lundi 16 mars 2015

Critique de l’actualité artistique :
WILL BARRAS

Intro : 
Will Barras est un artiste-peintre, graffeur, illustrateur et plus récemment directeur d’animation, il vit et travaille à Londres. Il a étudié le graphic-design à bristol. peu après la fin de sa formation, il rencontre le monde du street-art de bristol (d’où est originaire banksy), et avec d’autres jeunes artistes composés de street-artistes, d’illustrateurs et de graphistes, il co-fondé en 1999 le collectif ‘scrawl’. La même année paraît le livre éponyme -qui a rencontré un franc succès- documentant un nouveau mouvement de l’art visuel de rue, d’illustration et de graphisme. 
Will barras est un peintre du mouvement, du sport, du dynamisme, ses créations aux lignes claires, mêlent peinture acrylique et peinture bombée. Il est influencé par la culture skate, board-sport, étant lui-même un aficionado du BMX. Ses compositions sont souvent narratives et reflètent un monde poétique, onirique. elles mettent en scène des personnages en mouvement dans un espace urbain parfois inquiétant, voir écrasant mais toujours évocateur d’un monde en transition, en perpétuel changement, métissé, hybride.



Cette toile sans titre datant de décembre 2012 est caractéristique du travail de Will Barras, la perspective fuyante donne une grande profondeur à la composition ce qui nous donne une sensation d’espace, aucunement d’oppression. Ce qui est frappant dans la peinture de barras, c’est l’omniprésence de la ligne, souvent courbe qui poursuit le mouvement des véhicules, des gestes des personnages.
La force dynamique qui s’en dégage invite l’oeil du spectateur à circuler, à se véhiculer dans la toile, tel l’étrange aile-planante qui semble sortir de la gauche de la composition.
Dans une interview accordée au site ‘wearalookingsideways’, Barras indique qu’il travaille avec un mélange de médium composés de peinture acrylique ainsi que de bombe de peinture en spray, il ajoute que la réaction de ces deux médiums et que la dilution avec beaucoup d’eau de sa peinture sont des conditions sine qua non à l’impression de fluidité qui se dégage de ses oeuvres. 
Dans l’oeuvre ci-dessus, nous pouvons observer cette effet de fluidité, de légèreté généré également par le trait du pinceau qui se veut conducteur, nous guidant jusqu’au bout de ce qui semble une route traversant la ville. L’espace urbain, thème récurrent chez barras, est ici matérialisé par des volumes simples, très formels, à l’esthétique futuriste. Cela nous offre une vision rêvée de la ville, de son chaos organisé où des personnages aux silhouettes spectrales à la gestuelle pointant du bras l’horizon, nous invitent à nous interroger sur la trajectoire existentielle (également représenté par la présence de ponts entre les espaces urbains) que tout un chacun est en droit de poser. cependant, un autre personnage, assis sur un toit dans le coin supérieur gauche du tableau semble être en contemplation devant le spectacle qui s’offre à lui. Ce personnage peut incarner le besoin de pause, de repos, de silence face à l’activité fourmillante alentour. C’est d’ailleurs l’un des rares éléments fixes, outre les bâtiments, de la composition.
 Les couleurs quant à elles sont plurielles, tantôt vives et chaudes découpant les formes, éclairant l’horizon; elles sont aussi froides et très denses aux quatre coins du tableau toujours dans le soucis de faire pression et de donner une direction, une dynamique aux personnages, aux véhicules ailés qui évoluent de la gauche vers la droite de la composition. Ce qui donne une très forte sensation de profondeur à la toile, c’est l’utilisation de couleurs opposées dans le prisme, la juxtaposition dans le ciel à l’arrière-plan de surfaces peintes en jaune pâle et en bleu par exemple.
Pour conclure, l’art de Will Barras peut s’apparenter au mouvement expressionniste, à la peinture de Francis Bacon dans la distorsion des corps et des formes par le mouvement. Son but est nous faire voyager, circuler dans ses peintures qui toujours portent en elles le dynamisme propre à l’activité urbaine, qui questionnent sur les trajectoires de chacun, toujours entrecroisées, liées, mêlées, tel le mélange entre acrylique et peinture bombée.


