K. Rush (movie moving), nouveau spectacle du chorégraphe franco-hongrois Pal Frenak, nous entraine dans l’univers du cinéma au travers de la danse, deux arts rarement associés bien qu’à l’origine ils représentent tous les deux l’art du mouvement.
Le spectacle débute comme un film avec le titre annoncé sur un écran de cinéma au fond du plateau. Puis, une série de scènes s’enchainent mettant la Cadillac au centre des chorégraphies et des histoires. En effet, Pal Frenak semble remettre en scène de nombreux passages de films, voir des clichés du cinéma Américain comme l’ébat amoureux sur le capot ou encore les deux amies au volant d’une décapotable. Le spectateur est amené au jeu de : « retrouver les différentes références faites » et on peut alors citer Crash de David Cronenberg quand le jeune homme danse en béquilles ou bien Thelma et Louise de Ridley Scott avec les deux jeunes filles au volant de la Cadillac mais aussi Thunderbolt and Lightfoot de Michael Cimino ou encore Scarface de Brian de Palma.
Pal Frenak n’a pas cherché seulement à représenter ce cinéma « road movie », il a aussi voulu aborder le thème de l’Histoire. Ainsi, nous pouvons associer la présence de la Cadillac à la naissance de la voiture faite lors de l’avènement du cinéma. De même, la présence de Pal Frenak à la fin du spectacle s’explique par son envie de montrer les différentes générations de danseurs. De plus, il y a normalement des performeurs plus âgés qui permettent de mieux comprendre l’intervention du chorégraphe et appuient le thème des générations.
Il y a aussi une recherche au niveau de la spirale. En effet, la Cadillac semble représenter les différents rushs du montage et alors se démonte, s’assemble et se reconstruit et de même les danseurs font des cercles et tombent un nombre de fois incalculable. Cet effet de tour permanent amène à l’idée de la quête de soi développée dans le spectacle mais aussi le point de vue de Pal Frenak qui voit « K.Rush » comme un choc, une rencontre mais sans finalité : ce n’est pas une création mais une tentative.
Il tourne autour de nombreux thèmes tels que la conquête de l’Ouest, l’errance, l’insoumission, la quête de l’identité. Ainsi, il ouvre le spectacle à de multiples interprétations et donne accès à des références cinématographiques différentes selon le cinéphile qu’est le spectateur.
Enfin, bien que les clichés puissent très vite agacer surtout avec cette tendance à la nudité à la limite du vulgaire, la performance des danseurs reste impressionnante jusqu’à la fin et c’est avec plaisir que l’on regarde le spectacle se dérouler devant nos yeux.
Sixtine Davoust, AS1
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