mercredi 16 avril 2014

Remi Guerrin et l'architecture urbaine




Le musée des beaux-arts de Valenciennes en partenariat avec le centre régional de la photographie proposent chacun une exposition consacrée au travail du photographe Remi Guerrin.Le musée de Valenciennes accueillant deux expositions temporaires à la fois, les a regroupés sous le thème de l'architecture et du paysage urbain qui sont tous deux au cœur de leurs œuvres. Pourtant, le travail de Moyaux et de Guerrin reste assez diffèrent.Remi Guérrin expose ici une vingtaine de clichés pris entre 1999 et 2013 regroupant différentes vues urbaines de Marseille, Strasbourg, Liverpool Ho Chi Minh. Les photographies de Remi Guerrin ne font pas que décrire ou constater, elles suggèrent ce qu'il y a au-delà : les arbres, les voitures, les gens, les feuilles apparaissent comme un signe de vie, une trace. Il ne nous donne pas à voir une image séduisante qui fait appel au voyage, mais il nous donne accès à la vie qui nous entoure et que nous ne voyons plus.


 Ce qui est intéressant c'est qu'il utilise des procédés primitifs tels que le cyanotype qui est un procédé monochrome négatif ancien, par le biais duquel on obtient un tirage photographique bleu de Prusse, bleu cyan. On mélange deux produits chimiques, celui-ci est appliqué sur une feuille de papier avec un pinceau, on le fait sécher dans l'obscurité, une fois sec il présente une couleur jaune verte. Le photographe prend des négatifs d'une photographie ou des formes découpées dans du papier cartonné, puis expose la feuille au soleil ou aux ultraviolets, avec un temps d'insolation de 10 a 15 minutes. Les tirages ont la même dimension que les négatifs, 9x12 le plus souvent. La présence du papier donne une taille et une texture différente à l'œuvre. Les techniques d'impression donnent un côté personnel, une écriture porteuse d'un message. L'affichage rend la photo plus
 sensible, on lui donne un autre regard.
Les photos étant assez petites, il faut se rapprocher pour bien voir les détails cela créer un rapport plus intime avec l'œuvre.L'artiste fait un travail sur l'intensité de la lumière : les espaces et les ombres sont le moteur de la transformation du lieu tout en jouant avec le temps, en alternant les saisons d'un lieu l'autre, il montre une trace dans le temps, de son passage et presque du nôtre, à un moment précis. Et plus exactement une trace de l'homme dans son environnement, dans son espace de vie. Il est adepte des vues resserrées sur des détails d'architecture, ou sur les grands espaces ouverts qui traduisent le rapport de l'homme a son monde.C'est d'ailleurs pour cela que le musée de Valenciennes a choisi cette exposition, faisant écho à celle sur Constant Moyaux: un architecte nordiste du 19ème siècle qui fait preuve d'une précision incroyable lorsqu'il dessine des plans. Il va s'attarder au cours de plusieurs voyages a dessiner des monuments italiens ou grecs avec une telle précision que j'ai cru voir des photographies, tant les couleurs semblent réalistes, tout comme les proportions et la minutie des traits de crayons.



Lola Vandenbroucke. As1

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