SIMON RAGUIN AS1


mercredi 11 mars 2015

L'Hybride

 L'Hybride, ouvert en 2007 à Lille, est un lieu culturel associatif dont le concept est de faire passer un bon moment aux clients, en leur proposant des soirées cinéma autour d'une bonne bière ou autre boisson. Il présente également des expositions d'artistes, graphistes, designers ou étudiants. Le concept est très plaisant, d'avance on s’apprête à passer un bon moment. Se cultiver en buvant un coup, plutôt attrayant! Aussi, le lieu en lui même est vraiment attirant : ambiance garage et feutrée, plutôt bien situé, non loin de la gare st so, intéressante. J'avance, je rentre dans la salle. C’était la première fois que je venais. Bonne surprise: des dizaines de vieux canapés en cuir sont disposés dans cette sorte de hangar face au mur de projection, et de l'autre coté, le bar. Vraiment pas mal. Tout annonce un bon moment.
Malheureusement pour moi, plus de place dans les canapés, obligée de rester au bar ( peut être pas si dérangeant vous me direz ! ) De plus, les courts métrages projetés - sur le thème " rire et frissons" - ne m'ont nullement fait rire, ni frissonner. Pas de chance.
Bref, passons. Malgré ma légère contrariété quant aux films projetés ainsi qu'à vision de ces canapés m'appelant mais dans lesquels je ne pouvais m'installer, je trouve le lieu en lui même particulièrement sympathique, et le concept de l'Hybride aussi intelligent qu'original. C'est un lieu bien aménagé, chaleureux, intimiste malgré sa grandeur.L'atmosphère du lieu, l'ambiance qui y règne sont propices à la convivialité et au partage. On s'y sens bien.
Je tiens aussi à souligner le large choix et les prix relativement bas des boissons ainsi que des sandwich, mais également la sympathie du personnel. En résumé, l'Hybride est un lieu original qui mérite d’être connu. Je le recommande!
Marilou Frémaux-Matuszak AS1

lundi 9 mars 2015

Critique Corrida

Corrida n°2 de Francis Bacon Huile sur toile 197x147cm réalisé en 1969 et conservé au Musée des Beaux Arts mais actuellement exposé au LAM à Villeneuve d’Ascq. 

Francis Bacon est un artiste ayant comme thèmes majeurs la violence, la cruauté et la tragédie. Sa peinture n’est pas figurative mais au contraire elle s’inspire d’une vision intérieure à l’image de la peinture de Van Gogh. Les personnages ont un corps et le visage rappelant les tableaux de Picasso. Ces déformations montrent l’aspect torturé des personnages. Le fait d’utiliser et de se réapproprier le thème de la tauromachie peut devenir intéressant dans le contexte historique de l’époque par rapport au rapport de force qu’a l’homme vis-à-vis de l’animal. Plusieurs lectures sont possibles à ce tableau, mais on peut avant tout y voire un désir d’expiation de la violence ou du désir sexuel. Selon lui, la corrida, à l’instar de la boxe, est une lutte acharnée entre deux êtres mais peut aussi être vue comme une danse ayant une connotation attractive. Notre avis concernant ce tableau est partagé. Le style du peintre en lui même peut diviser, on peut être perdu à travers l’association des formes et des couleurs qui peuvent déstabiliser, voir même laisser dans l’incompréhension le spectateur. Ou au contraire évoquer une certaine chaleur et un contraste entre la violence du thème et la douceur des couleurs. La corrida est un thème intéressant dans le sens où il traite du rapport de l’homme à la bête et peut mettre en relief les mouvements, souvent gracieux des toreros en dualité avec la brutalité de la bête. Ce sujet évoque par obligation le thème de la mort, de l’acharnement, du combat, qui sont dans l’expressionisme, des sujet relativement graphique, du moins mouvementés.

