lundi 30 avril 2012
L'explosion d'une danse libératrice
L'intrusion d'un fil presque invisible et l'apparition de sept interprètes venu du public marque le début de la pièce de Maguy Marin. Un chemin chronologique éprouvant, époustouflant et épisodique de sept danseurs. Un chiffre volontairement mystique ; les sept orifices sont touchés, nos sens s'ouvrent à un spectacle plein de dynamisme. Les deux yeux s'affolent à capter les mouvements vifs, les deux narines et la bouche s'allient sensiblement en une respiration haletante. Sept messagers ou esclaves soumis à des bruits sourds d'explosion, un tourment de haine, de fuites et de répétitions touchant nos deux oreilles.
Un chant radiophonique de peur et de flash. Maguy Marin dévoile un monde où l'on nous cache la vérité et où la femme est silencieuse. Des mains lui bloquent l’ouïe et lui masquent la vue. La seconde d'après, un choc brutal jaillit ; des bruits de pas d'une course infernale se mettent à raisonner. Une simple lampe torche guide ces personnages dans un spectacle où l'ombre et la lumière prennent toutes leur importance.
Un talent d'interprétation et de mise en scène qui restera sept fois gravé et sept fois tiré par plusieurs armes en même temps, des "Salves" foudroyantes. Une tendance culturelle, qui touche à la liberté et ses icônes comme Marianne. La pièce dévoile des ressources artistiques tels un chaos de Guernica de Picasso. Résultat d'un travail précis, Maguy Marin sait nous tenir en haleine par son talent et sa notoriété grandissante.
Natacha Slupek, AS1
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