On a beau dire, l'Islande ne se résume
pas au « petit pays où il fait froid tout en haut de la
carte » ou à sa « capitale imprononçable » (Reykjavik,
juste comme ça, pour information).
Non, loin de là. On peut également trouver de réelles pépites telles que Björk ou encore Sigur Ros.
Non, loin de là. On peut également trouver de réelles pépites telles que Björk ou encore Sigur Ros.
Une terre qui réussi à faire
cohabiter le feu et la glace. Contraste d'où émerge la fabuleuse
Erna Omarsdottir. Digne de ces origines, ces spectacles sont à coup
sûr de véritables volcans d'où jaillissent autant d'émotions que
de surprises. Prêt pour « Teach us to outgrow our madness » ?
« Oh baby baby, it's a wild
world » chantait ce bon vieux Cat Stevens.
Dans ce spectacle, la réflexion
s'articule entre différentes relations purement féminines. On vous
aura prévenu les garçons, si vous ne comprenez pas grand chose, ce
qui est fort possible, ce ne sera pas de votre faute cette fois-ci.
Girl power alors ? Pas vraiment. Il s'agit avant tout d'une
authentique introspection. Si visible, que son expérience
personnelle est palpable.
Explorer la femme et tout ce qui
l'entoure n'est pas mince à faire. Erna Omarsdottir transgresse les
règles et habitudes pour nous confier un renversant mélange.
La complexité est frappante, et les
paradoxes fusent ("I'm gonna hate you with my love") procurant
une pression permanente. Entre méchanceté gratuite et hypocrisie,
la rivalité fait aussi place à la solidarité ainsi que des liens
aussi intense que secrètement inébranlables. Une solidité
irrégulière soulignant l'impact de l'appartenance à un groupe.
Comment affirmer sa personnalité et se distinguer des autres ?
Des enjeux, qui sont également formulés par notre société, qui
nous enferme dans une certaine condition. Un questionnement incessant
entre déchirement et torture.
Parlons un peu des cheveux qui sont
d'une extrême longueur et en abondance : signe d'une féminité
poussée à son paroxysme. Un critère de beauté dans son état le plus sauvage. Incontrôlables, ils sont vénérés, pour
être ensuite rejetés.
Il n'empêche d'assister par la même
occasion à une perturbante touche d'innocence. Le fond sonore n'est
pas sans rappeler les boites à musiques de nos enfances, une
berceuse qui cependant finit par être angoissante. Le même ton
menaçant qui apparaît dans Shinning de Kubrick ou encore chez
Hitchcock. Une atmosphère aussi inexplicable que délectable. On se
prête volontiers à imaginer le rapprochement entre ces beautés
glaciales et les sœurs de Sofia Coppola dans Virgin Suicides. A la
simple exception, qu'elles, ressentent le besoin de crier. Une sorte
de besoin primitif qui permet de s'exprimer et surtout : de se
libérer. Hurlement, signe de protestation qu'on aimerait sans fin.
Une énergie absolue qu'on retrouve aux concerts de Duchess Says.
Agression? Pas pour tout le monde, on applaudit et on en redemande. Envoutement suprême.
Anastasia Cadart AS1
Anastasia Cadart AS1
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