Sidonie Colleit
Simon Pelizari
AS1

Critique l'Hybride

C'est le lundi 6 février à l'occasion d'une soirée ciné-concert "Du rire et des frissons" que j'ai découvert ce lieu convivial et particulier. Qui n'a jamais rêver d'assister à une projection dans un canapé confortable à souhaits? La dizaine de canapé à disposition du public rendent la soirée plus chaleureuse, le public est plus ouvert et facilite les conversations et débats qui s'engagent. En plus du ciné-concert, l'hybride propose également une exposition chaque mois, vidéos, photographies, dessins permettent de profiter un peu plus quand la projection et terminée. La pièce destinée aux expositions était attirante et cependant assez difficile d'accès, pourtant il était assez amusant de zigzaguer entre le public pour apercevoir et observer les œuvres des étudiants des Beaux Arts de Lille. Enfin, afin de rendre ce lieux encore plus charmant, un coin bar est disponible. Ayant plaisir à déguster une bière fraîche lors de mes sorties, je n'ai pas manquer de me rendre au bar et de découvrir un personnel disponible et chaleureux, ils n'ont pas hésiter à engager la conversation et plaisanter avec les personnes présentent au bar. Un large choix de boissons, sandwichs et planches à déguster rendent l'atmosphère bien plus agréable.  
C'est donc avec grand plaisir que j'ai déceler un endroit divertissant et accueillant. Je n'hésiterais pas à y retourner et je vous invite à faire la même chose.  
Sidonie Colleit AS1
L'Hybride, un lieu singulier

Le Vendredi 06 février 2015, l'Hybride organisait une séance de ciné-concert sur le thème du rire et des frissons. 
L'hybride est un lieu culturel dédié à l’audiovisuel, un lieu de "Réhydratation culturelle" selon le site internet, mais également un lieu d'exposition.
C'est un espace cosy, chaleureux, familial et amical.
Après  avoir adhéré à l'association, le spectateur pénètre dans une salle à la fois intimiste et originale, où la convivialité est omniprésente.
De vieux canapés, notamment en cuir vieilli, font office de fauteuils.
Bien-évidemment plus confortables que de simples sièges de cinéma, ils sont l'objet de convoitise des spectateurs.
En effet, mieux vaut arriver tôt si l'on veut avoir la chance de pouvoir s'installer dans un de ces canapés. 
Ce soir là, énormément de personnes avaient fait l'effort de venir, ce qui a malheureusement entraîné un manque de place.
Certaines personnes se tenaient debout, d'autres s'asseyaient par terre.
Mais des bancs étaient également à disposition ainsi que des chaises, accoudées au bar.
Car oui, il y a un bar, en plein milieu de la salle. On peut s'y prendre une boisson ou grignoter un petit quelque chose en attendant la projection, ou même pendant. 
La séance proposée ce soir là était à la fois intéressante, grâce à la musique live et soporifique.
En effet, aujourd'hui il est rare de trouver des salles de projection audiovisuelle où des musiciens créent pour le temps d'une séance, des musiques à accorder aux films.
Mais cette musique était souvent répétitive et n'était pas forcément toujours en accord et en rythme avec les courts.
Quant aux films, il est vrai qu'il n'étaient pas très entraînants, le spectateur se lassait par moments, principalement ceux qui n'étaient pas confortablement installés.
Malgré cela, quelques moments de rire ont été vécus, notamment lors du dernier film de la séance, "Madame Babylas aime les animaux", un film fréquemment projeté à l'Hybride.


Si l'on devait définir l'Hybride en une phrase, ce serait surement celle-ci: un lieu convivial de découverte artistique propice au bon moment et à la décompression.


