« PROMETHEUS LANDSAPE 2 » DE JAN FABRE,
UNE ŒUVRE DESTABILISANTE, A PART.
En octobre dernier, la Rose des
Vents, nous à présenté la dernière mise en scène de Jan Fabre,
« Prometheus Landscape 2 », le
genre de spectacle très inattendu, qui vous laisse perplexe mais pas sans
réaction, car il faut le dire, il est assez difficile à oublier. Le public n’en
reste pas de marbre, et est forcément envahi d’un mal-être, d’une sensation
malsaine et indescriptible.
Cette pièce s’inspire du mythe de Prométhée, un
Titan condamné à être enchainé sur le mont Caucase, avec comme véritable
supplice, un vautour qui pour l’éternité vient lui dévorer le foie dès que
celui-ci se régénère. Pour quelle raison ? Celle d’avoir donné le feu au
genre humain et cela en défiant la volonté des dieux.
L’homme se perdrait-il dans sa vanité en
se prenant pour l’égal des dieux ?
Le rideau fermé, sans le savoir le spectacle
à déjà débuté. A l’avant scène un homme, chauve et nu est ligoté sur une
chaise. Il nous observe. Serions-nous plus que des spectateurs ? Un
auditoire, des jurés, ou bien même des acteurs ?
Deux autres personnes, au caractère très
opposé, l’entourent, elles énumèrent accompagnés de « fuck you » les
héros qui ont marqués notre histoire. La tension est installée avant même que
quoi que ce soit n’ait commencé. Après ces longues minutes déstabilisantes, le
rideau se décide à s’ouvrir laissant apparaitre le magnifique et imposant
décor.
Au premier coup d’œil, choqué, on voit un
homme suspendu par des cordes, les membres écartés, immobile et silencieux.
Derrière lui un soleil rouge vif grossit et se rétracte pour laisser place à
une nuit bleu et glaciale : l’affrontement entre la chaleur de la vie et
la froideur de la mort. Cette mise en
scène est esthétiquement très belle, c’est une évidence, mais une aura de violence s’en accompagne.
Tout au long de la pièce, les acteurs
s’animent autour de lui, le réclament, le convoquent avec des offrandes ;
ils se déchainent sur des rythmes endiablés, se mélangent, s’infligent des
souffrances, tout en mettant le feu au devant de la scène comme acteur
principal. Les trois autres éléments sont utilisés pour défier ce quatrième
incontrôlable, à l’aide de sable, d’eau et d’extincteurs.
Jan Fabre a de toute évidence réussi son
pari. Il a ainsi placé le genre humain, au centre de son œuvre grâce à la
subtilité des vices de la nature humaine qui s’en dégagent. Le spectateur se
retrouve alors plongé en pleine réflexion sur lui-même et ce qui le pousse à
défier les puissances supérieures.
Marie David AS3
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