samedi 15 mai 2010
Ice, une chorégraphie où l’addiction prend la forme d’une métaphore filée.
"Sur un texte d’Anna Kavan, auteur anglaise héroïnomane, le metteur en scène nous offre un travail sur l’obsession et l’hallucination." (Les-Trois-Coups.com)
C'est en lisant cette critique que j'ai compris le spectacle. J'étais très enthousiaste à l'idée d'aller voir de la danse contemporaine; en effet, cela faisait plus d'un an que je n'en avait pas vu un (le dernier étant de Pietragalla, j'attendais peut-être beaucoup). Cette mise en scène de François Verret est inattendue, surprenante mais pas décevante. Un peu sceptique au départ (il est certain que le titre et la note d'intention laissaient imaginer de grandes et impossibles choses) j'en suis ressortie satisfaite, divertie. J'ai été certes déçue de ne pas réellement trouver ce théme de "Ice", la glace; au final on ne retrouve pas du tout ce qu'on attendait mais ce n'est pas dérangeant, au contraire, on est plutôt surpris. Il mêle beaucoup d'arts, pas seulement la danse; il y a aussi du chant, de la poésie, un espace sculpté par les lumières et les corps (et pas seulement ceux des danseurs).
Certains diront que le texte récité en anglais était gênant pour la compréhension; il est probable que dit en français le message serait mieux passé, pourtant la chorégraphie et la mise en scène étaient suffisants, il aurait même pu être supprimé si Verret avait appuyé la danse. On peut être aussi déçu de ce manque de danse; il y a des mouvements, des déplacements mais on pouvait s'attendre à mieux. Le spectacle est très visuel, des espaces découpés, des corps torturés, des voix dominantes dans une ambiance lourde (de sens?).
En bref, on en ressort tout sauf indifférent. Même si le manque d'explication a laissé certains complétement perturbés et donc déçus, on s'en souvient pour son innovation, son mélange des genres. Verret s'est inspiré, non pas seulement d'un texte, mais également de la situation de l'auteur, Anna Kavan, héroïnomane. On retrouve une dominance de rêve, d'improbable, d'obscurité puis de lumière, de réunion, de séparation (corps/rideaux) ...
Aline Dusart AS1
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