lundi 16 mars 2015

Critique de l’actualité artistique :
WILL BARRAS

Intro : 
Will Barras est un artiste-peintre, graffeur, illustrateur et plus récemment directeur d’animation, il vit et travaille à Londres. Il a étudié le graphic-design à bristol. peu après la fin de sa formation, il rencontre le monde du street-art de bristol (d’où est originaire banksy), et avec d’autres jeunes artistes composés de street-artistes, d’illustrateurs et de graphistes, il co-fondé en 1999 le collectif ‘scrawl’. La même année paraît le livre éponyme -qui a rencontré un franc succès- documentant un nouveau mouvement de l’art visuel de rue, d’illustration et de graphisme. 
Will barras est un peintre du mouvement, du sport, du dynamisme, ses créations aux lignes claires, mêlent peinture acrylique et peinture bombée. Il est influencé par la culture skate, board-sport, étant lui-même un aficionado du BMX. Ses compositions sont souvent narratives et reflètent un monde poétique, onirique. elles mettent en scène des personnages en mouvement dans un espace urbain parfois inquiétant, voir écrasant mais toujours évocateur d’un monde en transition, en perpétuel changement, métissé, hybride.



Cette toile sans titre datant de décembre 2012 est caractéristique du travail de Will Barras, la perspective fuyante donne une grande profondeur à la composition ce qui nous donne une sensation d’espace, aucunement d’oppression. Ce qui est frappant dans la peinture de barras, c’est l’omniprésence de la ligne, souvent courbe qui poursuit le mouvement des véhicules, des gestes des personnages.
La force dynamique qui s’en dégage invite l’oeil du spectateur à circuler, à se véhiculer dans la toile, tel l’étrange aile-planante qui semble sortir de la gauche de la composition.
Dans une interview accordée au site ‘wearalookingsideways’, Barras indique qu’il travaille avec un mélange de médium composés de peinture acrylique ainsi que de bombe de peinture en spray, il ajoute que la réaction de ces deux médiums et que la dilution avec beaucoup d’eau de sa peinture sont des conditions sine qua non à l’impression de fluidité qui se dégage de ses oeuvres. 
Dans l’oeuvre ci-dessus, nous pouvons observer cette effet de fluidité, de légèreté généré également par le trait du pinceau qui se veut conducteur, nous guidant jusqu’au bout de ce qui semble une route traversant la ville. L’espace urbain, thème récurrent chez barras, est ici matérialisé par des volumes simples, très formels, à l’esthétique futuriste. Cela nous offre une vision rêvée de la ville, de son chaos organisé où des personnages aux silhouettes spectrales à la gestuelle pointant du bras l’horizon, nous invitent à nous interroger sur la trajectoire existentielle (également représenté par la présence de ponts entre les espaces urbains) que tout un chacun est en droit de poser. cependant, un autre personnage, assis sur un toit dans le coin supérieur gauche du tableau semble être en contemplation devant le spectacle qui s’offre à lui. Ce personnage peut incarner le besoin de pause, de repos, de silence face à l’activité fourmillante alentour. C’est d’ailleurs l’un des rares éléments fixes, outre les bâtiments, de la composition.
 Les couleurs quant à elles sont plurielles, tantôt vives et chaudes découpant les formes, éclairant l’horizon; elles sont aussi froides et très denses aux quatre coins du tableau toujours dans le soucis de faire pression et de donner une direction, une dynamique aux personnages, aux véhicules ailés qui évoluent de la gauche vers la droite de la composition. Ce qui donne une très forte sensation de profondeur à la toile, c’est l’utilisation de couleurs opposées dans le prisme, la juxtaposition dans le ciel à l’arrière-plan de surfaces peintes en jaune pâle et en bleu par exemple.
Pour conclure, l’art de Will Barras peut s’apparenter au mouvement expressionniste, à la peinture de Francis Bacon dans la distorsion des corps et des formes par le mouvement. Son but est nous faire voyager, circuler dans ses peintures qui toujours portent en elles le dynamisme propre à l’activité urbaine, qui questionnent sur les trajectoires de chacun, toujours entrecroisées, liées, mêlées, tel le mélange entre acrylique et peinture bombée.


SIMON RAGUIN AS1


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