mardi 15 avril 2014

Confondre (ou comment se perdre) et dispositifs numériques

Exposition présentée au BAR de Roubaix 

Agnès Dubart/ Philip Bernard /Jean-Philippe Loridan /Isham


Le seuil franchi, les thèmes, les prises de position et les univers de cette exposition s'imposent déjà au spectateur comme une évidence. En effet, l'entrée dans la salle d'exposition est singulière par ses deux gravures d’Agnès Dubart qui nous accueillent, nous guident, nous donnent le ton en somme.
Il faut s'y prendre à deux fois pour observer ces monstres semblants surgir d'un tableau de Jérôme Bosh car, à première vue, ces chimères semblent vraiment abstraites, étranges. Puis l'on remarque les deux visages parfaitement symétriques, celui du jour, celui de la nuit, tous deux souriants, tous deux bienveillants. Cet être semble posséder à la fois des particularités féminines et masculines. De même, il présente étonnamment des symboles de feu et d'eau. On reconnaît un phœnix jaillir du bas des œuvres comme si la création de ce personnage n'était autre que le renouveau, la création qui vient après la destruction.


Agnès Dubart

Les thématiques abordées tout au long de cette exposition sont données : la renaissance, le double, l'identification et la remise en cause de ce que l'on est, la place qu'occupe le sexe ou encore l'image que l'on donne, de la compréhension de l'homme et donc, la compréhension du monde .
Ces vastes sujets inspireront donc les artistes des œuvres très variées. Cela est naturel, il s'agit en vérité de deux exposition différentes et de trois artistes différents mais qui se répondent, néanmoins, à merveille.

C'est pour cela que se côtoient dans une même salle gravures, photographies argentiques, dessins, vidéos, graphes, sculptures, soudures... Mais aussi personnages carnavalesques, mythologiques, fantasmagoriques, érotiques, imaginaires, caricaturés, détruits, recomposés ou sensuels.

Par exemple, l'alliance des gravures de Agnès Dubart et des photographies prises en studio de Philip Bernard a donné 4 cavaliers et les 24 vieillards. On peut alors observer en quoi ces artistes se complètent dans leur travail. En effet, les photographies romanesques, héroïques, à l'influence mythologique, entourées des gravures nous évoquant comme des masques tragiques presque monstrueux, donnent au spectateur un mélange d'univers surprenant et plaisant à la fois.


Philip Bernard et Agnès Dubart


La visite continue donc suivant un parcours pour le moins atypique. Les œuvres sont exposées sur les murs du sous-sol, dans des petites pièces étriquées ou à l'étage où la visite se fait le long des cordages rouges le délimitant.


Avant de quitter ce lieu, n’hésitez surtout pas à engager la conversation avec le gérant du lieu. Cet homme passionnant pourra vous éclairer sur certaines œuvres plus complexes et surtout vous exposer en guise de conclusion sa vision unique de ce que doit être l'art et de quelle sorte doit-il être accessible au public.

Photographies prises par Juliette Vandorpe.

Adèle Grasset AS1


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