Multiples, Uniques. Un peu comme les sentiments parfois partagés que
l'on peut avoir en déambulant le long des 8 salles que composent
cette exposition. En tout honnêteté, on ne sait pas vraiment à
quoi s'attendre en arrivant dans un musée un peu délaissé pour un
week-end, après deux heures de voiture jusqu'à Dunkerque. Les
surprises que réservaient ses salles furent donc pour le moins
surprenantes et agréables.
L'exposition dans sa
globalité avait pour but de questionner les liens entre les œuvres
uniques et multiples, soit les séries, albums, etc, et surtout de
rendre hommage à Gilbert Delaine, fondateur du LAAC récemment
décédé et qui avait rassemblé l'ensemble de ces œuvres au fil
des années. La cohérence de l'accrochage et des liens entre les
différentes salles peut paraître assez floue, voire « hasardeuse »,
ce qui n'enlève rien à la richesse des œuvres et à la
multiplicité des artistes présents. Entre dessins, gravures,
sculptures, livres, peintures, une salle a particulièrement retenu
mon attention : la salle 8, ou salle du son. Et dedans, deux
artistes au travail proche et pourtant lointain.
Le premier, Bernar
Venet, a enregistré lors d'une performance (Mur du son) deux
heures de réacteurs de Concorde en marche, et a retranscrit cette
saturation sur une partition musicale, la rendant elle même saturée
de noir. Selon lui, le noir serait par essence le « rejet de la
communication facile », allant de paire avec les bruits
assourdissants qu'il enregistre.
Mur du son, Bernar Venet
(http://www.espacedelartconcret.fr/index.php?page=venet)
Le second artiste,
Guiseppe Penone, se concentre sur les rapports entre les hommes et la
nature, principalement les arbres. Dans son œuvre Transcription
musicale de la structure des arbres,
il frappe des arbres, écoute contre l'arbre le son produit,
enregistre l'onde sonore, fait des partitions musicales et enfin crée
des gravures de l'arbre et de son onde sonore particulière.
Ces
deux artistes fascinent pas leur art très physique, très sensoriel,
sans détour, et interrogent chacun à leur manière sur les
questions de l'empreinte, la place du corps dans l'art, la
communication dans notre société...
Transcription
musicale de la structure des arbres, Guiseppe Penone
Ainsi,
bien que son agencement nous laisse parfois perplexes, l'exposition
Multiples-Uniques
n'en reste pas moins une exposition ludique et enrichissante pour
tous les âges, parfois interactive (par exemple nous pouvons écouter
les enregistrement du Concorde dans la salle 8), qui fait se
rencontrer de nombreux univers, de nombreuses techniques, de nombreux
artistes venant pour beaucoup de la région même.
Marie
Zgud, AS1.
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