dimanche 8 mars 2015

Critique de l'accompagnement musical "Du rire et des Frissons"

              Le 6 février dernier, l'Hybride organisait un ciné-concert "Du rire et des frissons". A cette occasion un duo de musicien, Niels Mestre et Marc Lacaille accompagnaient une farandole de court-métrages tous plus étranges les uns que les autres. Une guitare, une basse, une voix et quelques effets sonores ont suffit à cette interprétation improvisée des images qui nous étaient présentées. Pendant un peu moins d'une heure s'enchainent des histoires tantôt effrayantes, tantôt comiques. Un savant mélange d'humour et d'angoisse comme le prescrit l'inquiétante étrangeté, à l'honneur ce soir là. Cette mixité n'a malheureusement pas été tant ressenti dans l'accompagnement musical un peu trop monocorde. On aurait parfois aimé sortir de l'ambiance nébuleuse qu'avait instauré le duo dés les premières images. Une atmosphère mystique, parfois orientalisante a enrobé toutes les productions visuelles qui étaient pourtant très différentes les unes des autres. Quand une musique calme et dramatique escortait particulièrement bien La Main d'Edouard-Emile Violet; plus de légèreté et de rythme aurait souligné l'absurdité de Madame Babylas aime les animaux. Les court-métrages les plus obscurs et lugubres se paraient aisément des mélodies répétitives presque psychédéliques de duo. Le comique d'autres films en revanche s'est vu gâché par cette même ambiance. Dommage donc que ce duo plein de possibilités sonores et mélodiques n'ai pas tenté plus d'écart de style au fil de la soirée. Le parti a été pris d'ajouter des effets sonores, sur le papier cela annonce originalité et innovation, mais ce fut malheureusement très timide et effacé. J'aurais aimé plus de modernité et de cadence dans l'accompagnement de ces films datant de plus d'un siècle. On ne sent pas vraiment de tension, de contraste avec les images sans percevoir de réelle osmose non plus. Difficile de se positionner sur cette improvisation musicale qui ne semble pas vouloir s'affirmer et prendre part à cette réunion que constitue le ciné-concert. La musique parait esclave des images, comme si elle ne constituait pas officiellement une part de l'oeuvre. J'aurait pourtant souhaité plus de participation créative et d'audace dans la sublimation des images. Certes l'improvisation ne permet pas de composition, mais la monotonie n'en ai pas pour autant une composante. Cependant on peut tout à fait convenir que l'osmose fasse office de rareté dans ce genre d'exercice. Dans l'ensemble la soirée reste un succès, un seul regret : la trop grande timidité des musiciens dans leur mission qui ont raté une occasion de s'exprimer pleinement malgré la contrainte.

Orane Caens Diebold
AS1

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