vendredi 31 mars 2017

Avec Blind Vaysha, Theodor Ushev nous offre huit minutes absolument fantastiques. Ce court métrage d’animation encensé au Festival International de cinéma d’animation d’Annecy est à la fois une référence spirituelle et un chef d’œuvre artistique et cinématographique.
L’esthétique choisie dans ce film ne cesse d’évoluer faisant référence à de nombreux moments clés de l’histoire de l’art, tout cela en gardant une cohérence visuelle et sémantique. En huit minutes, le réalisateur réussi l’exploit de créer un personnage dense et attachant qui malgré sa particularité demeure « humain » dans le sens où une identification est possible.
La puissance de l’histoire contée par l’actrice canadienne Caroline Dhavernas, contribue à placer ce film au rang d’œuvre d’art. En effet, l’histoire si poétique soit-elle, amène le spectateur à se poser des questions essentielles et complexes. Ces questions demeureront malheureusement sans réponses. La richesse d’interprétations esthétiques et sémiologiques accrédite la grande qualité de ce film. Pour moi, ce film doit faire partie d’une culture référentielle au même titre que Le Petit Prince de Saint-Exupéry.
Ce qui m’amène à un sentiment d’incompréhension. Je n’arrive pas à comprendre comment l’Académie des Oscars a pu passer à côté de ce film. Pas totalement à côté, certes puisque le film a été sélectionné. Mais alors, pourquoi avoir voté pour un Piper assurément très beau mais dont l’esthétique Pixar reflète une plate redondance. Face à ce mauvais choix, j’en viens à me demander si, l’Académie de Oscars ne récompense-t-elle pas uniquement les gros studios américains au détriment d’artistes indépendants tout à fait pertinents. Pour cette cérémonie qui se veut si élitiste, c’est une hamartia.

Fanny Grosset

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