lundi 9 mars 2015

Critique « Mirander » de Pascale Lander
   
L’œuvre présentée, « Mirander », de la photographe Pascale Lander, est une « pheinture », selon la galeriste Cécile Charron. La « pheinture » est un terme mêlant les mots photographie et peinture. Terme original que nous avons décidé de reprendre.



Cette oeuvre mêle singularité et art abstrait avec l'utilisation de différentes techniques : le body painting, la photographie et la peinture.

Ici il y a une certaine mise en abime.

En effet, le corps de la femme sert de support car il est peint, mais il représente également l’objet de l’œuvre car il est pris en photo devant une toile vierge, et la photographie est l’œuvre finale, elle représente le tableau dans sa globalité.
Si nous pouvions comparer avec un tableau classique, la femme serait la peinture et la photographie serait la toile mais elle sert aussi de toile à l’intérieur de la toile, d’où la mise en abîme.

L’utilisation des couleurs primaires (bleu, rouge, jaune), des non-couleurs (noir, gris, blanc) et des formes sur le corps de la femme, comme le cercle, l’arc, le carré, le rectangle et les lignes, nous font penser aux techniques utilisées dans l’art abstrait, au cours du 20e siècle par des artistes comme Mondrian dans ses oeuvres intitulé « improvisations ». 
Les couleurs utilisées nous évoquent une certaine douceur.
L’omniprésence du blanc, à l’arrière plan sur la toile vierge et comme base sur le corps de la femme, nous donne l’impression qu’elle se fond dans le décor.
Les couleurs vives, notamment le jaune, donnent vie à l’œuvre.

On peut souligner également une certaine pudeur à travers cette « pheinture » par la position du corps et des mains de cette femme, malgré une certaine exposition par la nudité du corps qui est recouvert par la peinture comme si celle-ci était un vêtement, comme si elle le cachait.
Ses cheveux sont attachés, de manière à ce que son dos soit entièrement exposé.

Ici, elle ne prend aucun risque mais se dévoile quand même au spectateur.


Le fait que son visage n’apparaisse pas amène un mystère à l’œuvre car le visage est le marqueur d’identité alors que le corps humain est tout ce qu’il y a de plus semblable, il ne permet pas de différencier les personnes.

Cette œuvre n’est pas sans évoquer « Le violon d’Ingres » de Man Ray, qui représente une femme de dos.
D’une part par la position de la femme qu’on peut qualifier d’assez sensuelle et d’autre part par la poésie de l’esthétique du corps.

Les œuvres de Pascale Lander sont originales car elles s’inspirent de l’art abstrait tout en étant ancrées dans l’art contemporain.

Cette « pheinture » nous procure une certaine émotion et nous ne pouvons qu’admirer par son esthétique non seulement la douceur et les sensibilités incarnées par cette femme mais également une certaine pudeur sensuelle.



 Julie Grynszpan-Picard et Nawel Bouzemarene
AS1


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