samedi 25 avril 2015

Les Nouveaux Sauvages : une catharsis doublement réussie

En allant voir Les Nouveaux Sauvages, je ne savais rien de ce film, à part qu'il était produit par Pedro Almodovar. Cela me semblait déjà être un bon point de départ. Ce film se présente en fait sous la forme de 6 sketchs totalement différents les uns des autres : lieux différents, personnages aux niveaux de vies et aux âges très variés... Tout le monde pourra donc se retrouver dans ces sketchs, même si tous ne nous touchent pas de la même manière. Cependant un fil conducteur permet une cohérence entre chaque sketch: la violence. Une soif de vengeance, de justice pour laquelle, les personnages vont au delà du raisonnable et franchissent un point de non retour.

Les situations présentées dans ces 6 sketchs sont des situations assez banales, qui peuvent arriver à tout le monde : un chauffard qui ne supporte pas de se faire doubler ; une mariée qui découvre le jour de son mariage que son mari a été infidèle et que la maîtresse de son mari fait partie des invités ; un homme qui, à son plus grand malheur, rencontre la fourrière un bon nombre de fois et qui doit faire face aux joies de l'administration... Des situations, somme toute banales, et des réactions démesurées que très peu d'entre nous oseraient mener jusqu'au bout. Les personnages du film osent et ça fait un bien fou !

Ce qui nous immerge d'autant plus dans le film, c'est la façon dont Damian Szifron (le réalisateur) nous fait entrer petit à petit dans le monde d'une violence décomplexée. Au début, la source de la violence nous est inconnue, on ne connaît que son nom et la situation nous semble particulièrement drôle, puis, la violence reste assez douce, avec l'utilisation du poison, ensuite on en vient aux mains sur une dispute « absurde » de conducteurs trop fiers et on en arrive à la toute fin au personnage de la mariée avec qui l'identification est totale. La violence dont elle fait part est impressionnante et nous laisse cloués à notre siège, bouches bées pendant les premières minutes du générique de fin.

Autant de violence pourrait sembler lassante, répétitive, mais on prend un certain plaisir à chercher le moment où la situation va dégénérer et la façon dont cela va se produire.

Pour résumer : toute la violence que nous montre le film est jouissante, l'identification avec les personnages, joués par des acteurs brillants, est assez progressive et termine en apothéose avec le dernier sketch, celui de la mariée, dans lequel « l'amour brut » comme le désigne le réalisateur, nous est montré.
Szifron nous prouve à quel point la violence est à portée de tous et comment certains arrivent à un point de non retour. Un lien personnel progressif avec la violence montrée, des situations assez banales auxquelles on s'identifie facilement mêlées à une pointe d'irréalité et d'humour noir: voilà la recette pour une catharsis réussie.

Léa Vandesteene AS3

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