« Teach us to outgrow our
Madness » est un spectacle de danse dirigé artistiquement par Erna
Omarsdottir. Ce qui m’a énormément plu dans ce spectacle est tout d’abord la
musique que j’ai trouvé littéralement impressionnante. Ce spectacle a pour moi
deux objectifs forts : la musique et l’image de la féminité.
La musique est présente dès le début, un son inquiétant mais
très mélodieux. Ce son sera un atout tout le long du spectacle et sera un
élément clé pour défier le spectateur et l’emmener au-delà de ses limites pour
ressentir, peut-être, la douleur et la souffrance que les femmes expriment par
leur danse et leurs mouvements hystériques. En effet ce son est au-delà de toute
limite, certains spectateurs sont partis au milieu de la représentation car
leurs tympans ne supportaient pas ce niveau sonore. Le public doit donc subir
cette mise à l’épreuve et tenir jusqu’au bout pour comprendre l’extériorisation
des danseuses par leurs actes.
L’image de la féminité est pour moi l’enjeu principal de ce
spectacle. Nous pouvons le voir grâce aux chevelures protubérantes des
perruques des danseuses, et à leurs gestes. La perruque est un objet répétitif
dans le spectacle qui nous rappelle la féminité. Cette perruque possède
également une autre fonction, elle désindividualise les femmes. Comme leur
visage sont cachés par cette image de la féminité, elles ont comme perdu leur
identité, et peuvent donc représenter chaque personnalité en nous, représenter
chacune de nos folies. Nous pourrions voir leur évolution sur scène comme une
évolution de la vie. Au début, elles sont encore enfant, et sortent de leurs
âmes des poupées, des brosses, des ours en peluches et autres accessoires de petites
filles. Elles s’amusent par la suite à se coiffer entre elles. Puis vient la
période de l’adolescence où elles découvrent la sexualité, mise en avant par le
son de leur jouissement, pendant que l’une d’elle parle et lance des injures au
micro sur l’acte sexuel qui salit la femme. Puis elles tombent enceinte et
métaphorisent l’acte de l’avortement par de puissants gestes, de puissants
à-coups dans leur ventre symbolisant le meurtre de l’enfant. Elles défendent
leurs images, aucun être masculin n’est présent, il s’agit de la femme comme
être fort et dominateur. Il n’y a qu’à la fin où elles chantent, et se donnent
dans leur paroles « Take Me ».
Ce spectacle est donc très surprenant autant au niveau
sonore que visuel. Il nous emmène dans un monde de folie, et nous libère de
toute notre animalité. Les danseuses réalisent une véritable performance tout
au long du spectacle avec cette danse si particulière, sous leur mouvement si
brusques, et sous une musique qui intensifie cette ambiance terrifiante.
Sabine Cortiana, AS3
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