samedi 28 avril 2012

Souffrance paradisiaque


        Pour nous parler du deuil, Koen Augustijnen choisit de nous emmener dans un entre deux. Un paradis perdu où les vivants ne sont plus et où les morts demeurent eux aussi absents. Un jardin d’Eden avorté de toute signification religieuse, où s’y retrouvent âmes égarées et êtres abandonnés. C’est face à des danseurs, qui, plus ou moins agés et fatigués, s’expriment en parfaite coordination, que le spectateur assiste à une mise en scène synonyme de souvenir. Un spectacle cohérent dans le fond, où chaque personnalité, chaque sexe et chaque culture vit le deuil et le souvenir du défunt de manière différente. Mais un spectable à qui il manque tout de même de la pertinence dans la forme, où le choix des décors et quelques transitions maladroites suffisent pour faire pencher la balance vers un spectacle non pas lourd mais au contraire un peu trop léger, où le « soft » peine à trouver sa profondeur. En effet, Koen Augustijnen ne situe pas parfaitement le lieu où les danseurs se trouvent, si bien que cette indétermination a tendance à légèrement perdre le spectateur. Si le chorégraphe a volontairement dissimulé quelques pistes, le specateur a pourtant le sentiment que ces clés ont été disposées un peu au hasard, presque en aveugle, et qu’après les avoir toutes récuppérées, il ne lui reste plus qu’un flou total. C’est à se demander si Koen Augustijnen ne s’est pas lui même perdu en chemin, ou s’il sait toujours parfaitement où il va, sans se soucier que la cohérence n’est pas toujours au rendez vous. Koen Augustijnen semble adapter, via le moyen d’expression qu’est la danse, les livres  d’Elisabeth Kubler-Ross, notamment Sur le chagrin et sur le deuil. Un livre qui témoigne du fait que tout être humain vit le deuil de manière différente. Koen Augustijnen signe avec Au delà un spectacle non pas brillant mais néanmoins touchant. 

Par Deborah Braem AS1

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