Julie Grynszpan-Picard et Nawel Bouzemarene








Critique « Mirander » de Pascale Lander
   
L’œuvre présentée, « Mirander », de la photographe Pascale Lander, est une « pheinture », selon la galeriste Cécile Charron. La « pheinture » est un terme mêlant les mots photographie et peinture. Terme original que nous avons décidé de reprendre.



Cette oeuvre mêle singularité et art abstrait avec l'utilisation de différentes techniques : le body painting, la photographie et la peinture.

Ici il y a une certaine mise en abime.

En effet, le corps de la femme sert de support car il est peint, mais il représente également l’objet de l’œuvre car il est pris en photo devant une toile vierge, et la photographie est l’œuvre finale, elle représente le tableau dans sa globalité.
Si nous pouvions comparer avec un tableau classique, la femme serait la peinture et la photographie serait la toile mais elle sert aussi de toile à l’intérieur de la toile, d’où la mise en abîme.

L’utilisation des couleurs primaires (bleu, rouge, jaune), des non-couleurs (noir, gris, blanc) et des formes sur le corps de la femme, comme le cercle, l’arc, le carré, le rectangle et les lignes, nous font penser aux techniques utilisées dans l’art abstrait, au cours du 20e siècle par des artistes comme Mondrian dans ses oeuvres intitulé « improvisations ». 
Les couleurs utilisées nous évoquent une certaine douceur.
L’omniprésence du blanc, à l’arrière plan sur la toile vierge et comme base sur le corps de la femme, nous donne l’impression qu’elle se fond dans le décor.
Les couleurs vives, notamment le jaune, donnent vie à l’œuvre.

On peut souligner également une certaine pudeur à travers cette « pheinture » par la position du corps et des mains de cette femme, malgré une certaine exposition par la nudité du corps qui est recouvert par la peinture comme si celle-ci était un vêtement, comme si elle le cachait.
Ses cheveux sont attachés, de manière à ce que son dos soit entièrement exposé.

Ici, elle ne prend aucun risque mais se dévoile quand même au spectateur.


Le fait que son visage n’apparaisse pas amène un mystère à l’œuvre car le visage est le marqueur d’identité alors que le corps humain est tout ce qu’il y a de plus semblable, il ne permet pas de différencier les personnes.

Cette œuvre n’est pas sans évoquer « Le violon d’Ingres » de Man Ray, qui représente une femme de dos.
D’une part par la position de la femme qu’on peut qualifier d’assez sensuelle et d’autre part par la poésie de l’esthétique du corps.

Les œuvres de Pascale Lander sont originales car elles s’inspirent de l’art abstrait tout en étant ancrées dans l’art contemporain.

Cette « pheinture » nous procure une certaine émotion et nous ne pouvons qu’admirer par son esthétique non seulement la douceur et les sensibilités incarnées par cette femme mais également une certaine pudeur sensuelle.



 Julie Grynszpan-Picard et Nawel Bouzemarene
AS1


dimanche 8 mars 2015

Critique du lieu : l'hybride

     Imaginez votre salon dans un hangar, cela semble improbable. Et pourtant, c'est l'effet que produit ce lieu si particulier : l'hybride. En effet, l'hybride est un espace culturel et associatif qui accueille expositions d'art, projections de films (parfois accompagné d'une création musicale en directe) mais aussi d'un petit bar. Mais à l'inverse d'un cinéma classique, le public s'assoit dans des canapés. Cela créer une atmosphère très conviviale, invitant la clientèle à débattre sur la projection ou le film autour d'un verre.

     
     Pourtant le lieu reste très froid, mais la présence des canapés et du public ouvert et chaleureux nous font passer une soirée instructive et détendue. L’intérêt d'un lieu comme l'hybride, c'est qu'il nous invite à aller au delà de la projection ou de l'exposition. L'envie de rester encore plus longtemps dans cet endroit persiste, même si on a déjà fait le tour de l'exposition et que la projection est terminée, on est toujours là. Cela est sans doute lié à ce côté intime qui change des cinémas type ugc ou encore des musées les plus typiques. Cependant, on peut reprocher à l'hybride le manque de place, la circulation n'est pas toujours évidente entre les canapés ainsi que près du bar. Mais si la circulation est difficile, cela prouve donc que ce lieu attire !   




