La Maison Européenne de la Photographie (MEP), ou bien Maison du regard, est un centre de recherche sur la photographie contemporaine. Ouvert depuis 1996, au coeur du 4° arrondissement de Paris, ce site culturel abrite un centre d'expositions, une vidéothèque de films réalisés par des photographes, une grande bibliothéque ainsi qu'un auditorium. L'exposition que je suis allée voir, était représentée du mois de février, au début du mois d'avril. Elle invitait à la découverte de plusieurs photographes, ou, pour certains, à la plaisante redécouverte. Le passant a donc pu voir les oeuvres de Phillipe Bordas, et imaginer la moiteur de l'Afrique dans son exposition nommée L'Afrique héroïque, Luc Choquer et son hilarant, ou choquant portofolio Les Français eclairée par une lumière glaciale, semblable aux portraits. Nous devons de même la visite du Théâtre royal de Turin à l'imperceptible photographe Sarah Moon et enfin le chef d'oeuvre d'Elliott Erwitt, Personal Best, délicieuse cerise sur le gâteau, au dernier étage.
Ce dernier, Elliott Erwitt, m'a plongé dans une exposition que j'ai eu du mal à quitter. Ces photographies sont déroutantes, touchantes, époustouflantes par leur simplicité, et leur justesse. À travers plus de cent trente oeuvres, dont de nombreux tirages d'époque très peu vus, l'exposition retrace l'ensemble de son parcours depuis soixante ans. Ses coups de coeurs, images préférées, nous plongent dans le précieux univers du maître de l'Instant, avec un grand I. C'est un humoriste subtil et poétique dont le travail mélange mélancolie et douleur. Fils d'émigrés russes, Elliott Erwitt est né en 1928 à Paris. Il a grandi en Italie et en France. Sa famille émigre aux États-Unis en 1939, s'installant d'abord à New York puis à Los Angeles. Tout au long de sa carrière, il fait des allers retours entre l'Europe et les Etats Unis. Parrainé par Robert Capa, Elliott Erwitt devient membre de l'agence Magnum Photos. Il a travaillé pour la revue Life et participé à la célèbre exposition The Family of Man au Musée d'Art Moderne de New York, en 1955, et depuis plus de cinquante ans, ses livres, ses reportages photographiques, ses illustrations et ses publicités apparaissent dans des publications du monde entier. Bien que ses photos soient donc vues et revues, c'est un voyage émouvant que celui d'arpenter tout un étage, plusieurs pièces, parsemées d'images plus touchantes les unes que les autres. L'émotion est palpable, des "Oh!", "Ah!", s'échappent de quelques bouches admiratives. Chacun respecte ces silences qui règnent dans un lieu aussi imposant qu'est la maison de la photographie, qui est devenue pour moi un lieu incontournable dès lors que je poserai un pied dans la capitale.
Sophie Eschbach AS1
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire