mardi 9 mars 2010

A propos de critique-theatrale

J’ai choisi de m’arrêter sur le site http://critique-theatrale.over-blog.com, tenu par Alexis Magenham, un auteur et metteur en scène, co-directeur artistique de la compagnie « Théâtre des Crescite ».
Ce blog tente d’ébaucher un geste critique à l’égard des paysages théâtraux, chorégraphiques et lyriques contemporains.
Mon choix quant à ce blog est surtout dû au fait qu’il traite de certaines œuvres que j’aime et que je considère majeures. Il m’a semblé intéressant de lire ces critiques, parfois en désaccord avec ma propre sensibilité mais dont la pertinence valait toutefois de s’arrêter.
Les articles sont pour la plupart courts, le propos étant rendus dans toute sa fulgurance.
L’écriture est sobre, et de ce fait s’adresse à un public large, ce qui n’est pas souvent le cas, le critique utilisant trop souvent un style pompeux et difficile à lire pour un néophyte.
À la fin de chaque article, le bloggeur rédige une dernière phrase en guise de résumé, chose appréciable mais parfois peu significative de la réalité du spectacle en question .
Dans pratiquement chacun de ses articles, un mot, une phrase s’attardent parfois sur sa conception du théâtre, sur ce qu’est pour lui le théâtre d’aujourd’hui et sur ce qu’il sera demain. Porter un regard sur la scène actuelle est à mon avis primordial lorsqu’on rédige des critiques de spectacles, le critique devant être conscient du paysage scénique qui l’entoure.

Malheureusement, et cela dépend je pense de ma sensibilité artistique, la critique passe souvent à côté de l’essentiel. Certaines phrases m’ont littéralement choquées, une plus particulièrement concernant le travail de Pippo Delbono, artiste selon moi majeur du paysage contemporain. Cette phrase « un spectacle amère où rien ne s’accomplit tout à fait » ne peut selon moi définir le théâtre de Pippo Delbono, l’amertume chez lui reste une saveur, et ne demeure qu’un point de départ au travail de fond du metteur en scène. L’accomplissement dont parle Alexis Magenham n’est pas un but en soit dans la démarche artistique de Delbono, et avant de se lancer dans ce genre de critique, il faut je pense, veiller à ne pas méconnaître l’univers de l’artiste. À la suite de cette phrase, dure et sévère vient l’ébauche d’une éloge, qui pour moi n’a plus lieu d’être quand on a utilisé ces mots si lourds de sens, je ne dis pas qu’il faille porter un jugement catégorique, mais il faut toutefois rester cohérant quant à son propos.
Je me suis également arrêté sur ses articles concernant quelques spectacles du IN d’Avignon 2009, et principalement sur celui concernant Ode Maritime de Claude Régy, metteur en scène majeur et insupportable. L’article en question ne s’arrête pas sur sa sensibilité vis à vis de la pièce, il va plus loin, fait des rapprochements vers d’autres œuvres ou artistes majeurs (Bacon, Mobby Dick, Munch), et n’est pas catégorique, contrairement à la plupart des autres critiques qui s’interrogent sur le travail de Régy.
Il a également dressé un bilan sur le festival 2008, bilan où il répertorie le nombre de spectacles qu’il a vu, démarche selon moi fastidieuse et inutile, toutefois son compte rendu n’est pas dénué d’intérêt.
Mon opinion reste donc mitigée pour ce blog, qui jongle entre pertinence et maladresse. Je compte néanmoins m’y aventurer à nouveau.

Judith Azuelos, AS3

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire