mardi 26 mars 2019

Atomic Spot



‘Atomic Spot’ movie to be premiered March 27 - The Penelopes
Atomic Spot est un court-métrage français de Stéphanie Cabdevila réalisée en 2017.  
Durée : 13 min
Résumé : Laissés pour morts après le crash d'un avion, des ouvriers forment une petite communauté amphibie dans les ruines radioactives qui les ont fait muter. N’ayant pu se reproduire, Cotis est désormais le seul de son espèce.
Cotis, cette créature étrange et solitaire semble être dans son élément dans l’eau, le milieu aquatique est un univers qui lui est familier, tel une sirène, il se déplace aisément. Les images qui nous laissent à voir cette créature nager, révèlent une véritable beauté, une beauté qui rend la créature étonnante, éblouissante, contrastant avec l’univers terrestre où elle agit de façon maladroite. Elle se trouve complètement déconnecté de la réalité terrestre, elle est désorienté et dégage une certaine fragilité, une vulnérabilité. A la fois intrigué et intrigante, cet être ne perçoit pas les choses de la même manière que les humains, les plans internes nous confirment sa vision très différente de la notre, lorsque le spectateur voit à travers ses yeux, l’image se brouille.

De physionomie étrange, proche d'un mystérieux poisson extraterrestre, il est perdu à la vue du commun des mortels. Le film met en avant une forme de quête identitaire. Cotis ressent un sentiment puissant à la vue de la jeune fille qui lui ressemble de par ses palmes, il pourrait enfin avoir trouvé son semblable. La créature ressent une attraction forte et ne peut y résister, elle emmène de force la jeune fille, révélant ainsi sa part d’animalité. Il semble que notre créature soit tombée éperdument amoureuse de la jeune fille, ou désire t-il simplement l’enlever pour la posséder, l'avoir auprès de lui  afin de combler ce manque d’avoir quelqu’un avec qui communiquer. Personne ne peut le comprendre car il est le seul de son espèce, il a totalement perdu le langage humain, il est reclus de toute vie humaine. Nous avons à faire à une sorte de régression dans l’évolution, car il est peu civilisé, revenu à un état sauvage.
Cependant, il témoigne également d’une forme d’adaptation, car il a su se réadapter à ce nouvel environnement, c’est un être hybride. La créature est attachante car elle nous touche dans sa détresse, elle ne recherche finalement que la compagnie. Lors de la scène du bateau, la jeune fille, au départ effrayée va finir par percevoir la bienveillance chez Cotis, elle n’a pas peur de s’approcher, elle ne fuit plus.
Curieux, de ce qui l’entoure, Cotis regarde les jeunes avec une certaine naïveté, une innocence. Le baiser échangé entre les deux adolescents provoque chez lui de l’envie, voire de la jalousie le poussant à reproduire le baiser sur la jeune fille qui s'avérera mortel. Cotis n’avait sûrement pas l’intention de la tuer, bien au contraire, c’était pour lui un signe d’affection. Néanmoins, le plan est marquant, percutant et reste gravé dans notre mémoire : sa bouche ensanglantée, les yeux écarquillés et la violence du baiser qui fut dévastatrice pour la jeune fille. L’esthétique de ce plan contraste avec la beauté, la douceur, la candeur et la pureté des plans précédents mettant en scène une plage naturelle, une mer calme, une lumière délicate.

Les deux êtres sont incompatibles. Mais sur le mur ils sont tous deux peints, l'un à côté de l'autre. La rencontre fut de courte durée mais cet instant est immortalisé, à jamais. La fresque est la trace d’une rencontre entre ces deux mondes, le monde terrestre et aquatique. Cotis serait l’artiste, le créateur ce cette représentation comme un souvenir qui lui permettrait de combler sa solitude, son isolement ou bien pour se rappeler de la jeune femme qu’il a désiré. Etait-ce une prédiction ? Un mauvais présage ? Une malédiction ? Tel un destin, une fin inexorable auquel ils n’ont pu échapper. Encore, pouvons-nous le voir comme étant le symbole de l’artiste et de sa muse ? Le film nous déroute, nous perturbe, il nous marque car la scène de fin est inattendue et presque dérangeante. Chacun interprète à sa manière ces images, le film contenant très peu de dialogues, mais néanmoins il pose question, fait réfléchir et dans ce sens, il pourrait être considéré comme une véritable oeuvre d’art.

La créature rappelle celle du dernier film de Guillermo del Toro : La forme de l’eau, car on y retrouve un personnage similaire à celui de Cotis et le film relève des mêmes questions.
Sériane Makusa et Candice Karpinski AS3

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