vendredi 31 mars 2017

Superpoze - For We the Living

SUPERPOZE
FOR WE THE LIVING


Tracklist:

Signal
For We The Living
Azur
Thousand Exploding Suns
On The Mountain Top
Hidden
A Photograph
The Importance of Natural Disasters

_______________

2017 - Combien Mille Records Gabriel Legeleux aura déjà sorti en plus de quelques morceaux maladroits publiés l’album de huit titres Opening, dont le titre éponyme lui vaudra la reconnaissance d’un style propre à Superpoze auprès du public, avant de sortir en ce début d’année For We The Living, projet aussi long que son prédécesseur qui se veut d’ailleurs être dans la continuité de celui-ci. En effet, le deuxième album de Superpoze a été créé en même temps que le précédent et au même endroit dans le sud de la France chez un de ses amis. Pour les connaisseurs, nous ne pourrons pas vraiment assister à de grosse surprises quant au parti pris du musicien. Je découvre pour ma part le projet Superpoze de par l’écoute des deux albums à la suite, en tachant de m’intéresser au plus récent. J’ai pu néanmoins appréhender l’univers du personnage en écoutant ses DJ sets rythmés, car Superpoze n’est pas seulement un musicien diplômé du conservatoire. 

Percussioniste en orchestre, grand fan de post rock notamment avec le groupe Talk Talk qu’il citera de nombreuses fois comme sa plus grosse influence, Gabriel Legeleux plongera dans la musique électronique avec la découverte de Nicolas Jaar et son projet Darkside, des expérimentations de Bon Iver, et prenant goût à la musique techno, tout en approchant le style par ses notions de rythmes acquises au conservatoire. Il se fait d’abord connaitre en tant que DJ tout en expérimentant le travail de production.
L’engouement pour Superpoze est surtout qu’il s’associe à la nouvelle vague de jeunes producteurs électroniques français tels que Fakear, Petit Biscuit ou encore Thylacine. Ce dernier partage avec Superpoze la volonté d’une musique électronique inspirée de l’ambient contemplatif et planante invitant au voyage, comme avec l’album projet de Thylacine Transsiberian. Cette french touch 2.0 planante se fait également ressentir dans le hip-hop avec la montée du cloud rap.

Ces nouvelles formes musicales ont eu beaucoup de mal à susciter mon intérêt, ne sachant pas vraiment trouver le contexte pour écouter l’album de Superpoze. Le Transsiberian de Thylacine a su attirer ma curiosité grâce à la réalisation de son documentaire sur le processus de création de l’artiste, par exemple, mais je ne parviens toujours pas à avoir une écoute active de Superpoze. Dans la voiture, en marchant, en fond sonore pendant que je travaille, j’ai finalement lancé pas moins de 6 fois l’écoute de l’album sans qu’aucun de ces morceaux ne me restent en tête. Cependant, j’ai pu remarquer que For We The Living ne s’écoute pas comme un recueil de morceaux mais bel et bien comme une oeuvre à part entière dans laquelle l’écoute doit être continuelle, l’écoute de l’album entier, car les morceaux semblent ne jamais se terminer, à peine les mélodies s’estompent que le thème suivant est annoncé. Cet aspect de l’album le rend beaucoup plus mature est cohérent que son prédécesseur Opening. Superpoze comprend que le voyage ne doit pas être interrompu a chaque changement de pistes. 

Il est intéressant de constater le rapport que peut avoir Superpoze avec la notion d’espace et de temps. Ses morceaux au caractère flottant et ses clips en slow motion invitent son auditeur à prendre le temps. On peut également remarquer que certains morceaux comme dans le deuxième morceau, For We The Living où est volontairement marqué une rupture nette de la musique, cherchant à représenter musicalement la sensation de vertige. Un autre parti pris du jeune producteur est celui de choisir d’aller à l’encontre d’un élément de conception de l’album, à savoir celui de faire une introduction courte et un final long. Ici, Signal faisant office de titre introductif dure 8 minutes 14 tandis que le final The Importance of Natural Disasters ne durera que 2 minutes et 9 secondes. Et ça marche dans les deux cas ! Les deux pistes réussissent à présenter et conclure le projet, raison de plus pour constater du travail de Superpoze à vouloir faire non pas plusieurs morceaux regroupé dans un album mais réaliser un album homogène incitant à un unique voyage. A Photograph accueille au sein de l’album l’ami de Superpoze, Dream Koala. Sa voix timide trouve sa place au sein de l’album jusqu’à en rajouter du mystère et de la mélancolie. 

Nous arrivons à la moitié de l’album quand arrive On the Mountain Top, cinquième piste de For We The Living. Cette piste est composée d’une simple sonate au piano accompagnée de quelques discrets effets et éléments rythmiques. La principale caractéristiques de cette piste est que les mélodies sont ici plus rythmées que dans les autres morceaux tout en voulant conserver l’ambiance de flottaison que nous procure Superpoze. Au sein d’un voyage bien entamé, On the Mountain Top nous dévoile un moment critique de l’album très puissant, marquant le climax de celui-ci (d’où le titre) tout en se distinguant fortement des autres pistes. Avec ce morceau, Superpoze nous emmène dans un endroit encore inexploré, nous fait vivre un moment unique que l’on ne retrouvera plus dans le reste de l’album.


En écoutant For We the Living, je suis agréablement surpris par le travail de Superpoze sur les silences et sur les ambiances. Le jeune producteur fait preuve d’une grande écoute et d’une maitrise de l’instrumentation pour nous dévoiler un album plus homogène que son prédécesseur. Malheureusement, cet aspect rend également le résultat encore plus discret et se rapproche beaucoup de la musique ambiante.

Par Léopold LECOQ.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire