lundi 16 avril 2018

La Grande Question


Thomas Lenoir                                                                                                                                     AS1
CRITIQUE DE L’ACTUALITE ARTISTIQUELA GRANDE QUESTION par MARTIN et YOULE
http://www.martinandyoule.com/
Dans le cadre d’un stage que j’effectuerais au SHED, centre d’art contemporain de Normandie, je serai amené à être médiateur de la prochaine exposition de Martin et Youle. Je me suis donc dit qu’il serait intéressant d’analyser/critiquer leurs anciens projets.
Bevis Martin et Charlie Youle sont deux artistes plasticiens contemporains britanniques. Ils aiment travailler avec des matériaux dit « de seconde main » pour en faire de la sculpture : pate à modeler, poterie… Leurs projets posent plusieurs questions : des réflexions sur les objets et leur relation avec les idées reçues, des réflexions sur les écrits/manuels rationnels = qui impose les idées ? Pourquoi y croyons-nous ? La plupart de leurs travaux sont faits pour déranger les gens. Comme le duo le dit si bien : « Nous sommes intéressés par les ambiguïtés, les échecs, les malentendus, les frustrations qu’impliquent la transmission de connaissance dans les écoles, les musées et ailleurs dans la vie. Nous nous concentrons sur une certaine stupidité dans la nature de la relation aux images et aux objets ».
Une fois cette petite introduction passée, je vais maintenant me concentrer sur leur projet plastique de 2011 : La Grande Question. Le titre est déjà ambigu, quelle est la grande question ? Pour les artistes, cette grande question est la question de la vie. Tout le monde sait, sauf quelques exceptions près, comment se forme la vie et comment elle s’est formée, mais qui serait prêt à avoir la décoration de sa chambre qui explique tout ça ? La chambre entière est recouverte d’inscriptions sur les murs représentants la vie des animaux depuis l’embryon, représentant comment les humains font pour se reproduire et comment ils font pour ne pas se reproduire, le cycle de la nature… Partout où les yeux se posent, on peut voir un cycle de la vie ou des choses qui l’évoquent : rien que le lit, au milieu de la chambre qui symbolise l’accouplement. Lorsque l’on rentre dans cette chambre, on rentre dans une sorte de musée d’histoire naturelle mais beaucoup plus intimiste, personnel et dans ce cas, dérangeant. Le côté « pâte à modeler » des gravures sur le mur contraste avec les gravures, que l’on retrouve normalement dans des monuments, palais classiques : on a donc un détournement des codes classiques. Ce projet détourne aussi les représentations classiques des manuels scolaires ou les idées préconçues que nous avons, en plus c’est un projet en « relief », on se détache de simples images ou vidéos.
Je ne peux simplement que vous recommander de vous intéresser à leurs projets, qui sont assez nombreux et tous d’une richesse. Le côté enfantin de leurs projets rend l’œuvre encore plus intéressante voire fascinante : leurs œuvres sont une autre manière de faire de la pédagogique, d’apprendre des choses. Il suffit de se concentrer sur les images, leurs significations pour comprendre l’idée, le processus. Ils s’écartent des représentations traditionnelles avec textes/images des manuels et dérange nos propres idées conçues.
Je trouve cette œuvre très intéressante car on a une vraie relation entre l’œuvre et l’environnement et un questionnement sur les stéréotypes, sur notre éducation : on a une vraie chance de prendre du recul et de voir les choses différemment. Les idées que cette œuvre plastique inspire peuvent soit différer selon la personne ou se recouper : les artistes laissent la subjectivité de chacun jouer, de plus nous n’avons pas la même éducation.

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