Le spectacle d'Erna Omarsdottir veut
nous donner une leçon de vie. Nous apprendre à dépasser notre
folie. Mais de quelle folie parle t-on ? Le désespoir d'un
matricide, une démence liée au langage ou encore le conflit
intérieur d'une femme perdue.
Le spectacle donne peu de réponses et
cible l'attention du spectateur par la violence et la stupeur. Les
cinq danseuses sont rarement calmes, seule leurs féminité stoppe
leurs cris de détresse. Elles s'occupent alors l'une de l'autre, se
brossent les cheveux, jouent ensemble tels des sœurs. Le spectacle
veut qu'elle se transforme ainsi elle ne cesse de changer d'apparence, de
caractère. Une danse fougueuse qui ne cesse de s'entrechoquer, de
s'allier et de se déchirer.
Cela peut en choquer plus d'un, qui
n'hésiterons pas à sortir de la salle. L'excentricité et son genre
rebelle est une influence directe au style de Jan Fabre. Le spectacle
dérange et la volonté de faire sortir l'être de son corps est
flagrante. Le heavy-métal ou punk hurle dans les enceintes un chant
live qui nous brise les tympans. Les gestes de ces femmes sont
répétitifs et très calés,une véritable performance.
Certes c'est un spectacle contemporain,
cela va de soi. L'image prend alors toute la place pour en oublier le
sens. Il est difficile de comprendre les relations qui réunissent
ces femmes. Leurs visages effrayés parfois recouvert d'un tas de
cheveux ,nous irisent les poils. On pourrait y voir une vague
référence à l'oeuvre d'Hannah Collins, Hair with eyes. Des icônes
devenus presque mythologique qui arpente un monde de torture.
Erna laisse le spectateur sans voix
mais malheureusement sans oreilles et sans réelles sens. L'univers
de ces femmes aliénées fait peur à voir et à entendre ; il
faut du temps pour qu'elles s'assagissent . Le seul remède semble
être le chant ou le storytelling. Quel est son propos ? Parle
t-elle du théâtre en général et de son impact sur l'humain ?
Natacha Slupek, AS1
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