Exposition présentée au BAR de Roubaix
Agnès Dubart/ Philip Bernard /Jean-Philippe Loridan /Isham
Le seuil franchi, les
thèmes, les prises de position et les univers de cette exposition
s'imposent déjà au spectateur comme une évidence. En effet,
l'entrée dans la salle d'exposition est singulière par ses deux
gravures d’Agnès Dubart qui nous accueillent, nous guident, nous
donnent le ton en somme.
Il faut s'y prendre à
deux fois pour observer ces monstres semblants surgir d'un tableau de
Jérôme Bosh car, à première vue, ces chimères semblent vraiment
abstraites, étranges. Puis l'on remarque les deux visages
parfaitement symétriques, celui du jour, celui de la nuit, tous deux
souriants, tous deux bienveillants. Cet être semble posséder à la
fois des particularités féminines et masculines. De même, il
présente étonnamment des symboles de feu et d'eau. On reconnaît un
phœnix jaillir du bas des œuvres comme si la création de ce
personnage n'était autre que le renouveau, la création qui vient
après la destruction.
Agnès Dubart
Les thématiques abordées
tout au long de cette exposition sont données : la renaissance,
le double, l'identification et la remise en cause de ce que l'on est, la place qu'occupe le sexe ou encore l'image que l'on donne, de la
compréhension de l'homme et donc, la compréhension du monde .
Ces vastes sujets
inspireront donc les artistes des œuvres très variées. Cela est
naturel, il s'agit en vérité de deux exposition différentes et de
trois artistes différents mais qui se répondent, néanmoins, à merveille.
C'est pour cela que se
côtoient dans une même salle gravures, photographies argentiques,
dessins, vidéos, graphes, sculptures, soudures... Mais aussi
personnages carnavalesques, mythologiques, fantasmagoriques,
érotiques, imaginaires, caricaturés, détruits, recomposés ou
sensuels.
Par exemple, l'alliance des
gravures de Agnès Dubart et des photographies prises en
studio de Philip Bernard a donné
4 cavaliers et les 24 vieillards. On
peut alors observer en quoi ces artistes se complètent dans
leur travail. En effet, les photographies romanesques, héroïques, à
l'influence mythologique, entourées des gravures nous évoquant comme
des masques tragiques presque monstrueux, donnent au spectateur un
mélange d'univers surprenant et plaisant à la fois.
Philip Bernard et Agnès Dubart
La visite continue donc
suivant un parcours pour le moins atypique. Les œuvres sont exposées
sur les murs du sous-sol, dans des petites pièces étriquées ou à
l'étage où la visite se fait le long des cordages rouges le
délimitant.
Avant de quitter ce lieu,
n’hésitez surtout pas à engager la conversation avec le gérant
du lieu. Cet homme passionnant pourra vous éclairer sur certaines
œuvres plus complexes et surtout vous exposer en guise de conclusion
sa vision unique de ce que doit être l'art et de quelle sorte
doit-il être accessible au public.
Photographies prises par Juliette Vandorpe.
Adèle Grasset AS1
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