Arnaud Boileau AS1

Critique de l'accompagnement musical "Du rire et des Frissons"

              Le 6 février dernier, l'Hybride organisait un ciné-concert "Du rire et des frissons". A cette occasion un duo de musicien, Niels Mestre et Marc Lacaille accompagnaient une farandole de court-métrages tous plus étranges les uns que les autres. Une guitare, une basse, une voix et quelques effets sonores ont suffit à cette interprétation improvisée des images qui nous étaient présentées. Pendant un peu moins d'une heure s'enchainent des histoires tantôt effrayantes, tantôt comiques. Un savant mélange d'humour et d'angoisse comme le prescrit l'inquiétante étrangeté, à l'honneur ce soir là. Cette mixité n'a malheureusement pas été tant ressenti dans l'accompagnement musical un peu trop monocorde. On aurait parfois aimé sortir de l'ambiance nébuleuse qu'avait instauré le duo dés les premières images. Une atmosphère mystique, parfois orientalisante a enrobé toutes les productions visuelles qui étaient pourtant très différentes les unes des autres. Quand une musique calme et dramatique escortait particulièrement bien La Main d'Edouard-Emile Violet; plus de légèreté et de rythme aurait souligné l'absurdité de Madame Babylas aime les animaux. Les court-métrages les plus obscurs et lugubres se paraient aisément des mélodies répétitives presque psychédéliques de duo. Le comique d'autres films en revanche s'est vu gâché par cette même ambiance. Dommage donc que ce duo plein de possibilités sonores et mélodiques n'ai pas tenté plus d'écart de style au fil de la soirée. Le parti a été pris d'ajouter des effets sonores, sur le papier cela annonce originalité et innovation, mais ce fut malheureusement très timide et effacé. J'aurais aimé plus de modernité et de cadence dans l'accompagnement de ces films datant de plus d'un siècle. On ne sent pas vraiment de tension, de contraste avec les images sans percevoir de réelle osmose non plus. Difficile de se positionner sur cette improvisation musicale qui ne semble pas vouloir s'affirmer et prendre part à cette réunion que constitue le ciné-concert. La musique parait esclave des images, comme si elle ne constituait pas officiellement une part de l'oeuvre. J'aurait pourtant souhaité plus de participation créative et d'audace dans la sublimation des images. Certes l'improvisation ne permet pas de composition, mais la monotonie n'en ai pas pour autant une composante. Cependant on peut tout à fait convenir que l'osmose fasse office de rareté dans ce genre d'exercice. Dans l'ensemble la soirée reste un succès, un seul regret : la trop grande timidité des musiciens dans leur mission qui ont raté une occasion de s'exprimer pleinement malgré la contrainte.

Orane Caens Diebold
AS1

Critique de Litanie de Jean-Bernard Metais


 Jean-Bernard Metais est un sculpteur français né en 1954. La plupart des oeuvres de Metais sont catégorisées comme in situ, c’est à dire des oeuvres qui s’approprie l’environnement dans lequel elles sont placées. Toute son oeuvre repose sur des commandes publiques ou de concours internationaux. Il est actif depuis les années 80 surtout en France mais aussi à l’étranger comme en Chine, mais à l’ambassade de France avec Se Créer en 2011 ou aux Pays De Galles avec Alliance en 2008. Dans sa démarche artistique, Jean-Bernard Metais s’inspire du contexte de l’environnement dans lequel il veut créer, puis s’en approprie pour pouvoir édifier la plupart du temps des structures imposantes afin d’établir un lien intime avec les habitants, les individus présents sur le lieu « Un projet artistique dans l'espace public c'est, dit-il, la construction d'un lien avec un lieu et ceux qui y vivent. » Ils utilisent fréquemment les mots dans ses oeuvres afin de pouvoir leurs révéler une certaine identité.

