Jan Fabre, auteur/metteur en scène/plasticien/chorégraphe,
est l’une des grandes figures de rébellion de l’art contemporain de ces vingt
dernières années. Connu pour ses œuvres portant à controverse, il revient avec
Prometheus – Landscape II, une pièce s’inspirant de la mythologie grecque pour
savoir « où sont passé nos héros ? ».
Dès le monologue une actrice réclame ces héros,
tandis qu’un acteur insulte les grands noms de la psychanalyse. Un troisième
acteur ligoté sur une chaise ne dit rien. Les phrases se répètent, un sentiment
d’ennui commence à naitre pour nous, spectateurs. Puis le rideau se lève, laissant apparaître
Prométhée attaché en croix de saint André, à deux ou trois mètres du sol au
centre du plateau. Il ne bougera pas de là de tout le spectacle. En fond, se
tient un écran où brille un soleil effrayant au dimensions imposantes.
La pièce est faite de telle manière qu’on a l’impression de
faire face à des épisodes où acteurs prennent la parole, en s’adressant
toujours au public. Episodes ponctués de chorégraphies qui laissent
place à des pulsions extrêmes, faisant du plateau un lieu apocalyptique où se
mêlent cris, jets de sable, tirs d’extincteurs, etc. Jan Fabre reste fidèle à
lui même et garde son côté provoquant. D’ailleurs, les spectateurs du premier
rang doivent encore se souvenir des multiples agressions qu’ils ont subies tout
au long de la représentation, tant physique que visuelles.
Jan Fabre a énormément misé sur le corps et ses limites.
Prometheus – Landscape II reste une prouesse physique pour ses acteurs. Et ces
corps mis à l’épreuve viennent mettre l'accent sur le côté tragique à la pièce. Car on parle bien de
tragédie ici. On pourrait même se demander si la question du héros n’est pas
secondaire ? Car Prométhée, immobile et silencieux est en fait contraint
de subir une double punition. Celle qui lui a été infligée par les Dieux et
celle qui lui a été infligée par les hommes. Chez ces derniers, le feu est
destructeur, il représente les bassesses de l’espèce humaine et toute sa
vulgarité.
Avec cette pièce, Jan Fabre veut nous faire réagir. Il nous incite à
sortir de notre condition de simple être humain pour que peut être, nous puissions devenir des héros ? En tout cas une chose est sûre, Jan Fabre pousse un cri
avec Prometheus – Landscape II, cri contre tout ce qui retient les hommes dans
des pulsions destructrices, cri qui sera repris par Prométhée dans le
spectacle : « I resist ».
Alexandre, AS3.
Alexandre, AS3.
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