vendredi 14 mai 2010

L'antidote : Pilot Light !



"Le sida ? ça n'arrive qu'aux autres !" Voilà ce que l'on peut généralement entendre, les rares fois ou l'on parle du Sida. Si c'est votre opinion, certes, vous êtes libre de penser ce que vous voulez, mais je vous dirai alors qu'il est urgent d'aller voir "Pilot Light"
Mais qu'est ce que c'est au juste Pilot Light? A la base cela désigne, une veilleuse, une lampe constamment allumée, qui fait ici référence à l'engagement des artistes, et à la prise de conscience. Parce qu'en effet, Pilot Light est une exposition concernant le Sida, qui a lieu dans différents endroits de Lille et Tourcoing :
La maison Folie de moulins, le lycée Montebello, l'hôpital Saint Vincent et Saint Philibert, ainsi que l'espace carré et le centre hospitalier Gustave Dron.
Il est déjà très intéressant et appréciable de ne pas se restreindre qu'à un lieu l'exposition, lorsqu'évidemment tout est correctement indiqué, et que de cette manière, on n'est pas de risque de se perdre.
On remarquera également que pour cette exposition une grande multiplicité d'artistes ont été réunis :
General Idea, Nan Goldin, Felix Gonzales-Torres, Gran Fury, Peter Hujar, Derek Jarman, Michel Journiac, Robert Mapplethorpe, David Wojnarowicz.
On nous a effectivement proposé le regard d'artistes internationaux, dont la démarche est intimement liée à l'apparition du Sida dans les années 1980 , ainsi que des créations d'artistes contemporains Thailandais.

Des vidéos, des photos, des pillules gonflés à l'Helium ou encore des affiches, voilà les différents types de travaux qui ont été proposé pour l'exposition. Je ne vais évidemment pas décrire tout ce qu'il y avait, et dans chaque lieu, mais je vais plutôt vous parler de deux oeuvres qui m'ont beaucoup marqué:

Pour la première, il s'agit d'un autoportait en noir et blanc de Robert Mapplethorpe, répertorié dans la série "Deadline", et exposé à l'espace carré de Lille. Sur cette photo, Robert regarde en hors champs, et nous affronte donc directement. Il tient dans sa main droite une canne avec une tête de mort au bout. La tête de l'artiste est légérement floutée, mais la canne quand à elle, est bien nette.
On peut donc dire que l'intention de l'artiste à travers cette oeuvre, était de nous montrer que, certes il avait le Sida, mais qu'il restait pourtant toujours fort, et faisait face à sa mort.
Cette photo est très belle évidemment, mais surtout forte en émotion, on ne peut détourner le regard lorsqu'on passe devant celle-ci.

La deuxième est une vidéo de Kamoi Phaosavasdi intitulée "Positive/ Négative living together".
Sur celle-ci, on pouvait y voir la population Thailandaise qui se baladait dans la rue, et lorsque sur eux il y avait un point rose, cela signifiait qu'ils avaient le sida, et le bleu, qu'ils étaient sains.
Mais il y avait égalalement des photos de jeunes Thailandais qui passaient, assez rapidement. Sur celles-ci un point rose était présent, cela signifie donc, comme vous l'avez compris, qu'ils avaient sans doute le Sida, et cela à cause de leur inconscience.
Devant cette oeuvre, on ne pouvait évidemment pas reculer, on avait en face des yeux le nombre de victimes que faisait le Sida, et qui était parmis nous dans le rue.
Ce qui était un peu dommage, c'est que si je n'avais pas interpellé cette dame assise sur sa chaise, je n'aurais jamais pu connaître la signification de cette oeuvre, et de cette manière l'apprécier.

Mais n'oublions surtout pas l'oeuvre de Gran Fury, ces deux affiches où il était noté "The government has blood on theirs hands" et "Art is not enough".
La première dénonce directement l'état des Etats Unis qui ne fait rien, alors que beaucoup de gens décèdent du Sida. Et l'autre, déjà bien explicite par le titre, veut nous dire que l'art est un bon moyen de sensibiliser les gens à propos du Sida, mais que des mesures plus grandes doivent être prises.

L'originalité de cette exposition est très appréciable. On ne tombe en effet pas ici dans une grande banalité, à laquelle nous sommes d'ailleurs généralement habituée. On ne parle pas ici explicitement du Sida, on voit plûtot les effets qu'il a provoqué, visible ou invisible.

Cette exposition met correctement en oeuvre les problèmes physiques et sociaux qu'à provoqué la maladie du Sida.
Il est plus intéressant d'avoir à faire à de tels oeuvres, à un véritable engagement, plutôt que d'être assis pendant deux heures, à écouter une personne qui nous parle de cette maladie.
L'impact est beaucoup plus grands lorsque nous avons des travaux de personnes atteints du Sida, pour la plupart mort à cause de celui-ci.

Les deux seuls bémols à cette exposition, sont les lieux qui sont un peu trop nombreux, et que l'on ne peut donc pas tous faire, et les endroits où sont exposés les oeuvres, qui ne sont en effet pas toujours bien indiqués.


Anne-victoire OLIVIER AS1

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