Litanie (2007) de Jean-Bernard Metais
 En 2007, suite à un concours international organisé par la ville, Jean-Bernard Metais réalise à Valenciennes Litanie, une immense aiguille en acier inox surmontée d’une pointe en bronze. Mesurant 45m de hauteur, dominant la place centrale de la ville ( nommée la Place d’Armes), cette flèche est située sur l’ancien beffroi de la ville érigée au XVIe siècle et détruite suite à un effondrement en 1840. Ce beffroi était à l’époque le lieu d’échanges, d’informations et de communications de la ville. Cette aiguille à la particularité d’habiter de nombreux mots découpés dans le métal. Ces mots sont des paroles recueillies par les habitants des hôpitaux, des écoles, des rues de la ville. Sur 7000 mots recueillis, 2000 seront exploités et écrits sur la surface métallique de la tour. Son nom Litanie vient de cette énumération longues de différents propos. Pour cette oeuvre, Metais voulait faire un travail sur la lumière. La nuit, une lumière surgissant de l’intérieur de l’oeuvre éclaire les lettres découpées afin de les mettre en valeur, ainsi elles attirent le spectateur à s’approcher de l’édifice. Une fois à une faible distance de son pied, on peut entendre murmurer des centaines de voix enregistrées. Jean-Bernard Metais construit donc ici un édifice servant à conserver une certaine mémoire de la ville, et révéler son identité.

 Litanie est une sculpture qui se veut en lien avec la ville et ses habitants si on en croit la démarche de Jean-Bernard. Elle s’accorde avec l’urbanisation croissante de la ville et sa modernité, ne faisant pas tellement tâche à coté de l’architecture plus antérieure de la mairie. Elle rend un bel hommage à ce lieu important de la ville qu’était son beffroi, d’une manière presque mortuaire en pointant le ciel de la place et les mots font penser à une épitaphe sur un mémorial, les murmures pourraient également faire penser à des esprits. Malgré sa taille imposante elle sait se faire discrète. Pourtant la nuit, elle illumine totalement la place et lui apporte un nouveau charme. Se pourrait-il qu’elle soit un peu trop discrète ? En effet, durant la journée, période où la place est la plus vivante, on ne la remarque presque plus. En tant qu’habitant de Valenciennes de jour comme de nuit, je n’ai jamais vraiment eu la curiosité de m’approcher de la sculpture, je n’ai donc jamais pu entendre les murmures enregistrés. Metais affirme vouloir identifier son oeuvre à la ville, et vouloir créer un lien avec les habitants, notamment avec les lettres inscrites. Cependant il est impossible pour le spectateur de lire ces inscriptions, peut-être n’est ce pas le but. Néanmoins à quoi servent-elles si ce n’est que d’un point de vue esthétique ? Pour finir, si elle se fait discrète, ce ne pourrait être que le résultat d’une acceptation, une insertion dans l’environnement urbain du centre-ville et donc la réussite de Jean-Bernard Metais dans sa démarche. 

