L'exposition "Volume 4" au FRAC (Fonds Régional d'Art Contemporain) de Limoges, accueille du 23 Mars au 2 Juin 2012 les œuvres du musicien et spécialiste du "sampling" Rainier Lericolais.
Cet artiste plasticien travaille le son comme un matériau malléable, comme il le dit :"le son est pour moi avant tout un dessin, de même que les arts plastiques...", il s'intéresse particulièrement à la culture pop rock.
Au premier abord, sa démarche peut paraître discontinue : quel est le rapport entre des sculptures de piano en carton, des écrans de télévision qui s'éteignent et des tentatives de moulages d'eau ? Comme souvent dans les œuvres contemporaines, le plus important ici c'est le questionnement, ces images n'appellent pas d'interprétation définitives, elles questionnent plus les médiums de création de l'artiste qui joue avec le spectateur.
Ici Lericolais, brouille les pistes, il remet en cause notre savoir sur l'artisanat et les techniques musicales.
Cette exposition est assez fragmentée, les œuvres semblent dispatchées sans réelle logique dans l'espace de la FRAC. On a l'impression de se promener au sein de son vaste cabinet de "curiosités" musicales, à défaut d'en avoir une symbolique évidente, ses œuvres font appel à à notre imaginaire, elles proposent toutes plusieurs lectures, le néophyte peut devenir amateur d'un monde qu'il ne connaît pas.
J'ai particulièrement apprécié les sculptures de piano en carton intitulée "Cage" et "Feldman", en effet, il transforme cet instrument massif, imposant, noble en quelque chose de léger, fragile, d'inachevé. On a presque une envie "instinctive" de remplir cette structure vide afin qu'elle puisse produire une mélodie.
Il est néanmoins regrettable que le spectateur soit livré à des objets divers disposés ici et là sans réelle explication, aucune. (quand il fut conçu, à quel occasion...) On a l'impression de saisir des bribes d'idées, de brèves connections par moments, comme si c'était à nous de franchir le pas et de comprendre les significations de ces objets vidés de leur sens premier. Peut être était-ce la volonté première de l'artiste ?
Benjamin BELLOIR AS3
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire