Pour nous parler du deuil, Koen Augustijnen choisit de nous emmener dans un
entre deux. Un paradis perdu où les vivants ne sont plus et où les morts
demeurent eux aussi absents. Un jardin d’Eden avorté de toute signification
religieuse, où s’y retrouvent âmes égarées et êtres abandonnés. C’est face à
des danseurs, qui, plus ou moins agés et fatigués, s’expriment en parfaite
coordination, que le spectateur assiste à une mise en scène synonyme de
souvenir. Un spectacle cohérent dans le fond, où chaque personnalité, chaque
sexe et chaque culture vit le deuil et le souvenir du défunt de manière
différente. Mais un spectable à qui il manque tout de même de la pertinence
dans la forme, où le choix des décors et quelques transitions maladroites
suffisent pour faire pencher la balance vers un spectacle non pas lourd mais au
contraire un peu trop léger, où le « soft » peine à trouver sa
profondeur. En effet, Koen Augustijnen ne situe pas parfaitement le lieu où les
danseurs se trouvent, si bien que cette indétermination a tendance à légèrement
perdre le spectateur. Si le chorégraphe a volontairement dissimulé quelques
pistes, le specateur a pourtant le sentiment que ces clés ont été disposées un
peu au hasard, presque en aveugle, et qu’après les avoir toutes récuppérées, il
ne lui reste plus qu’un flou total. C’est à se demander si Koen Augustijnen ne
s’est pas lui même perdu en chemin, ou s’il sait toujours parfaitement où il
va, sans se soucier que la cohérence n’est pas toujours au rendez vous. Koen Augustijnen
semble adapter, via le moyen d’expression qu’est la danse, les livres d’Elisabeth Kubler-Ross, notamment Sur le chagrin et
sur le deuil. Un livre qui
témoigne du fait que tout être humain vit le deuil de manière différente. Koen Augustijnen signe avec Au delà un spectacle non pas brillant
mais néanmoins touchant.
Par Deborah Braem AS1
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