mercredi 12 mai 2010


« Le poids du corps » : de la légèreté à la soumission, le questionnement de quatre artistes.

Dans le cadre de la quatrième édition de « Carte blanche aux jeunes créateurs au CCA de La Madeleine », quatre artistes ont souhaité présenter un ensemble de travaux sur le thème le poids du corps.

Le CCA (Centre de Culture et d'Animation) ouvre donc ses portes pour la quatrième fois aux jeunes créateurs, dans le cadre de l'action de la maison de l'emploi, « Plate forme artistes ». Quatrième édition : quatre artistes accueillis. Ces artistes sont Yon Costes, Joanna Richardson, Anne Greuzat et Cécile Talbot. Chacun d'eux a son médium de prédilection, ainsi Y. Costes, peintre et plasticien, pratique le « Shobudo » (art martial) pour peindre : il laisse son corps prendre une impulsion, un élan, une énergie qui va former des éclats de peintures sur la toile. De son côté, J. Richardson a choisi la sculpture pour médium et nous présente des œuvres lisses et épurées, synonymes de sensualité. Anne Greuzat, photographe, nous présente quand à elle des œuvres claires et statiques. Cécile Talbot enfin nous présente un travail sur la vidéo et la performance, ce qui a beaucoup touché les spectateurs lors du vernissage puisqu'elle a convié trois comédiennes pour une performance pour le moins étonnante. On peut donc constater que l'Art dans toute sa diversité était présent : de la peinture à la vidéo en passant par la sculpture et la performance.


Ainsi les quatre artistes sont différents les uns des autres, dans leur choix de médium, dans leur parcourt, leur nationalité mais aussi dans leur interprétation du titre de l'exposition « Le poids du corps ». Ainsi, Yon Costes va plutôt travailler sur le corps de l'artiste, l'énergie du geste , la marque de peinture qui résulte d'une force du corps, en résulte des œuvres mettant à l'honneur le mouvement qui s'oppose à l'attraction terrestre et qui permet la légèreté, la fluidité du tracé de l'œuvre. On retrouve cette fluidité chez Joanna Richardson, l'aspect lisse de ses œuvres renvoi à une vision du corps comme objet sensuel, harmonieux. Chez elle, le poids du corps réside dans la forme, dans son occupation de l'espace. Cette sensualité est également présente dans les photographies de Anne Greuzat, non pas parce que ce sont des corps de femme nus qu'elle nous donne à voir, mais par la lassitude qui dégage de ces corps, par leur aspect serein, endormi. On est loin alors de la vision de Cécile Talbot qui, par ses performances, tente de montrer le corps, principalement féminin, soumis aux « règles » de la société et tente de dédramatiser le poids du corps du spectateur.

On peut donc remarquer que l'exposition a une réelle force de diversité, les messages passés, les médiums utilisés permettent au spectateur d'être confronté à une pluralité de visions sur le corps en général. Toutefois certaines œuvres réalisées collectivement, notamment l'association de Y. Costes et de J. Richardson permettent de faire le lien entre ces différentes idées du corps. En effet, dans ce genre d'œuvre on sent une profonde réflexion sur la légèreté du corps, sur son mouvement. Ainsi on peut penser que notre corps est ce qui nous permet de nous exprimer, mieux que la parole, ce qui nous permet de rivaliser avec les lois de l'univers.

Mais malheureusement, comme nous le rappelle Cécile Talbot, nous ne savons plus utiliser notre corps, il est devenu un handicap, nous ne l'acceptons plus.


Remercions donc ces artistes qui ont tenté de nous réconcilier avec notre corps.



Mathilde Bagein, AS1

1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Merci pour votre article très pertinent, et pour ce blog très intéressant.
    N'hésitez pas à suivre les prochains travaux sur mon blog:
    http://ceciletalbot.over-blog.com/
    Bien à vous,

    Cécile Talbot.

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