génération branchée, connectée et avec des références communes.

Si l'on tenait à comparer Fluctuat à d'autres sites, on pourrait se tourner vers ceux de Chronic'art ou des Inrockuptibles, autres sites généralistes de l'actualité culturelle. Mais ces derniers sont censés faire écho à leur version papier, la mettant d'ailleurs plutôt à mal dernièrement. Au moins Fluctuat ne s'est pas pris dans cet écueil car il a tout de suite été pensé pour Internet. Il est d'ailleurs plus fluide et un chouia plus en avance aux niveaux des technologies. On peut aussi penser au site Evene, mais celui-ci est tout de suite plus sérieux, plus littéraire, plus adulte et avec plus de publicités et de produits dérivés.

En définitive, Fluctuat est un webzine dans lequel beaucoup peuvent se retrouver, que ce soit seulement dans une rubrique, dans plusieurs, ou dans toutes ! C'est justement ce qui en fait sa force, car il est très complet et participatif. On peut donc choisir de consulter Fluctuat une première fois seulement parce qu'on est intéressé par les arts puis s'ouvrir à l'occasion vers d'autres rubriques, ou bien être délibérément ouvert à tout et piocher ici ou là au gré des clics hasardeux mais riches en découverte. Voilà un moyen de rester vraiment « connecté » sur l'actualité culturelle et les phénomènes de société : embarquez à bord !

Mathilde Doiezie, AS3

mercredi 17 mars 2010

Pretty faces.


Au secours, Garry Marshall revient...

Si on s'était volontiers laissé porter par le célébrissime Pretty Woman , comédie romantique aux allures de Cendrillon, on rentre bredouille de son nouveau film spécial amoureux Valentine's day.

Le film, constitué de multiples histoires amoureuses qui s'entrecroisent dans la ville de Los Angeles le jour de la Saint-Valentin, est une suite de clichés affligeants.

On doit avouer que Garry Marshall a réuni pour son film un casting impressionnant et « sexy » (Ashton-Kutcher-le-minet, la charmante Jennifer Garner, la mythique Queen Latifah, la mignonne Jessica Alba, le nouveau sex-symbol Patrick Dempsey, l'éclatante Anne Hathaway...), pourtant même cette panoplie d'acteurs n'arrive pas à relever le film.

Si l'on esquisse un sourire de temps à autre, les gags demeurent très bateaux (un homme nu se faisant surprendre par la mère de sa copine...). Et on remercie Jamie Foxx qui nous donne une occasion de rire lorsqu'il chante après avoir aspiré de l'hélium.

On peut lire sur l'affiche « Le nouveau LOVE ACTUALLY », on est pourtant loin du charme, de la légèreté, de l'humour et de la bonne humeur qui émanent de la comédie britannique de Richard Curtis.

Le réalisateur semble avoir voulu faire passer quelques idées, telles que l'homosexualité chez les sportifs, ou le côté commercial du 14 février avec la sur-activité des fleuristes, mais tout dans le film paraît nous prouver qu'il nous faut trouver l'amour au plus vite, sous peine d'être malheureux à jamais et de passer (ô drame!)la Saint-Valentin seul.

Les clichés pleuvent sur tous les personnages: les maris infidèles, les célibataires endurcis mangeurs de chocolat et les adolescents...rarement aussi ridiculisés. Au travers du médiatique Taylor Lautner, loup garou de la saga Twilight, et de sa copine, formant l'inévitable couple pom-pom girl et athlète, est représenté l'amour chez les adolescents, pathétique au plus au point. « Alors il m'a envoyé un message qui disait « Salut ca boom? » et moi j'étais là « oh c'est trop cute » alors je suis tombée amoureuse de lui ».

Finalement, une chose est sûre: mieux vaut passer la St Valentin seul, que devant Valentine's day.


C.Amselle