Léopold Lecoq, AS1

Critique de l'oeuvre Sans Titre (1968) de Daniel Buren

                                  Sans Titre (1968) de Daniel Buren, exposé au LaM

Daniel Buren n’a eu de cesse dans sa carrière, de déchainer les passions. Experts comme amateurs ont donné de la voix pour crier au génie ou à l’imposture notamment lors de la mise en place des fameuses colonnes de Buren. Le sbire de Jack Lang est incompris par le tout Paris et nombres de scandales s’en suivent.
Au premier abord l’œuvre de Buren Sans titre (1968) est d’une simplicité déconcertante voire prétentieuse. On aurait tendance à y voir une caricature de l’art abstrait. Mais ce serait là une analyse expéditive et superficielle.
Que l’on aime ou pas le tableau de l’artiste, il y a derrière le travail de Buren une réelle démarche artistique.
Si l’on remet l’œuvre dans son contexte on peut faire un rapprochement avec le mouvement artistique Fluxus qui définis chaque élément du quotidien comme une possible œuvre d’art. Le fait que Buren trouve ses tissus sur les halles saint pierre et qu’il les définisse comme œuvre d’art s’inscrit partiellement dans cette démarche.
Quoi qu’il en soit, il semblerait que la réalité de l’œuvre de Buren soit bien loin de la facilité de lecture qu’il désire exprimer. On ne peut sans aucune clé comprendre ou même apprécier le travail de l’artiste qui nous perd dans ses rayures répétitives et visiblement insensées. Vouloir se concentrer sur le tissu en lui même pour y trouver quelque indice sur son sens serait mal aborder le travail de Buren. Après quelques recherches sur les intentions de l’artiste, on fait quelques pas en arrières pour considérer la tenture dans son espace. Contre toute attente, il est question de révéler le lieu d’exposition par l’œuvre plutôt que l’inverse. Cette démarche est intrigante et finalement bien plus réfléchi que ce que l’on supposait au premier regard. Ici Sans Titre n’acquiert pas tellement plus de résonnance, la toile rayée exposée dans une salle blanche fait plus figure de relique que de réel « travail in situ ».

En effet, le « degré zéro » de la peinture, autre leitmotiv de l’artiste, nous est en revanche particulièrement bien démontré. Une épuration totale de technique ou de narration continue de nous déstabiliser face à cette œuvre. On ne peut s’empêcher de penser au suprématisme de Malevitch et donc de constater la place de Buren dans l’histoire de l’art qu’il chercher pourtant à fuir. On reste assez déconcertées face à la froideur de l’œuvre et son manque de marques culturelles. Très intellectualisée, l’esthétique de Buren ne nous permet que très difficilement de nous identifier à son art. Il n’est finalement pas très étonnant de constater du scepticisme du public face à l’artiste sans pour autant donner de crédit aux épidermiques.

Adèle Lagarrigue 
Orane Caens Diebold
AS1 

DES VEHICULES PARFAITS

Ces véhicules parfaits portent parfaitement leur nom. Outre la question sur nos rapports aux objets que soulèvent ces grands vases de taille humaine – dont la production et la reproduction s'inscrivent dans un monde dominé par les objets –, outre cette question qui nous interroge sur les rapports d'échelles bouleversés de nos sociétés contemporaines, Allan McCollum pose le problème de notre condition. 

Perfect Vehicles, Allan McCollum (1988)
Au premier regard, je trouve cette œuvre surprenante. Ces vases dominent l'espace par leur nombre, leur taille, leurs couleurs. On se sent séduit, intrigué. La démarche de l'artiste s'inscrit réellement dans un contexte de production de masse, en série, mais ce n'est pas essentiellement une démarche industrielle.
Au second regard, je trouve cette œuvre plus surprenante encore. Sa seule fonction n'est pas décorative. Malgré leur posture, leur style esthétiquement séduisant, ces vases monumentaux sont avant tout étranges, très étranges. Oui, décidément, derrière – ou plutôt dedans – leur aspect charmeur se cache une réelle profondeur, ou, plus exactement, contenance. Oui, car l'artiste n'a pas choisi de produire un objet anodin ! Ces vases, trônant fièrement devant nous comme des statues héroïques, ne sont pas sans nous évoquer d'autres vases qui, eux, ont traversé les siècles : les canopes égyptiens, amphores, canthares et cratères grecs. Ces vases sont les vestiges de civilisations antiques éteintes, les ruines d'autres temps.
Mi industriels, mi artistiques, les véhicules parfaits transportent un discours ambigu sur la condition humaine. Un vase peut être la figure de la vie, s'il est rempli d'eau, ou celle de la mort, dans la fonction d'urne funéraire. Que contiennent ces vases ? De l'eau, des cendres ? Ils se posent devant nous comme des miroirs, et nous, spectateurs contemplatifs, que contenons-nous ?
Ces véhicules parfaits portent parfaitement leur nom. Ils sont témoins d'une époque et porteurs d'un message intemporel et décryptable. Ils sont véhicules du temps, de ce que nous sommes et ce que nous avons été.

