dimanche 7 avril 2019

Le Témoignage

Je vais vous parler aujourd’hui d’un court-métrage que j’ai découvert récemment sur la plateforme Netflix. Ce dernier se nomme « Le témoignage » et a été réalisé par Vanessa Block et a été diffusé en 2015. Ce documentaire raconte l’histoire du plus grand procès de viol du Congo, où des soldats furent accusés de violences et de viols contre leur propre population. Ce film débute par une mise en contexte, qui nous permet de mieux comprendre la situation. En effet, je pense que peu d’entre nous connaissent l’histoire (tant passé qu’actuelle) de la République Dominicaine du Congo. Avant de réellement parler du film, je tiens à rajouter quelques détails sur l’histoire de ce plus grand procès de viol à Minova : il a eu lieu entre le 12 et le 19 février 2014 et est considéré comme étant le plus important procès pour viol à cause du nombre élevé de soldats accusés et du haut niveau militaire du tribunal établi. Durant ce procès, 39 soldats du gouvernements ont été accusés d’avoir participé pendant 10 jours à des violences en novembre 2012 après avoir fuit les rebelles du « Mouvement du 23 Mars ». Ainsi, pendant ces 10 jours, plus de 1000 personnes ont été violés, et ce uniquement dans la ville de Minova.
Ce film présente plusieurs aspects qui tous, tournent autour de la femme Congolaise et de sa place. Ce documentaire dénonce, s’engage, provoque, inspire. Tant de mots existent mais aucun ne pourrait réellement le décrire comme il le faudrait, comme il le mériterait. Pourtant, je me permets d’avouer que la technique utilisée, sa forme, présentent une simplicité mais qui selon moi, semble nécessaire et primordiale par rapport à ce sujet grave, encore d’actualité partout dans le monde. Les viols sont des sujets encore tabous dans certains pays, dont le Congo, où la victime se fait, dans la majorité des cas, abandonner par son mari, rejeter par sa famille. De nos jours, dans nos pays occidentaux le viol, la parole des victimes sont de plus en plus pris aux sérieux, même s’il reste encore beaucoup de travail à faire. Cependant, ce film nous permet de ne pas oublier le reste du monde, de ne pas oublier ces autres femmes, elles aussi victimes. Ainsi, il nous pose la question : Quelle est la place de la femme au sein de la société de la République Dominicaine du Congo?                                                         
Ici, la réalisatrice nous propose une vision évolutive de la figure de cette femme congolaise. Nous débutons par une vision de la femme mère, travailleuse, qui se rend dans les champs, qui s’occupe de sa famille entière et est complètement soumise à son mari. Mais elle est tout de suite présentée comme une victime. L’histoire de la première femme raconte comment une de ses filles s’est fait tuée par des soldats du gouvernement alors qu’elle était en train de cultiver du manioc avec son père. Tout au long de ce court-métrage, cette étiquette de « victime » ne quittera jamais les femmes. Elles sont victimes de tout : du travail, de la famille, du mari, de la société, du gouvernement, des soldats, des violences. La plupart des femmes présentées, dont l’une qui en parlera, n’ont pas l’accès à l’éducation, elles sont condamnées à continuer à travailler dans les champs, comme leurs mères auparavant et leurs enfants ensuite. Rien n’est caché, censuré, édulcoré, romancé : on nous présente les faits tels qu’ils sont et cela nous explose au visage. Il existe encore de très grosses inégalités pour les femmes dans le monde, elles sont encore des victimes de guerre, des victimes du quotidien et le gouvernement n’en fait pas sa préoccupation, il se contente de « promettre » de vouloir changer les choses, mais rien ne se passe. Mais petit à petit, la réalisatrice nous montre une once d’espoir, une once de changement pour ces femmes, qui sont présentées comme des combattantes, des « guerrières » et dont l’opinion commence légèrement à évoluer pour elles, on commence à les considérées comme importantes au sein de la société. Nous terminons par voir des petites filles heureuses, à travers des images magnifiques, qui ont accès à l’éducation et dont la parole leur est donnée, des femmes qui sont rassemblées, unies afin de se battre contre ces violences. C’est un film plein d’espoir, même si certaine fois, la réalité nous rattrape de pleins fouets et nous rappelle que certains pays sont encore très loin au niveau des égalités, au niveau de la prise au sérieux des violences faites sur les femmes et de leurs conditions. La musique présente une très grande importance dans ce court-métrage et nous accompagne, nous transporte, ces femmes et nous-mêmes, tout au long de ce dernier.
Je pense que c’est un film qui a pour but de nous faire prendre conscience, de nous rappeler que ces femmes sont également victimes et sont seules face à tout cela. Un (minuscule) petit pas a été réalisé avec ce procès, mais il reste beaucoup de grands pas à faire.

Léa Robert, AS3

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