En abordant un regard enfantin, il est
vrai que la scène présageait quelque chose de plus ou moins
magique. Pourtant, on redescend rapidement de cette arbre
romantiquement fleuris. Mince alors, l'eau de rose c'est pas pour
aujourd'hui (ça tombe bien tiens).
Koen Augustijnen est de retour à la
rose (des vents, je vous rassure) avec son nouveau spectacle qui
évoque la vie suivant celle que nous traversons à l'instant
présent. Réjouissant programme pour nous remuer le cerveau.
Ici, pas de focalisation morbide. Nous
sommes clairement exposés à des corps plus ou moins affaibli par le
temps, sans chercher à les dissimiler, ni même à les arranger par
un quelconque artifice. Cet aspect est soumis aux spectateurs d'une
manière primitive, presque brutale à l'effigie du décor mis en
place. Cet agencement renforce la dureté des questions soulevées.
Que viennent faire ces hommes et ces
femmes, qui semblent tous découvrir l'espace dans lequel ils
évoluent sous nos yeux ? Ces personnages s'avèrent se trouver
à mi-chemin entre deux entités contraires : la vie et la mort.
Opposition qui n'est pas si évidente, elle endosse le rôle
d'évocation.
Chacun est amené à réagir selon ces
propres expériences. Le temps qui passe est celui de la réflexion.
Celui du bilan et des regards en arrière. Sommes-nous satisfaits de
ce que nous avons accompli? Est-ce que nous avons manqué de temps,
de volonté et de courage ?
Ai-je laissé une trace assez
significative derrière moi ?
On salue la remarquable capacité du
chorégraphe à se livrer entièrement.
La situation même de celui-ci peut
démystifier certains points. Tout d'abord, la mort de son père, qui
l'a sûrement entrainé à suggérer une certaine forme de destin,
qui se révèle être cruel.
Ou encore, le choix du Jazz, qui opère
un véritable changement. N'évoquerait-il pas un tournant dans sa
propre carrière, une idée de relater un temps révolu qui
n'appartient plus qu'au passé ?
On accorde également aux danseurs, une
prouesse quand à la répétition incessante des pas. Cette dernière
illustrant presque un rituel religieux, un don de soi dans un dernier
souffle, comme un véritable dernier accomplissement personnel. Un
ultime effort avant l'effroyable saut vers l'inconnu.
Anastasia Cadart AS1
Anastasia Cadart AS1
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