Nicolas RUFFIN, AS1.

DU RIRE ET DES FRISSONS

Le 6 février 2015, l'Hybride présentait successivement, dans une soirée intitulée « Du rire et des frissons », cinq courts-métrages du début du siècle dernier. Des trésors donc, archives du CNC, inconnus (de tous?) : « Le voyage extraordinaire », « Balaoo », « Cauchemar d'un charcutier », « La main » et « Madame Babylas aime les animaux ». 
L'accompagnement sonore, joué directement par deux musiciens, était de qualité bien qu'à la longue un peu répétitif. Je les soupçonne, en effet, d'avoir eu le geste récidiviste, bien que créateur.
Loin de moi l'idée de critiquer des œuvres qui ont l'âge de feux mes arrière-grands-parents, mais l'une d'entre elles a eu sur moi l'effet d'un somnifère. On peut cependant louer le cinéma de ne l'avoir diffusé ni au début, ni à la fin de ce ciné-concert, nous évitant ainsi de tomber dans les bras de Morphée.
Alors, « du rire », un peu, peut-être... Des sourires, oui, sans doute. Des « frissons » ? Nauséabonds. Car, hélas !, moi qui n'ai pas eu la chance de goûter au confort des canapés (succès de la soirée oblige), c'est à une place moins appétissante - qui aurait pu me valoir un torticolis - que j'ai posé mes fesses : tout au fond de la salle juste avant les toilettes d'où se dégageait une odeur de... toilettes.
Néanmoins, rien ne m'obligeait à y rester (j'ai finalement fui cette place peu convoitée) et la soirée reste un bon souvenir.

Nicolas RUFFIN, AS1.

Critique de la soirée « du rire et des frissons » à l’Hybride.


Critique de la soirée «  du rire et des frissons » à l’Hybride.

C’était la première fois que je m’y rendais, et je peux assurer que ce lieu m’a fait forte impression. L’Hybride est définitivement un endroit à fréquenter.
Je ne saurais comment décrire ce charme étrange, si ce n’est qu’une ambiance incroyable s’en dégage. J’ai tout de suite été fascinée, de grandes photographies d’hommes travestis nous attendaient à l’entrée. C’était comme une invitation à se laisser rire et vivre dans un lieu atypique !
 Les multiples canapés, mis à disposition des spectateurs pour la contemplation des films sélectionnés, montrent une fois de plus la volonté de créer un moment à part, convivial et en soit incroyable. Je crois que c’est plus cette éminence de charme et de simplicité qui m’ont séduite sinon  la programmation.

Concernant cette dernière, il me paraît difficile d’avoir un avis assez objectif. En effet, les films présentés étaient très anciens. Et même si l’on regarde avec amusement les effets spéciaux et dramaturgiques de l’époque, on ne peut s’empêcher de penser aux films d’aujourd’hui et du fossé qu’il a entre les  deux !
 Quoi qu’il en soit, les films nous font passer un bon moment, comme une bulle en dehors du temps.  Le seul petit bémol, à mon humble avis, concerne la musique. 
Bien que j’apprécie la volonté de vouloir illustrer ces films muets, finalement comme à l’époque, j’ai trouvé que la musique était très répétitive et assez linéaire.
J’ai malgré tout passé une soirée mémorable !

Merci à toute l’équipe de l’hybride.

Fanny Grosset , AS1