samedi 8 mai 2010

ICE: mise en scène de François VERRET

Une fois sortit de la représentation, une première question se pose : avons nous assisté à un ballet? Car « ICE » n'est pas uniquement constitué de danse, le chant, la vidéo et le théâtre y ont une place importante. La seconde chose qui frappe c'est l'incompréhension. En effet sur les marches de l'opéra de Lille un débat fait rage: qui a compris? Il faut avouer que de nombreux obstacles s'opposent à notre compréhension. Si l'on ne maitrise pas parfaitement la langue de Shakespeare, l'intrigue n'est pas évidente à saisir. Dès les premières paroles, des centaines d'yeux cherchent désespérément des sous-titres qui ne viendront jamais. Là n'est pas l'important, l'important est dans le ressenti. François VERRET à défaut de nous captiver par son histoire arrive à nous emporter dans son univers. Car la grande force de « ICE » c'est son atmosphère. Certains passages ne sont pas sans rappeler les films de Tim Burton notamment avec ce jeux de rideau, l'éclairage, et ce personnage à la coiffure anarchique et grisonnante servant de narrateur, s'exprimant en anglais avec accent venant d'on ne sais où, nous fait penser au personnage machiavélique cher à Burton. D'un point de vue mise en scène de très jolies moments sont à noter, spécialement ce passage ou un acteur fait tournoyer un rideau noir autour de sa partenaire, ne laissant qu'un petit espace intermittent pour l'apercevoir , le tout donnant l'impression d'une boite à musique humaine. L'autre point fort de « Ice » c'est sa musique, le mélange violoncelle guitare électrique est tout simplement magnifique, de plus la voix de cette chanteuse que ce soit à capella ou non nous laisse pantois. Cependant, ce mélange savoureux perd son efficacité sur la durée, ce qui nous à enchanté au début finis par lasser à la fin. En effet si le rythme est soutenu jusqu'au trois quart du spectacle les dernières 20 minutes sont un peu longue, attention on est loin du supplice entendons nous bien, c'est juste que l'alchimie ne prend plus vraiment. Mise à part cela, « ice » peut en séduire plus d'un, même si l'on n'est pas particulièrement réceptif à la danse, on se laisse emmener volontiers charmer par la prestation des danseurs et les chorégraphies. En clair « ice » nous fait voyager dans un univers qui lui est propre proche des films des années 50. L'inconvénient est que l'on sort de ce spectacle un peu frustré de ne pas avoir tous saisi des messages que voulait transmettre VERRET, mais est-ce le plus important ?

Boris DALLERY

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