dimanche 2 avril 2017

Fat Car, Erwin Wurm, 2001

Dans son oeuvre « Fat Car », l'artiste autrichien Erwin Wurm dénonce par sa sculpture la société de consommation dans laquelle nous vivons et en fait une certaine satire. Cet aspect d'humain obèse pouvant même être vu comme « repoussant » que la voiture rejette n'est pas innocent, l'artiste crée une ressemblance entre la voiture, et son propriétaire riche, en argent, mais aussi en orgueil. 
Il nous montre donc cette voiture comme une voiture « bourgeoise » appartenant notamment à un bourgeois.
L'aspect obèse de cette voiture, étant autrefois profilée et aérodynamique, nous montre un changement s'étant conclu par celle-ci devenue inutile et inadéquate. Cependant cette transformation semblerait la rendre plus humaine, car la montre dans un état d'une certaine faiblesse visible, et non par une fausse image comme pourrait l'être une voiture étant dans un parfait état visuel, mais n'ayant pas de moteur.
Le fait que la voiture paraisse cependant neuve, que la peinture soit en parfait état, et qu'elle brille sous les spots, crée un grand contraste avec les déformations subies.
Elle nous fait penser à un homme ayant les moyens de garder une certaine apparence, mais qui ne peut en effet cacher la vraie façon de son être. Cette œuvre fait donc aussi référence aux écrits du psychanalyste allemande Erich Fromm qui dit que l'homme « représente aussi ce qu'il possède, et pas seulement ce qu'il est. »
Un second point qui est pris en compte par l'artiste, et que cette voiture ne pouvant plus prendre la route, étant donc loin d'accomplir son but de création, dépenserait
énormément d'essence si cela était le cas; ce qui reflète une critique pointue de la société; celle qui demande de consommer beaucoup, mais de rester dans une forme fine, entre les normes du « visuellement acceptable » posés par celle-ci.
Une forte critique de la surconsommation de l'Homme et donc notamment présente,
que ce soit pour la nourriture, et tout autre ressources vitales, mais aussi la technologie.
Nous pouvons notamment voir et dire que cette œuvre rejoint certaines œuvres de Duane Hanson, comme « The Supermarket Lady » ou encore plusieurs œuvre de Barbara Kruger dont « I Shop Therefore I Am » qui pointent à leurs tours du doigt cette aspect de la société qui pousse ses membres à dépenser et à consommer plus que le nécessaire.
Cette œuvre se base sur trois points très importants, le pouvoir, car la voiture n'étant pas un moyen de transport accessible à toutes personnes et surtout
les voitures de modèle sport, cela est signe d'un certain prestige.
À cela se joint la richesse. Puis le dernier point est l'apparence, c'est-à-dire plus vulgairement et simplement, le poids. Elle montre que ces trois attributs ensemble, étant diffusés comme les piliers du bonheur par la société, ne résulte pas de l'idéal que l'on pourrait imaginer.En créant d'un objet destiné à être doté d'un design esthétique, un objet totalement inesthétique, il bascule du désirable à l'absurde, et nous montre la fine ligne qui sépare ses deux termes, ses deux perceptions des choses, et que l'absurdité est présente dans notre vie de tout les jours, cependant pas de la même façon, ni sur les mêmes objets. 
Le fait de déformer et d'utiliser un objet de notre quotidien dans une manière différente et le sortir de son cadre d'existence singulière, rapproche l'artiste du mouvement Fluxus crée et nommé par George Maciunas, qui avait notamment les mêmes attentions dans les années 1960-1970.
                                                                                                                                          Theo Kaya.

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