lundi 10 avril 2017




Sans titre, Régis RIGAUX, carré d'artiste Lille



Le tableau de Régis RIGAUX met en lumière un paysage urbain aux couleurs majoritairement froides, qui s’accorde à l’obscurité de la nuit et qui donne une atmosphère austère voire glaciale qui est accentuée par le temps pluvieux.

La structure du tableau est très ordonnée, la présence d’une ligne de fuite représentée par les bâtisses guide notre regard. Quelques silhouettes humaines à peine perceptibles arpentent les rues, s’effacent et disparaissent, elles sont presque inexistantes dans cette ville non accueillante et terne, mis à part une passante vêtue d’un manteau rouge qui attire notre regard. Les boutiques, bars et cafés qui sont habituellement des lieux de rencontre, de convivialité, sont ici vides, l’absence de voiture et de vie traduit la solitude dans cette ville singulière.

Le peintre expérimente une importante gamme de couleur, s’amuse avec la matière et avec les couches de peinture qu’il dépose sur la toile au couteau. L’artiste veut d’abord mettre en avant les sensations éprouvées à la vue d’un paysage urbain et reprend les procédés des impressionnistes par la technique utilisée par l’apport de la lumière et des couleurs chaudes et flamboyantes amenées par la façade des bâtiments. Sur ce tableau, le peintre immortalise un instant, tel une photo et représente la société de son temps : la modernité qui met en perspective les fluctuations sensibles d’un monde aux couleurs lunatiques.

Ce tableau matérialise et expérimente une grande gamme de couleurs, parfois vives, parfois sombres qui amène un contraste avec la façade des bâtiments aux couleurs vives et avec le temps pluvieux, l’obscurité et le manque de vie ce qui apporte une atmosphère austère, une ville hostile et inhospitalière.
L’artiste pose une réflexion sur la société de son temps à travers les paysages urbains qu’il représente. Ce tableau porte surtout une réflexion sur la peinture contemporaine et sur le retour à certaines influences artistiques antérieures, tel un retour en arrière. Cette technique de reprise de la démarche des impressionnistes pourrait être contestable mais l’artiste y apporte sa propre facture et représente le monde urbain contemporain tel qu'il le perçoit, en toute subjectivité.

Candice Karpinski

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