samedi 28 avril 2012

Prometheus - Landscape II



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Jan Fabre, auteur/metteur en scène/plasticien/chorégraphe, est l’une des grandes figures de rébellion de l’art contemporain de ces vingt dernières années. Connu pour ses œuvres portant à controverse, il revient avec Prometheus – Landscape II, une pièce s’inspirant de la mythologie grecque pour savoir « où sont passé nos héros ? ».

Dès le monologue une actrice réclame ces héros, tandis qu’un acteur insulte les grands noms de la psychanalyse. Un troisième acteur ligoté sur une chaise ne dit rien. Les phrases se répètent, un sentiment d’ennui commence à naitre pour nous, spectateurs. Puis le rideau se lève, laissant apparaître Prométhée attaché en croix de saint André, à deux ou trois mètres du sol au centre du plateau. Il ne bougera pas de là de tout le spectacle. En fond, se tient un écran où brille un soleil effrayant au dimensions imposantes.

La pièce est faite de telle manière qu’on a l’impression de faire face à des épisodes où acteurs prennent la parole, en s’adressant toujours au public. Episodes ponctués de chorégraphies qui laissent place à des pulsions extrêmes, faisant du plateau un lieu apocalyptique où se mêlent cris, jets de sable, tirs d’extincteurs, etc. Jan Fabre reste fidèle à lui même et garde son côté provoquant. D’ailleurs, les spectateurs du premier rang doivent encore se souvenir des multiples agressions qu’ils ont subies tout au long de la représentation, tant physique que visuelles.

Jan Fabre a énormément misé sur le corps et ses limites. Prometheus – Landscape II reste une prouesse physique pour ses acteurs. Et ces corps mis à l’épreuve viennent mettre l'accent sur le côté tragique à la pièce. Car on parle bien de tragédie ici. On pourrait même se demander si la question du héros n’est pas secondaire ? Car Prométhée, immobile et silencieux est en fait contraint de subir une double punition. Celle qui lui a été infligée par les Dieux et celle qui lui a été infligée par les hommes. Chez ces derniers, le feu est destructeur, il représente les bassesses de l’espèce humaine et toute sa vulgarité.

Avec cette pièce, Jan Fabre veut nous faire réagir. Il nous incite à sortir de notre condition de simple être humain pour que peut être, nous puissions devenir des héros ? En tout cas une chose est sûre, Jan Fabre pousse un cri avec Prometheus – Landscape II, cri contre tout ce qui retient les hommes dans des pulsions destructrices, cri qui sera repris par Prométhée dans le spectacle : « I resist ».

Alexandre, AS3.

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