jeudi 28 mars 2019

Beb-deum, exposition à Lasécu de Lille


La première remarque à faire est par rapport à sa série d’œuvres. Beb-Deum nous montre une critique de la société à venir, telle que l'on peut se la représenter. Nous sommes en mesure de créer des êtres vivants artificiellement ; encore pire/mieux, des services sont déjà proposés dans certains pays afin de choisir le bébé parfait, avec les caractéristiques voulues par les parents. Cette prolifération de clones d'apparences à la fois diverses mais de base identique nous jette au visage cette absurdité de « commander son humain » et de le faire faire de toutes pièces selon nos envies ; il nous montre un sujet qui est sans cesse repris dans les œuvres de science-fiction, l'humanité des clones, des êtres créés artificiellement par l'Homme, pour l'Homme, le fait qu'il puisse s'agir d'autre chose que des coquilles vides (référence au jeu vidéo « Detroit become human »). 
Pour ce qui est de l’œuvre en elle-même, nous avons choisi « insérer nom ». Elle représente donc une vieille femme torse nue, au visage couvert d'une pâte bleue et de rondelles de concombre, tandis que des marques sont visibles sur son corps.
Ici, l'artiste semble représenter l'idée que l'Homme se fait de la jeunesse éternelle. Il nous montre un
visage en soi peu choquant, la femme malgré son age se fait une beauté, avec des méthodes plus ou moins orthodoxes/reconnues, il pourrait presque se dégager une certaine naïveté de cette figure, probablement usée par le temps, prête à tout essayer pour rester jeune. L'aspect le plus critique vient du corps de la personne, littéralement marqué par les médicaments, les intraveineuses et autres. Ici, nous avons l'image de l'Homme rêveur et désespéré, qui se veut immortel dans un corps toujours jeune. Le traitement modifie effectivement le corps mais dans le mauvais sens du terme ; la femme ayant même perdu un sein, Beb-Deum nous montre un être qui semble perdre de son humanité au lieu d'en regagner, ainsi qu'un être qui a peur de ne plus être humain « selon les ormes humaines » ; une femme devenue « incomplète » et vieille qui ne veut pas devenir une marge de la société.
Robinson Wullens

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