vendredi 30 avril 2010
Centre régional de la photographie (CRP) Nord Pas de Calais – Douchy les mines
Le centre régional de la photographie de Douchy les mines ( à 45 minutes en voiture de Lille ) est une véritable mine d'or en matière de photographie. Le CRP bénéficie du soutien du conseil régional, de la DRAC, du conseil général, de la ville de Douchy-les-Mines ainsi que de la communauté d'Agglomération de la porte du Hainault. Il abrite environ 8 000 clichés, dont 850 dans une artothèque, et une bibliothèque d'une grande richesse. Ce lieu est envoûtant car il donne l'impression d'une certaine familiarité, la bibliothèque située tout en haut, pratiquement sous les combles est une salle dont un mur entier est caché par des ouvrages de toutes nationalités qui sont uniquement classés par ordre alphabétique. Cela donne un certain charme aux recherches car nous pouvons nous laisser aller d'un ouvrage à l'autre …
Malgré la petite taille des salles d'expositions (2), les photographies sont assez bien exposées, en ce moment siège une exposition d'oeuvres de Fausto Urru « Vie est espaces – Fragments d'un écart ». Rien n'est en surplus dans les salles d'exposition, ce qui laisse aux oeuvres une place inestimable, l'oeil ne peut être attiré que par elles. Les photographies sont réparties en 7 séries mais toutes questionnent la façon dont l'être humain occupe les espaces. Ceci est assez intéressant vu le lieu, en effet, ce centre s'est installé dans l'ancienne poste de Douchy-les-Mines et ne s'en cache pas, en jetant un cou d'oeil sur la façade, nous pouvons deviner qu'il s'agit d'un lieu qui a été rénové afin d'avoir une autre fonction qu'à l'origine. Le guide de l'exposition est très complet et nous permet de rentrer immédiatement dans l'univers de l'artiste, même après une lecture en diagonale.
Une photographie a attiré mon regard, faisant partie de la série « Carrasegare » c'est donc un tirage numérique, d'après négatif sur papier baryté. Le « Carrasegare » est un rite populaire de Sardaigne qui consiste, au début de chaque année, à parcourir la ville le visage caché en « invoquant la pluie et pleurant une mort et une renaissance éphémère et cyclique ». Nous y voyons, en noir et blanc, une vieille personne à sa fenêtre, le visage ridé, renfermé, sévère, la main sur la poignée de la fenêtre. Nous y retrouvons alors les principales caractéristique de ce rite, que ce soit par le biais de la peau ridée, la main sur la poignée qui tente d'ouvrir ( ou refermer …) la fenêtre, mais qui ne restera qu'une action éphémère. Cette photographie qui soulève énormément de problématiques autant au niveau sociologique que psychologique était extrêmement bien située dans l'exposition. Elle se trouvait dans la seconde pièce, rectangulaire et assez étroite et était accrochée à une extrémité du mur servant de cloison entre les deux pièces. Le plus intéressant est qu'elle était située entre deux ouvertures, d'une part celle servant à communiquer avec la pièce principale et d'autre part une porte. Ce qui renvoie à la fonction de la fenêtre dans cette oeuvre.
Il est néanmoins regrettable de ne pouvoir voir plus d'oeuvres exposées, bien que les expositions se renouvellent tout les 3 mois. Le plus impressionnant dans ce lieu reste donc la quantité d'oeuvres et d'ouvrages dont il dispose et le charme de son fonctionnement. De plus, le fait d'être éloigné de la métropole nous oblige à effectuer une certaine démarche pour s'y rendre, et nous nous consacrons alors entièrement aux milliers d'aventures que ce lieu nous propose.
Léa Varlet - AS3
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