lundi 18 avril 2011

Attachez vos ceintures !


La dernière création du chorégraphe hongrois Pal Frenàk était à découvrir le mois dernier sur la scène de la Rose des Vents. Intitulée k.Rush, cette pièce associe la danse et le septième art et entraine le spectateur dans un road-movie surprenant. Habitué du lieu après avoir présenté InTime en 2008 ou encore Seven en 2009, Pal Frenàk choisit aujourd’hui de revenir avec une œuvre qui se situe entre rêve et réalité.

La Cadillac blanche au centre de la scène évoque dès le début le rêve américain, et lorsque l’on voit les corps prendre possession de celle-ci, on comprend l’enthousiasme de Vince Taylor quand il chante Brand New Cadillac. Le spectateur participe lui aussi au voyage, confortablement assis, il avale les kilomètres en contemplant les images réalisées par Philippe Martini.

Pal Frenak met en scène à la fois la vitesse et le moment fatidique de la collision, mais également les relations difficiles entre les hommes et les femmes. Les références cinématographiques surgissent à l’esprit du spectateur, comme le Boulevard de la mort de Quentin Tarantino, dont l’idée est venue de sa fascination pour les accidents à grande vitesse, les collisions et les cascadeurs. On croit voir par la suite un remake de Crash de David Cronenberg pour le rapport entre collision et sexe. Enfin Pal Frenàk rend hommage au plus célèbre des road movie, Thelma et Louise de Ridley Scott en installant une complicité machiavélique entre deux danseuses. Le septième art est ici à l’origine du processus de création du chorégraphe hongrois.

La beauté des corps est confrontée à celle des images projetées, et l’incroyable énergie de ces corps répond à la dynamique de la course. Cette sensation de rêve éveillé est d’autant plus renforcée par la musique composée par Gilles Gauvin, qui rappelle la Drum and Bass déjantée du britannique Aphex Twin.

K.Rush est une pièce qui fascine autant qu’elle déconcerte. A la fois jouissive et dérangeante, cette nouvelle création de Pal Frenàk rappelle au spectateur la fragilité de sa courte existence.

Alexis Robaey, AS3

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