jeudi 28 avril 2011

"Des veines, au ciel, ouvertes"






Cette année, le Mac's (ancien complexe industriel reconverti en galerie d'art en Belgique) accueille la dernière exposition de Giuseppe Penone. Ce lieu laisse aux oeuvres de Penone un espace idéal pour y être exposées, permettant à certaines d'y évoluer et de s'y installer dans la durée.


L'exposition regroupent dans différentes salles des sculptures, des dessins, des photographies ainsi qu'une partie extérieure donnant à voir un travail long et méticuleux. Le premier aspect que l'on remarque est celui du lien fait entre l'homme et le matériau. Giuseppe Penone met en avant les gestes de l'homme sur la nature et le traduit avec des oeuvres empreintes de sa présence. Il laisse apparaitre le corps dans la nature et le pouvoir qu'il a sur elle. Il souligne une sorte de fusion entre deux deux matières dépendantes l'une de l'autre mais qui peuvent avoir une influence l'une sur l'autre dans la durée.

C'est le cas de la partie extérieure plus conceptuelle où la pierre vient s'imisser dans l'évolution d'un arbre, car seul le temps établiera son aspect final (s'il devient possible de définir un aspect final). Ce qui amène à se questionner sur le temps et le devenir.

La photographie montrant une main ancrée dans un tronc d'arbre illustre aussi cette idée de modification par l'action d'un homme dans le temps sur la matière. Puisque l'arbre n'aura évidemment pas la même croissance avec cette main, son évolution en sera modifiée. (2)


"L'arbre, est une matière fluide, qui peut être modelée. Le vecteur principal est le temps: l'homme a une temporalité différente de celle d'un arbre; en principe, si on empoignait un arbre et qu'on avait la constance de ne pas bouger durant des années, la pression continue exercée par la main modifierait l'arbre." (Entretien avec Giuseppe Penone, par Carherine Granier et Annalisa Rimmaudo in "Giuseppe penone", catalogue de l'exposition, éditions du Centre Pompidou, 2004).


Les oeuvres de Penone jouent sur le visuel, le ressenti et font appellent aux sens. (1) La salle accueillant un arbre coupé en deux, le sol recouvert de peau animal, l'odorat en éveil, il assiste à une sorte d'eutopsie d'un arbre, le visiteur plonge dans une atmosphère particulière rappelant la performance théâtrale d'Enrique Vargas avec sa création "La Trastienda" (petits exercices sur le bien vivre et le bien mourir) tenu à la Maison Folie de Wazemmes à Lille.

Fascinant et poétique, Penone nous plonge dans un univers fait de contemplation et de questionnements par l'action.


































Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire