mardi 15 avril 2014

Exposition Multiples – Uniques, LAAC de Dunkerque, 19/10/2013 – 02/03/2014


Multiples, Uniques. Un peu comme les sentiments parfois partagés que l'on peut avoir en déambulant le long des 8 salles que composent cette exposition. En tout honnêteté, on ne sait pas vraiment à quoi s'attendre en arrivant dans un musée un peu délaissé pour un week-end, après deux heures de voiture jusqu'à Dunkerque. Les surprises que réservaient ses salles furent donc pour le moins surprenantes et agréables.

L'exposition dans sa globalité avait pour but de questionner les liens entre les œuvres uniques et multiples, soit les séries, albums, etc, et surtout de rendre hommage à Gilbert Delaine, fondateur du LAAC récemment décédé et qui avait rassemblé l'ensemble de ces œuvres au fil des années. La cohérence de l'accrochage et des liens entre les différentes salles peut paraître assez floue, voire « hasardeuse », ce qui n'enlève rien à la richesse des œuvres et à la multiplicité des artistes présents. Entre dessins, gravures, sculptures, livres, peintures, une salle a particulièrement retenu mon attention : la salle 8, ou salle du son. Et dedans, deux artistes au travail proche et pourtant lointain.
Le premier, Bernar Venet, a enregistré lors d'une performance (Mur du son) deux heures de réacteurs de Concorde en marche, et a retranscrit cette saturation sur une partition musicale, la rendant elle même saturée de noir. Selon lui, le noir serait par essence le « rejet de la communication facile », allant de paire avec les bruits assourdissants qu'il enregistre. 

                                         Mur du son, Bernar Venet
              (http://www.espacedelartconcret.fr/index.php?page=venet)

Le second artiste, Guiseppe Penone, se concentre sur les rapports entre les hommes et la nature, principalement les arbres. Dans son œuvre Transcription musicale de la structure des arbres, il frappe des arbres, écoute contre l'arbre le son produit, enregistre l'onde sonore, fait des partitions musicales et enfin crée des gravures de l'arbre et de son onde sonore particulière.
Ces deux artistes fascinent pas leur art très physique, très sensoriel, sans détour, et interrogent chacun à leur manière sur les questions de l'empreinte, la place du corps dans l'art, la communication dans notre société...


 Transcription musicale de la structure des arbres, Guiseppe Penone

Ainsi, bien que son agencement nous laisse parfois perplexes, l'exposition Multiples-Uniques n'en reste pas moins une exposition ludique et enrichissante pour tous les âges, parfois interactive (par exemple nous pouvons écouter les enregistrement du Concorde dans la salle 8), qui fait se rencontrer de nombreux univers, de nombreuses techniques, de nombreux artistes venant pour beaucoup de la région même.

Marie Zgud, AS1.

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