dimanche 7 avril 2019


Et si les relations humaines évoluaient à travers nos yeux. 

C’est ce qu’a voulu mettre en avant le court-métrage UP’life réalisé par Thimotée Hochet et sortit sur youtube en juillet 2016. Il nous présente un futur, plus proche qu’on ne le pense, ou la communication est devenu encore plus facile qu’elle ne l’est aujourd’hui, et ou nos relations évoluent par notre regard. Ce court-métrage nous présente Paul, un homme ordinaire qui apprend à découvrir la technologie et notamment la réalité augmenté. Ce qui été à la base la simple envie d’assouvir une pulsion sexuel se transforme en apprentissage de soi, et de ce que l’on ressent au fond. Avec son ami Tom, ils vont comprendre que cette idée n’est pas simplement une nouvelle technologie permettant de communiquer d’une nouvelle manière, mais elle va être importante dans le sens ou ils vont pouvoir exprimer leurs sentiments. Tout ce qui a été enfouis pendant des années va pouvoir ressortir. 

Drôle et émouvant, ce court-métrage nous apprend à voir la vie autrement, ou nous n’aurions plus besoin de cacher nos émotions face aux autres, telle une catharsis. On prend le contrôle de nous même, un monde ou nous n’avons plus besoin d’être seul pour affronter le quotidien ou nous pouvons vivre librement comme on le veut, avec les personnes que l’on veut. Paul semble être le seul personnage à posséder réellement un ami, Tom, celui qui existe vraiment, et non pas à travers ses yeux, margé le fait que dans une scène, on voit très bien que Tom peut le remplacer facilement si il le souhaite avec la réalité virtuel. Même si cette nouvelle manière de créer des relations est entre les mains de tout le monde, on garde cette idée que le réel compte, et qu’on ne peux pas se l’enlever, communiquer avec une présence absente, oui, mais jusqu’où ? 

Non pas sans nous rappeler Her, même si ses lunettes ont permis aux personnages d’assouvir ses pulsions, de se venger de celui qui lui a fait du mal, qu’en est-il des douleurs les plus profondes ? Celles qui ne s’efface pas ? la technologie ne va pas la faire disparaitre dans le simple fait de faire réapparaître les morts, et pose d’ailleurs la question de jusqu’ou va la technologie ? 
Ces lunettes, malgré leur ouverture sur un monde meilleur reste un objet fragile, qui pourrait se briser si on les sert trop fort, et laisser mourir le monde que nous nous étions construit. Un monde ou personne ne se dira plus rien, puisqu’ils se seront déjà tout dit à travers la réalité virtuelle, y accéder oui, mais il ne faut pas y rester bloqué.

La complicité entre Jerome Niel et Adrien Menielle nous entraîne directement dans la réalité dépeinte dans le court-métrage, et nous donnes l’impression que tout ça arrivera demain. Si extériorisé ses émotions est une libération, il ne nous restera plus rien à dire véritablement. On partage ses émotions, ses doutes et ressentis à une machine, quitte à se retrouver en vrai, et ne plus savoir quoi dire. Enlever ses lunettes, fermer les yeux, et laisser disparaitre un moment de bonheur insouciant, pour se retrouver seul avec sois-même. 

Elise Callewaert, AS3


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