Crée en 1993 par le journaliste Jean-Marc Adolphe, aujourd’hui rédacteur en chef, le magazine MOUVEMENT s’est s’imposé comme la référence de la presse culturelle et artistique. Après des débuts très tournés vers le milieu de la danse contemporaine, le magazine a changé de cap en 1998 après un an d’arrêt. MOUVEMENT est un magazine qui observe et analyse tous les pans de la scène artistique contemporaine : de la danse au théâtre, en passant par la musique, les arts visuels, la littérature et même la philosophie, aussi bien en province qu’en Europe. C’est un magazine très complet, dense (180 pages) qui défend une certaine vision de l’art et de la culture.
Ce magazine se divise aujourd’hui en quatre « chapitres », avec tout d’abord le cours des choses qui est une série de petits articles parlant de l’actualité artistique, entre les sorties de livres, de pièces de théâtre et de BD, on retrouve quelques textes concernant la politique culturelle de la France (notamment dans le n°58 où la « culture pour chacun » de Frédéric Mitterrand est fortement critiquée puisqu’il ne semble pas faire avancer les choses depuis le concept de « culture pour tous » de Malraux qui date de 1959 !). Une politique culturelle contestée puisqu’inefficace selon les auteurs des articles qui ne se privent pas pour en parler ouvertement – à la manière des articles « politiques » des Inrockuptibles, qui critiquent vivement notre gouvernement et ses actions, qu’elles soient culturelles ou non.
Après avoir fait un état des lieux de l’actualité, le magazine entre dans un chapitre plus complet qui se nomme Matières vives où les journalistes partent à la rencontre des artistes en pleine création. Ces pages sont parsemées d’interviews et de reportages sur les coulisses de ces nouvelles créations comme dans le récent n°58 qui s’attardait sur Antonio Lobo Antunes, Anthony McCall et le nouveau spectacle de Valère Novarina avec une interview exclusive de Daniel Znyk, comédien, réalisé il y a cinq ans peu avant sa mort qui nous parle de son travail, de son approche et de sa maitrise des mots du metteur en scène. Des articles plus conséquents que ceux des autres chapitres qui nous permettent de mieux visualiser la scène artistique contemporaine.
MOUVEMENT continue son chemin dans l’actualité artistique et culturelle avec l’art en actions qui nous parle des « nouvelles alliances entre esthétique et politique » c'est-à-dire des territoires qui oeuvrent pour une reconnaissance de l’art et des projets artistiques de certaines structures (le n°58 nous parle du Centro Parraga dans le sud de l’Espagne, ou des ZAT (zones artistiques temporaires) de Montpellier mises en place par Pascal Le Brun-Cordier). Ce chapitre regroupe donc des projets ou des structures qui font vivre leur ville et leurs habitants avec un regard politique et contemporain sur ce qui se passe dans le monde artistique et culturel.
Le dernier chapitre intitulé l’agenda des possibles est une sélection de spectacles, concerts, festivals et expositions du trimestre à voir en Europe. L’avantage de cette partie est qu’elle ne s’intéresse pas qu’à Paris et aux capitales européennes, mais aussi aux différentes villes de province où les choses bougent comme dans le Nord par exemple. MOUVEMENT organise donc un repérage attentif des lieux de création et une sélection très complète d’événements (spectacles, expositions, concerts, festivals…) qui permettent à chacun d’y trouver son compte.
MOUVEMENT est donc un magazine extrêmement complet et enrichissant, d’autant que la plateforme culturelle sur internet Artishoc et le site du magazine (mouvement.net) permettent d’étendre le magazine et d’y ajouter les nouvelles œuvres et créations qui n’ont pas été citées dans le tirage papier. Ce magazine, et son site internet, sont devenus une référence dans la presse spécialisée mais aussi au niveau de recherches universitaires. Avec ses dossiers complets et ses informations en tout genre sur la création contemporaine, MOUVEMENT est une source viable pour des recherches ou des dossiers universitaires. Bien qu’il soit un magazine « intellectuel », réservé à une certaine élite et non à des amateurs (comme peut l’être Beaux-arts Magazine par exemple), MOUVEMENT attise le regard dans sa forme : sa première de couverture est toujours très bien choisie, et les images illustrant les 180 pages du magazine le sont tout autant (citons notamment l’œuvre sans titre de Marc Gérenton, issue de l’exposition Tenir, debout au musée des Beaux-arts de Valenciennes, page 152 du n°58). De belles images et de beaux articles donc pour parler de la création scénique en plein MOUVEMENT vers la contemporanéité de l’art, de la culture et des politiques culturelles.
Sara Dufossé
AS 3
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