mercredi 20 avril 2011

L'art du mouvement, par Pal Frenak.


" K. Rush, Movie - Moving " est la nouvelle pièce de Pal Frenak, joué a la Rose des Vents.
Le titre choisi, est évocateur du spectacle qui nous attends : le point de départ, est de mêler la danse et le cinéma, tous deux art du mouvement. Ce qui donne un road movie choré - cinématographique.
L'affiche du spectacle est présentée comme un film, de plus, lors de la représentation, le montage vidéo laisse apparaître le titre, ainsi qu'une bande annonce. On se pose alors la question : " Spectacle de danse ou film ? ".
Le mot " rush" présent dans le titre, est, au cinéma, la première bande que l'on tourne avant le montage d'un film, et, movie - moving nous sous entend l'idée d'un road movie très américain, qui va nous faire traverser l'espace, vers un ailleurs.
Dés le début, la thématique de la voiture est présente, on cherche a comprendre la présence de la Cadillac au milieu de la scène : le cinéma etant né en même temps que l'automobile, cette dernière apparait dans de nombreux films. Durant le spectacle, la cadillac va être séparée en trois parties, ce qui rappel les plans au cinéma et leurs coupes, de la même façon que le fait de tourner la Cadillac peut remplacer un fondu.
D'autres thèmes sont aussi présents : la conquête, l'errance, l'insoumission, l'absence d'appartenance, la quête d'identité, la confrontation, le choc, ou encore la collision. Thèmes qui sont toujours en écho avec le septième art.
L'importance du cinéma pour Pal Frenak, est visible, il a vu de nombreux films et cherche ici, à les revisiter. Cependant, des clichés sont récurrents, comme les scènes de sexe sur le capot d'une voiture, ou encore des danseurs a la plastique irréprochable.
Dans ce spectacle, les générations sont confrontés de deux manières différentes : chaque spectateur peut voir ce qu'il veut et chacun verra des choses différentes en fonction des films qu'il a vu. On peut par exemple, lorsque le danseur a des béquilles, y voir une référence au film " Crash " de David Cronenberg, où la voiture est un lieu d'érotisme, d'adrénaline sexuelle, et les personnages ont des cicatrices, marqués par leurs accidents. Ainsi la compagnie rend la danse accessible à différentes personnes.
D'autre part, Pal Frenak vient lui même sur la scène pour participer au spectacle. Cependant, ces mouvements ne sont pas dans le même rythme, il semble plus souple, plus lent et moins spectaculaire, a contrario des autres danseurs qui débordent d'énergie avec des gestes difficiles, comme lorsqu'ils tournent sur eux mêmes.


Ce spectacle nous fait voyager, chacun a sa manière et dans l'univers cinématographique que l'on souhaite. Les danseurs, bien que non synchronisés, ce qui est regrettable, effectuent des mouvements débordant de dynamisme et d'explosion, en référence au crash : " K. Rush ". Cependant, les clichés sont répétés, la gestuelle violente et caricaturale, peut être afin de montrer et d'insister sur les clichés du film américain.
J'ai appréciée ce spectacle mais il me laisse indécise sur un point : érotisme brulant ou vulgarité ?


Célia Izard, AS1.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire