Au-delà.
Un voyage vers ce qu’il pourrait y avoir après
la mort nous est présenté en forme de dance par le chorégraphe belge Koen Augustijnen. La décoration est simple :
une espèce de raisin dans le style Jack et le haricot magique, une projection
d’un double arc-en-ciel et rien d’autre.
Cependant, grâce aux mouvements circulaires
que les danseurs effectuent sur toute la scène nous ne sentons pas le vide que
l’absence de décor pourrait causer. Pour ce spectacle Augustijen s’éloigne de
sa tradition d’utiliser la musique baroque pour pénétrer le monde du jazz de
Keith Jarrett. Avec une compagnie de danseurs et danseuses âgés de plus de 40
ans on pourrait penser que le chorégraphe cherche à nous montrer comment
le corps évolue, se dégénère, se gâte-les mouvements sont moins justes
et on se rend compte du travail physique que cette danse implique pour eux. Nous assistons à un exemple de la caducité de
la vie des danseurs. Mais aussi ces corps âgés avec leurs visages ridés
légitiment leur discours d’après la mort : ils ont vécu assez longtemps
pour avoir le droit à nous dire ce qu’ils en pensent.
Le spectacle pourrait être divisé en trois
partis. Une intro dansée où on assiste à leur arrivée dans l’au-delà ;
puis une justification / réflexion de chaque danseurs sur comment ils ont vécu et pourquoi
sont-ils là et en fin une danse de groupe chorégraphiée. Je me concentrerai sur ces deux dernières parties.
En écoutant les récits des danseurs « morts » et en voyant les
interactions qu’ils ont entre eux la pièce « Huis Clos » de Sartre
m’est venue à l’esprit. La qualité des récits d’Augustijnen restent un peu
clichées –« si je regarde ma vie je la vois en couleur jeune »- mais il se justifie en disant qu’en étant
agnostique il s’est inspiré des récits et témoignages du « Libre Tibétain
des morts. Nous voyons des danseurs qui sont fières de ce qu’ils ont fait de
leur vie, et d’autres que les remords pourchassent
jusqu’après la mort. Après leurs discours on assiste à une danse chorégraphiée,
cyclique, répétitive qui nous hypnotise et laisse l’espace suffisant pour
la réflexion sur les monologues qu’on a entendus
auparavant. Comment sera ma mort ?
Serais-je fière ou il y a-t-il des choses que je regretterais ? L’art
sert, parfois, à être un véhicule des idées, des sentiments ou un moyen de se
mettre en relation avec la beauté. Le spectacle présenté par Koen Augustijnen sert d’espace pour la réflexion sur ce qui sera mon
l’Au-delà.
Ana Sofia Rivas Sepulveda
AS3
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