dimanche 29 avril 2012

Aléa [16.9-24], Cie Maboul Distorsion


ALEA [16,9-24], Cie Maboul Distorsion



Mongol-fière


La compagnie Maboul Distorsion revient avec un spectacle aérien pour, comme ils disent, « les grands enfants dès 6 ans ». J'avais beaucoup aimé leurs dernières créations, liant toujours le rire à la poésie, et pourtant j' ai été un peu déçue par leur petit dernier.
Trois personnages entrent sur scène, vêtus d'un imperméable beige et portant de drôles de petits bonnets de caoutchouc noir. Ces trois individus sont personne et tout le monde à la fois, dommage que l'on ne puisse pas comprendre si c'est l'un ou l'autre. Ils jouent avec des chambres à air, des ballons, des mots et des gestes. Mais leur jeu, certes très rythmé et décalé à la fois, ne nous convainc pas toujours. Tout comme les jongleries aériennes, qui, comme les mauvais soufflés, tombent souvent.
Le spectacle est qualifié de « théâtre de geste ». Le théâtre n'est-il pas toujours gestuel dès lors qu'un corps se trouve sur la scène ? Trêve de plaisanterie, ce théâtre est proche de la danse, et surtout du cirque. Il me rappelle d'ailleurs plus le cirque contemporain de la Cie Les Nouveaux Nez que le théâtre de Philippe Genty.
Le spectacle de la Cie Maboul Distorsion se rapproche de la danse car il est entrecoupé de plusieurs passages totalement chorégraphiés. Les gestes sont certes d'une touchante beauté mais ils apparaissent parfois comme des moments d'incohérence. En effet, le spectateur a du mal à se positionner lors de ces instants d'évasion et ne sait pas s'il doit chercher un sens ou non à ces temps de pause dans le spectacle.
Aléa [16,9-24] s'adresse à un public varié, cependant, alors que certains spectacles "jeune public" parviennent à toucher tous les âges grâce à un subtil travail de sous-entendus, celui-ci n'est à comprendre que dans son sens esthétique et visuel. Cette proposition aurait pu être réussie si les numéros n'étaient pas si régulièrement maladroits.


Léa Charrier


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