vendredi 29 avril 2011

K.RUSH ou Movie Moving : quand le cinéma entre dans la danse.

Le dernier spectacle de Pál Frenák, présenté à Pécs en Hongrie en décembre 2010 est venu jusqu’en France à la Rose des Vents au mois de mars 2011.


Le spectacle commence. La musique débute et les rideaux s’ouvrent. Cette musique, c’est celle de Gilles Gauvin, qui s’accorde très bien avec le reste de l’œuvre. Sur scène, une voiture, une Cadillac, et un écran. On reconnaît, rien qu’a leur façon de se mouvoir, que les danseurs ont été dirigés par le chorégraphe Pál Frenák, pour ceux qui auront eu la chance de le voir se produire l’année dernière à la Rose des Vents avec sont spectacle « Seven ». Les gestes peuvent sembler élancés, maladroits voire improvisés, mais on fini par se rendre compte qu’ils sont au contraire d’une grande précision.


Pál Frenák nous apporte ici une vision peu habituelle du monde de la danse en y apportant des codes cinématographiques. Difficile de ne pas avoir de film en tête en regardant ce spectacle, la Cadillac étant un véritable symbole du cinéma hollywoodien. Mais si chacun pense à sa propre filmographie, rares sont ceux qui n’ont pas eu au moins une fois à l’esprit des cinéastes comme De Palma ou Tarantino.


Ce sont de jeunes et beaux danseurs (comédiens ?) qui se présentent devant nous, ainsi que Pál Frenák lui-même au milieu du spectacle. Ils enchainent une suite de scènes qui s’articulent comme un montage de cinéma, mêlant tous les genres. Courses poursuites, sexe, ambiance de plage, tous les clichés du genre sont présent et s’enchaines dans des temporalités qui semblent pourtant différentes.


Les projections ressemblent toutefois d’avantage à de l’art vidéo qu’à du cinéma. Elles ne font qu’appuyer les thèmes donnés et nous donne l’ambiance. Paradoxalement, le véritable film est sur scène.


C’est donc un véritable road movie qui nous est présenté sur scène, mélange ingénieux et peu classique que réussi Pál Frenák, et qui va bien plus loin qu’une chorégraphie présentant les thèmes habituels comme la mort qu’on retrouve chez Jan Fabre avec « Preparatio Mortis » par exemple.



Loïc Wemmeersche


A.S.3

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