ALEA [16,9-24], Cie Maboul Distorsion
Mongol-fière
La compagnie Maboul
Distorsion revient avec un spectacle aérien pour, comme ils disent,
« les grands enfants dès 6 ans ». J'avais beaucoup aimé
leurs dernières créations, liant toujours le rire à la poésie, et
pourtant j' ai été un peu déçue par leur petit dernier.
Trois personnages entrent
sur scène, vêtus d'un imperméable beige et portant de drôles de
petits bonnets de caoutchouc noir. Ces trois individus sont personne
et tout le monde à la fois, dommage que l'on ne puisse pas
comprendre si c'est l'un ou l'autre. Ils jouent avec des chambres à
air, des ballons, des mots et des gestes. Mais leur jeu, certes très
rythmé et décalé à la fois, ne nous convainc pas toujours. Tout comme les
jongleries aériennes, qui, comme les mauvais soufflés, tombent
souvent.
Le spectacle est qualifié
de « théâtre de geste ». Le théâtre n'est-il pas
toujours gestuel dès lors qu'un corps se trouve sur la scène ?
Trêve de plaisanterie, ce théâtre est proche de la danse, et
surtout du cirque. Il me rappelle d'ailleurs plus le cirque
contemporain de la Cie Les Nouveaux Nez que le théâtre de Philippe
Genty.
Le spectacle de la Cie
Maboul Distorsion se rapproche de la danse car il est entrecoupé de
plusieurs passages totalement chorégraphiés. Les gestes sont certes
d'une touchante beauté mais ils apparaissent parfois comme des
moments d'incohérence. En effet, le spectateur a du mal à se
positionner lors de ces instants d'évasion et ne sait pas s'il doit
chercher un sens ou non à ces temps de pause dans le spectacle.
Aléa [16,9-24] s'adresse
à un public varié, cependant, alors que certains spectacles "jeune
public" parviennent à toucher tous les âges grâce à un subtil
travail de sous-entendus, celui-ci n'est à comprendre que dans son
sens esthétique et visuel. Cette proposition aurait pu être réussie
si les numéros n'étaient pas si régulièrement maladroits.
Léa Charrier
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